Irlande, 1920. Après un match de hockey sur gazon, un groupe de jeunes Irlandais décide de prolonger la rencontre chez l’un d’entre eux; l’occasion d’offrir un pot d’adieu à Damien, sur le point de partir pour Londres. Interrompues par la milice anglaise, les festivités ne dureront pas longtemps. Les jeunes amis se retrouvent rapidement mains sur la tête et dos au mur, pour rassemblement illégal. Venu pour mater toute forme de rébellion, les soldats anglais opèrent un contrôle d’identité humiliant qui vire volontairement au cauchemar. Michaeil, 17 ans refuse d’obéir en signe de protestation et se fait exécuter à coup de baïonnette dans le ventre.
Pourtant, rien arrêtera cette marche vers l’indépendance, déjà bien entamée, et qui se fait l’écho de tout un peuple. A l’image de leur confrères Irlandais, deux frères, Damien et Teddy, prendront le chemin de la liberté et feront corps, jusqu’au bout, avec leurs idéaux.
Un sacré coup de chapeau pour Ken Loach qui signe une nouvelle fois une belle fiction historique. Bien que le domaine ne lui soit que trop connu (Fatherland et le régime nazi, Land and freedom et la guerre civile espagnole, Carla’s song et les sandinistes du Nicaragua), Ken Loach réussit à nous surprendre avec un nouvel événement marquant de l’Histoire, si peu traité dans le cinéma au retentissement international.
Avec une précision sans faille des événements, il se ballade sur cette période au rythme des chants irlandais, sans jamais aucune fausse note : Les plans sont langoureux, la bande originale nous berce et le scénario captive.
Fort de cette acuité extraordinaire sur les sociétés en général et l’être humain en particulier (Just a Kiss et Sweet Sixteen), il va chercher chez chacun de ses acteurs une sincérité bien singulière. Cette force l’amène, pour Le vent se lève par exemple, à une objectivité presque totale dans les débats de société prouvant une certaine compassion à l’égard de tous, sauf, peut être, de ceux qui détiennent le pouvoir.
Un petit hic existe cependant dans un scénario qui tourne toujours plus à la catastrophe, poussant ainsi facilement le public à sortir les mouchoirs. Mais peu importe, puisque c’est aussi ça qui nous fait vibrer et apprécier cette palme d’or bien méritée.
