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22 avril 2024

La reprise de Nice-Matin : And the winner is … ?

Dans quelques heures, le Tribunal de Commerce de Nice communiquera sa décision concernant la reprise du groupe Nice-Matin : Qui sera l’heureux gagnant… et les deux (ou plus…) infortunés perdants ?


nicematin-11.jpg La formule consacre celui ou ceux qui auront la charge de remettre le groupe de presse, irremplaçable organe de presse régional mais entreprise en perte structurale, sur les rails.

En plus d’une réduction, plus ou moins importante, de ses coûts comme de son personnel, le plan de reprise devra aussi appliquer une nouvelle et plus performante stratégie qui intéressera les rédactions, la régie publicitaire et l’imprimerie.

On sait que, dans ces cas, la remise en question et l’application des actions de correction ne se font pas sans laisser quelques traces.

Deux solutions s’imposent aux décideurs : L’une, classique, la reprise par un autre groupe de presse (le géant belge des médias Rossel plus les investisseurs Mazzocco et Safa) qui connait bien le métier et a mis sur la table des moyens financiers importants mais qui, en contrepartie, sabrerait les effectifs en n’en supprimant un tiers (376 personnes).

Le groupe a envoyé une lettre aux salariés pour expliquer le projet en se positionnant dans le moyen terme:

« Nous ne voulons pas mentir aux salariés aujourd’hui et réaliser des coupes sociales limitées pour gagner le projet devant le tribunal de commerce. Ce n’est pas notre façon de faire. Dans douze mois, il faudrait procéder à un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi ou plan social, ndlr) plus large et ce serait désastreux », écrivent-ils.

L’autre alternative est représentée par la Scop-Scic organisée autour des syndicats et d’un certain nombre de salariés qui a reçu l’appui de la classe politique locale et l’aide financière publique et, au dernier moment, celui de Bernard Tapie.

Une initiative courageuse et novatrice qui vient juste après la loi de l’Économie Sociale et Solidaire et ferait des salariés les maîtres de leur propre destin.

Cette solution, considérée téméraire par certains, aurait l’avantage de favoriser la paix sociale (la casse sociale serait limitée à 159 unités de départs volontaires) , les syndicats menaçant déjà des actions virulentes au cas où…

Actions qui seraient déjà en place comme le dénonce une lettre ouverte envoyé au Président du tribunal de commerce Fabien Paul par un groupe de salariés favorables ( des dizaines? des centaines ?) au projet Rossel qui demandent l’anonymat « car les pressions sont actuellement extrêmes de la part des représentants de la Scic ».

Et qui motivent leur position : » Le groupe Rossel est en mesure d’offrir à Nice-Matin les outils de sa pérennité et de son développement. Une pérennité sur le très long terme et non sur la base de quelques hypothétiques mois ».

L’arrivée de Bernard Tapie, à titre personnel, a donné de l’oxygène à un plan financier étriqué, même si l’affairiste ne vient pas pour faire de la charité : Les 8 millions promis seront assortis de la cession de 50 % de Corse-Matin et d’un remboursement garanti par les biens immobiliers de la société.

Dans les projets de partenariat, le propriétaire de La Provence envisage aussi la constitution d’une société unique pour la régie publicitaire et, probablement, plus loin dans le temps, une seule imprimerie.

Par contre, l’affairiste proclame qu’il n’aura pas de rôle dans la gouvernance du groupe de presse : Du Bernard Tapie pur jus, toujours affabulateur, parfois menteur !

En vérité, ses propositions ne sont dénuées d’intérêt et de logique, mais, bien naturellement, elles auront comme effet, une réduction des coûts par optimisation des… effectifs !

Le ver serait-il déjà dans la pomme ? La suite nous le dira.

Côté prévisions, l’entrée en jeu de Christian Estrosi, probablement bien informé et non sans influence, fait penser que la balance pourrait plutôt pencher du côté de la solution « coopérative », la solution « maison » à laquelle tout le monde adhère dans un esprit identitaire : Nice Matin aux niçois!

Reste à prouver le fait d’être capables de gérer une société, ce qui est chose bien différente que de fabriquer un journal que ce soit dans l’activité de rédaction, d’imprimerie ou de gestion de son budget publicitaire.

Comme on dit : A chacun son métier…

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