Dernière ligne droite avant l’échéance de dimanche prochain quand la rude réalité des chiffres remplacera les espoirs de chacun.
Après avoir donné la parole aux représentants des grosses écuries, celles qui seront vraisemblablement en lice au deuxième tour, nous voici à échanger avec Gaël Nofri, un des personnages politiques de la nouvelle génération.
Il représente un des partis mineurs qui, eux, ne seront pas sur la ligne de départ pour l’étape finale de la course mais dont le petit capital de voix pourrait être décisif pour qu’un concurrent puisse mettre sa poitrine devant celle des autres sur la ligne d’arrivée.
Nice Premium: Gaël Nofri, comment sentez vous cette élection ?
Gael Nofri: Difficile à cause du contexte bien sûr, mais aussi et peut être surtout à cause de la vie politico-médiatique qui contribue à la désespérance de nos compatriotes.
NP: Pourquoi ?
Gael Nofri:Parce que l’on veut nous imposer un second tour avant le premier. En faisant de cette élection un match à trois entre le PS, les Républicains et le FN-Identitaire, les médias – et principalement ceux financés par le contribuable – participent de l’idée que nous sommes dans une impasse. Depuis 30 ans, les hommes du système n’ont rien fait pour répondre aux attentes des français. Les vrais problèmes ont été niés et abandonnés au Front National.
NP: Serait-il la solution aux « vrais problèmes »
Gael Nofri :Je l’ai sincèrement cru. J’ai cru que le FN pourrait devenir la réponse adéquat mais il est loin d’être porteur de réponse, il se complaît dans le constat. La fracture grave qui touche notre société, il la voit comme une chance en faveur d’une guerre civile à laquelle il aspire, ils ne veulent pas réconcilier le pays comme en témoigne leur alliance avec les Identitaires. Comme disait Charles Pasqua, nous partageons avec eux l’essentiel du constat, mais il en va tout autrement quant aux solutions.
NP:C’est-à-dire ?
Gael Nofri: Nous incarnons une droite souverainiste. Nous plaidons notamment pour un Etat fort, le retour des contrôles aux frontières, la fin de l’Europe de Bruxelles et du laxisme judiciaire hérité de Mai 68. Nous avons une idée forte de la France qui n’a jamais varié au fil du temps et des élections alors que le Front national, qui se présente comme un parti républicain, patriote et rassembleur, incorpore désormais des éléments issus de la mouvance identitaire dont l’idéologie est en total contradiction avec son programme : européisme, régionalisme, racialisme. Toutes ces données font que nous présentons une différence fondamentale non pas sur l’analyse, mais sur les réponses qu’on y apporte ! Nous sommes donc la seule alternative crédible à droite pour rassembler les patriotes de notre région !
NP:Justement concernant cette alternative, quelles sont les grandes lignes de votre programme ?
Gael Nofri:Elles sont multiples : sécurité, transport, développement durable. Mais, avant tout et par dessus tout, revenir à une gestion saine des finances. La dérive budgétaire de la majorité de Gauche sortante nous a mené dans le mur: le clientélisme à porté le budget de fonctionnement à 1,7 milliards d’euros, la dette a été multipliée par quatre et des investissements délirants comme les 70 millions de la Villa Méditerranée, le palais marseillais de Michel Vauzelle sont venus grevé le budget.
NP:Pour ce qui est de la gestion saine, cela passe t’il par l’austérité budgétaire ?
Gael Nofri:Nous voulons réduire les dépenses de fonctionnement, pas celles d’investissement qu’on maintiendra à un taux cohérent. La Région a créé des fonctionnaires en masse, les effectifs sont pléthoriques, il faudra enclencher un processus de non-remplacement des départs à la retraite. On ne peut plus aujourd’hui accumuler les promesses pour acheter les voix, le budget doit être construit en fonction des recettes. Ce sera une gestion en « bon père de famille ».
NP: Vous montrez régulièrement du doigt les problèmes de transport, quelles sont vos solutions ?
Gael Nofri:Les problèmes sont multiples, insécurité, matériel vétuste, lignes menacées, retards et annulations en série. Nos TER sont les moins performant de France et nos lignes ont perdu en performance: depuis 1998 nous avons perdu plus d’une demi heure sur la desserte Marseille – Briançon par exemple. Pour agir de manière efficace, nous voulons mettre en place un plan pluriannuel d’investissement en termes de renouvellement du matériel, de modernisation des lignes et de mise en place d’un système de vidéosurveillance des trains et des rares. Ce plan devra être réfléchi, chiffré et étalé dans le temps en fonction de nos capacités financières. J’ajoute que la sécurisation des gares exige la sécurisation des abords des gares, en lien avec les forces de Police, la Mairie et le Procureur de la République.
En matière de transport rien ne sera mis de côté car un territoire aménagé et désenclavé est un territoire valorisé.
NP: Et sur le terrain économique justement ?
Gael Nofri: Notre région a un potentiel colossal mais il n’est malheureusement pas soutenu par les politiques publiques. L’artisanat, le commerce, l’agriculture sont des domaines fragiles et c’est pourquoi il faut valoriser les circuits courts, adapter les procédures d’appel d’offres aux TPE. Dans notre département, l’OIN de la plaine du Var doit redevenir un site destiné à accueillir des entreprises plus performantes en terme d’économie verte et non pas des grandes surfaces de type Ikea. Il faut également que des facilités soient concédées par les banques aux entreprises qui risquent d’être fortement impactées en ces périodes de fêtes par les risques d’attentats en PACA. C’est le rôle de la Région de se porter garant pour eux !
NP:- Quelle est votre position sur les crèches de Noel qui font l’objet d’un vif débat actuellement ?
Gael Nofri: Il serait malveillant et dangereux de vouloir effacer les 2000 ans d’héritage chrétien de notre nation pour de simples velléités communautaristes. Notre laïcité républicaine ne peut se concevoir que dans ce cadre là. Un tel débat n’a donc pas lieu d’être, j’y suis évidemment favorable.
