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15 mai 2024

L’Edito du Psy – Législatives libanaises : victoire du 14 mars et craintes sécuritaires de l’ONU

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jpg_bobine2008-51.jpgUne victoire nette…et inespérée. Les premiers résultats des élections législatives libanaises ont confirmé une avance confortable (71 sièges revendiqués sur 128) en faveur de la coalition pro-occidentale du 14 mars. Alors qu’étaient annoncés des résultats très serrés et que les Chiites comme les Sunnites tenaient leurs réélections pour assurées en raison d’une répartition confessionnelle des sièges, la véritable incertitude portait sur le vote chrétien : aux Forces libanaises et aux Kataeb alliés au fils de l’ancien premier ministre assassiné Rafic Hariri s’opposaient les partisans du Général Aoun. Après 15 ans d’exil dédiés à la lutte contre la présence syrienne, celui-ci avait, lors de son retour au Liban, suscité la surprise -et parfois l’incompréhension dans ses propres rangs- en rejoignant une coalition articulée autour des miliciens du Hezbollah et des chiites du mouvement Amal proche de Damas et dirigé par le président du Parlement Nabih Berri. Les électeurs chrétiens proches du Général Aoun ont sanctionné, semble-t-il, ce rapprochement « contre nature » manifesté notamment par la signature en 2005 d’un « document d’entente » avec les responsables de la milice chiite.

Moins éclatante que celle annoncée en tout début des opérations de dépouillement, cette victoire est attribuée aux milliers de Libanais venus spécialement de l’étranger pour prendre massivement part aux opérations de vote, une tactique pourtant largement adoptée à coup de centaines de millions de dollars de budget de campagne par les deux principales formations. Elle est aussi le fruit d’une stratégie -apparemment payante- adoptée par les Forces libanaises et les Kataeb : contrairement à la tradition bien établie dans le pays d’un vote clanique et extrêmement personnalisé, leur slogan a délibérément mis l’accent sur une élection présentée comme un référendum au centre duquel se trouvait la question de la politique et des armes du Hezbollah. Il est également probable que les déclarations américaines, les plus explicites comme celles du vice-Président américain en visite récente au Liban de même que le dernier discours de Barack Obama au Caire ont pu jouer en défaveur des positions radicales défendues par les Forces du 8 mars, résolument inscrites dans l’axe syro-iranien du Moyen-Orient.

Des incidents ont certes émaillé le processus électoral : on a ainsi relevé des tentatives de fraudes à la carte d’identité, des actes isolés de corruption ainsi que quelques échauffourées localisées mais rapidement circonscrites par l’armée libanaise, largement déployée dans le pays. Mais dans sa grande majorité, la population a manifesté un réel engouement pour cette consultation nationale de l’ère post syrienne : certains ont attendu plusieurs heures pour mettre leur bulletin dans l’urne. D’autres se sont rendus à pied pour rejoindre leurs bureaux de vote situés dans leurs villages tandis que d’impressionnantes files de voitures provoquaient des embouteillages monstres en dépit des mesures préventives adoptées par le ministère de l’intérieur. Le représentant de la commission de contrôle des opérations de vote de l’Union européenne, José Ignacio Salafranca, s’est félicité du « bon déroulement général » de ces élections. Un sentiment amplement partagé par les services de sécurité de l’Onu.

Ces derniers restent toutefois dans l’expectative d’incidents plus graves susceptibles d’intervenir sur le terrain après l’annonce définitive des résultats. Incidents qui pourraient impliquer les miliciens du Hezbollah comme cela avait déjà été le cas au mois de mai 2008. Compte tenu des premières déclarations de certains responsables du Parti de Dieu pour lesquels cette élection « ne change rien à l’équilibre des forces », on redoute un attentat venant indirectement rappeler la nécessité de toujours compter avec l’influente milice pro-iranienne. Raison de plus, comme l’ont demandé les responsables du 14 mars à leurs militants, pour avoir la « victoire modeste ».

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