Jean-Luc Lemoine revient en solo et il a des choses à dire !
De ses problèmes personnels, comme son chien le regardant pendant l’acte sexuel, sa copine ultra jalouse ou sa crainte d’avoir un enfant moche en passant par des thèmes plus universels comme l’orientation des jeunes, la solitude ou l’homosexualité, il jette sur notre société son œil toujours cynique et décalé mais surtout furieusement drôle.
De plus, niveau marketing, à l’heure où il est de bon ton de dire qu’on fait du stand-up, Jean-Luc va plus loin : il fait des sketchs traditionnels, du stand-up mais aussi du sit-up (tu racontes ta vie assis face au public), du jump-up (tu racontes ta vie en sautant) et du eat-up (tu racontes ta vie en mangeant… éviter les premiers rangs !). Et, cerise sur le gâteau, tous ses numéros sont bio ! OK, ça ne veut rien dire mais avouez que ça sonne bien !
Votre nouveau spectacle s’appelle «Jean-Luc Lemoine au naturel». Vous êtes donc un artiste 100% bio ?
C’est un peu ça. J’essaie de revenir aux valeurs essentielles, de repréciser un peu mon image. J’essaie également de faire un spectacle qui préserve l’environnement. L’environnement humoristique évidemment.
Vous parlez de repréciser votre image, elle avait été pervertie ?
Certains révèlent un jour qu’ils ont pris de la drogue, moi je vous l’avoue, j’ai fait de la télévision. Et donc les gens ont une vision particulière de moi. A 19h sur France 2, on ne peut pas se lâcher comme je le fais sur scène. Ce qui est bien dans un one-man-show, c’est que, pendant une heure et demi, il n’y a pas de Gérard Miller pour vous couper la parole !
La dernière fois que vous avez eu la grosse tête, c’était quand ?
Je suis vacciné contre ça pour des raisons physiques. Depuis que je suis petit, j’ai de fait une très grosse tête. Ce fut une obsession de ne pas l’avoir en plus au niveau de mon comportement.
Sur l’affiche de votre précédent spectacle, « Jean-Luc Lemoine est inquiétant » vous aviez un visage terrifiant et tout vert, genre Frankenstein. Là, vous vous la jouez plutôt beau gosse.
J’ai simplement envie de réaliser ce rêve fou : avoir une affiche où l’on puisse me reconnaître. Cette année, j’ai tenté de revenir à des choses simples. L’expérience aidant, j’ai le sentiment que mes sketches parlent à tout le monde et deviennent donc plus accessibles.
Il y a de plus en plus de Lemoine dans le show-biz…
C’est une nouvelle tendance et là je vous livre un scoop : normalement d’ici 2010, un tiers des personnalités présentes dans les médias s’appellera « Lemoine ». Petit à petit, on grignote. Virginie Lemoine, Annie Lemoine, Anne-Elisabeth Lemoine, le petit Jordy s’appelle Lemoine. C’est donc un nom super tendance ou super commun. Vous comprendrez aisément que je préfère dire «tendance».
Vous n’avez jamais déçu votre public ?
Un soir quelqu’un s’est levé en plein milieu du spectacle. A la sortie, l’équipe de production lui a demandé pourquoi il était parti et là, il a répondu : « C’est à cause de gens comme lui qu’il y a la guerre dans le monde ». J’ai pris cela comme un compliment et me suis dit que si j’avais ce pouvoir-là, c’était formidable ! Une autre fois, un couple s’est levé juste avant le dernier sketch. Les toilettes étaient situées juste derrière la cabine de mon régisseur et il les a entendus copuler jusqu’à la fin du spectacle. En fait, j’ai aussi un effet Viagra.
Comment écrivez-vous ?
Il me faut un silence total. Je pourrai écrire dans un bar comme beaucoup de mes confrères mais il faudrait que tout le monde ferme sa gueule. Et ça, c’est très difficile car les gens sont en général assez peu coopératifs.
Dans le spectacle, vous ferez un sketch sur la chanson française. Est-ce à dire que comme la quasi-totalité des humoristes français, vous chanterez sur scène ?
Une de mes grandes forces, c’est la lucidité. Et même pour rire, je ne tenterai pas de chanter sur scène car je pourrais énerver les gens et vider la salle. Enfin il est possible que je chante mais seulement pour le troisième rappel si les gens ne veulent pas partir.
Pouvez-vous nous révéler quelques thèmes abordés dans le spectacle ?
Je vais parler de sujets complètement absurdes comme mon chien qui me regarde quand je fais l’amour ou la crainte d’avoir un enfant moche. Je jouerai aussi le rôle d’un conseiller d’orientation qui explique comment s’en sortir grâce à la télé-réalité car, maintenant, c’est une vraie option au lycée. J’ai aussi envie de parler de sujets plus sérieux comme la solitude ou la vieillesse. Dit comme ça, on a envie de se tirer une balle dans la tête mais je pense avoir trouvé le bon angle pour éviter le suicide collectif. Le but de mes sketches est bien sûr de faire rire mais si je peux y ajouter du fond…
