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18 mai 2024

L’Edito du Psy – Chine : faut-il songer au boycott des J.O. de « Pékin 2008 » ?

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bobine-49.jpgAu-delà de l’insoutenable répression qui s’abat sur la population de Birmanie, se pose immanquablement la question du comportement de la Chine, sur lequel, il faut l’avouer, la communauté internationale exerce bien peu d’influence. En usant de son droit de veto, Pékin a pu bloquer une condamnation par le Conseil de Sécurité des exactions de la junte militaire. Remplacée, à l’accoutumée, par une litanie de déclarations nationales aussi empreintes d’indignation que totalement inutiles pour venir en aide aux moines bouddhistes massacrés sur le terrain.

Passons sur les manœuvres assorties de menaces de la part des responsables pékinois qui ont eu raison, tout aussi récemment, d’une énième tentative de Taiwan pour retrouver une représentation officielle au sein des Nations Unies. A force de soutenir, envers et contre tous, des pays comme l’Iran dans sa volonté de mener à bien son programme nucléaire militaire, le Soudan dans son rejet d’une intervention humanitaire, la junte birmane dans sa répression féroce de civils et la dictature nord-coréenne, il est permis de s’interroger sur « la ligne de développement » poursuivie à terme par les autorités chinoises.

D’autant plus qu’aucun signal « latéral » ne vient apaiser cette légitime inquiétude. La Chancelière allemande Angela Merkel reçoit-elle le Dalaï-Lama et manifeste-t-elle son soutien à l’autonomie religieuse et culturelle du Tibet ? Aussitôt Pékin proteste vigoureusement et annule à la dernière minute sa participation à une rencontre ministérielle entre les deux pays. Des images de la télévision allemande étaient, sur ce point, particulièrement édifiantes : aux tentatives embarrassées du ministre des affaires étrangères Franck-Walter Steinmeier pour renouer à New York le dialogue répondait la poignée de main arrogante et condescendante de son homologue Yang Jiechi devant les caméras. La télévision chinoise, pourrait-on par ailleurs se féliciter, vient de créer deux chaînes, en français et en espagnol, pour mieux faire connaître la Chine dans 36 pays de la planète. C’est toutefois oublier que les habitants de l’Empire du Milieu – sauf une infime minorité – n’ont accès ni à BBC World, ni à CNN, ni à TV5 pour disposer d’une information différente et plus équilibrée. Que dire enfin de l’introduction récente par l’Administration chinoise des affaires religieuses, d’une législation destinée, selon un article de « Courrier International », à « institutionnaliser la gestion de la réincarnation des bouddhas vivants » ? Après le contrôle strict des opinions politiques, l’obsession de Pékin porte désormais sur la mainmise des « âmes », déjà illustrée par la constitution d’une « église catholique officielle » ignorant, voire emprisonnant, les représentants nommés par le Vatican.

Il est peu probable que la diplomatie suffise à « contenir » les ambitions affichées par Pékin. Faudra-t-il dans ces conditions laisser planer la menace d’un boycott des prochains jeux olympiques ? Lorgnant sur des marchés aussi gigantesques que juteux, les milieux d’affaires se soucient davantage des performances économiques de leurs entreprises que des manifestations outrancières de l’impérialisme chinois et de ses conséquences sur les droits de l’homme. Compte tenu des logiques commerciales qui imprègnent désormais le monde du sport – et celui des sportifs -, cette option d’une portée pourtant aussi symbolique qu’économique, demeure malheureusement bien aléatoire.

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