Si la montagne ne va pas à Mahomet, Mahomet va à la montagne… L’éternelle rivalité entre Nice et la capitale régionale Marseille (confirmée dans son rôle par le Conseil des Ministres de vendredi dernier) avec l’accusation de la part des insoumis niçois d’une gestion des finances régionales tout à faveur des phocéens, aura probablement un dénouement différent par rapport au passé.
Las de demander un rééquilibrage , les niçois ont décidé de prendre directement en main la caisse et de se servir d’eux mêmes.
La candidature de Christian Estrosi et sa probable victoire aux élections régionales du 6 et 13 décembre se prêtent à cette lecture.
Homme d’action plus que de réflexion, le maire de Nice sillonne déjà le territoire pour porter sa bonne parole et ferrailler avec son opposante Marion Le Pen par communiqué interposé.
Mais après avoir gagné, il faudra aussi gouverner et les nouvelles compétences des macro-Régions nées de la réforme des collectivités locales font qu’il faudra avoir une vision et des idées bien arrêtées : une Région de près de 5 millions d’habitants ne se gère pas avec la seule communication.
A ce fin, dès le 15 juin, Christian Estrosi a installé les Ateliers pour l’Avenir de Notre Région. Ce sont près de 150 experts qui travailleront durant 3 mois au sein de 6 commissions autour de l’ ancien Préfet de Région Michel Sappin (2007 – 2010).
Ces commissions sont construites autour de 6 thèmes : le développement économique et l’agriculture, l’emploi et la formation professionnelle, les transports et l’aménagement du territoire, l’éducation , la jeunesse et les sports, la politique de santé et le cadre de vie, l’image de la Région , la culture et le développement durable
Mais avant tout le rassemblement sera la marque de la campagne de Christian Estrosi.
Bien naturellement, le premier rassemblement est celui de la droite et du centre à travers son partenaire fidèle et auxiliaire de l’ UDI . Mais aussi le MoDem est au centre des attentions parce que , dans un duel serré, tous les voix seront utile et s’il s’agit de donner quelques gages à des alliés …pourquoi pas ?
Ensuite, le rassemblement des territoires avec la présence des grandes villes côtières et les communes rurales de l’arrière pays, là où on trouve des intérêts divers et divergents. Dans ce cas, Christian Estrosi a déjà fait ses preuves avec l’expérience de la Métropole NCA qui va de la Méditerranée au Mercantour, de Nice à Saint-Etienne -de-Tinée.
Les Républicains et leurs alliés ont déjà établi trois priorité pour le gouvernement de la Région qui ambitionnent :
- Le développement économique en faisant du soutien à l’économie le 1er budget d’investissement et en investissant dans tous les domaines tels la recherche, l’innovation et les nouvelles technologies, le tourisme, la défense, l’agriculture, la foret, la mer, la montagne, le thermalisme, les transports: 2,1 millions d’habitants du littoral et l’intégralité de ceux résidents dans les Hautes Alpes et Alpes de Haute Provence qui n’ont pas accès à la grande vitesse posent problème ainsi que le manque de ponctualité et régularité des transports régionaux. Le ticket unique régional sera une des premières mesures prises.
-
La jeunesse qui dénonce 20000 décrochages scolaires par an et seulement 29000 apprentis. La création d’une banque régionale de l’apprentissage pourra donner à chaque jeune une formation qui convient pour exercer un métier.
Le programme donne l’idée d’un catalogue de supermarché mais on sait que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient.
Et puis finalement pourquoi ne pas y croire ? On aura tout le temps d’être déçus après!
