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4 mai 2024

Conseil municipal : les effets thaumaturgiques de la visioconférence

Après un long intervalle (la séance précédente s’était tenue le 30 juillet) dû aux mesures sanitaires anti-Covid, le Conseil municipal a repris son exercice même si en distanciel. Le stock de délibérations cumulé (au nombre de 157), entre dossiers stratégiques et d’autres d’importance mineur, a demandé un marathon de plus de huit heures pour leur traitement.


On retiendra en premier lieu une atmosphère apaisée, plus consensuelle que conflictuelle. Mérite de l’attitude de Christian Estrosi qui a dirigé les travaux avec un ton détaché, en vrai chef d’orchestre qui donne le ton et la parole aux divers intervenants (collaborateurs ou opposants), sans crisper les débats avec des prises de position superflues. La « solitudo potestatis » doit faire preuve de bienveillance …

Dans tous les cas, l’écrasante majorité dont il jouit, lui garantit le vote favorable pour les délibérations proposées, alors pourquoi ne pas laisser les oppositions exprimer leurs raisons (qui ne pourront que rester minoritaires) avec tolérance ? Ou prise de conscience de l’opposition quant à l’inutilité de hausser le ton et faire preuve d’agressivité, quand le résultat final est déjà écrit ? N’est-il pas mieux d’argumenter de manière documentée et laisser trace de ses propos plutôt que se chamailler verbalement sans aucun issu ?

À moins que ce conteste vertueux ne vienne de la distanciation physique qu’une visioconférence oblige… n’expliquent pas les bio-sociologues que deux rats (rattus norvegenicus) mis dans une cage convivent tranquillement, alors qu’ils sont dix, s’agressent-ils réciproquement ?

Si cette troisième option était la bonne, la technologie ferai preuve d’un effet thaumaturgique. Comme in « medio stat virtus », la solution pourrait être, une fois les temps normaux revenus, de laisser en vie le double système : chaque conseiller pourrait participer en présence ou en virtuel selon son choix.

Pour certains, ceux qui sont là juste pour lever la main au moment de voter (d’ailleurs si on a rien à dire, il veut mieux se taire) ce serait une aubade. Un fauteuil chez soi est plus confortable qu’un siège dans la salle de l’hôtel de Ville. Cette opportunité serait aussi écologique, moins de déplacements et autant d’efficacité. Un conseil municipal tendance « vert » serait à la mode. N’est-ce-pas ?

Santé, écologie, sécurité et bien d’autres choses au programme

Comment passer à côté de ce sujet qui aura animé l’année 2020 et devrait au moins pour quelques mois rester au centre des attentions. En ouverture de ce Conseil municipal, il était question du renforcement de la politique de santé à Nice notamment par la validation du plan de vaccination Gouvernemental. « La crise sanitaire que nous traversons a démontré que l’État avait besoin des collectivités territoriales. Seule la vaccination massive permettra de reprendre une vie plus normale et d’aller le plus vite possible vers une immunité collective », précise le maire. Une plateforme de pré inscription va être mise en place très prochainement afin de mieux organiser, sur le plan logistique (conditionnement) la demande massive de niçois.

En plus de cela, la création d’un « Conseil Local de Santé » a été approuvée par la majorité.

En matière de sécurité, il a été question de l’ajout de bornes d’appel d’urgence qui auront (notamment celle située sur l’avenue Jean Médecin) permis de sauver la vie d’un certain nombre de personnes lors de l’attentat de la basilique Notre Dame du 29 octobre dernier. Qualifiées de « gadget d’Estrosi » par l’opposition comme a aimé à le rappeler le 1er Adjoint au maire, Anthony Borré, ces nouvelles bornes (175 + les 16 déjà en place) inonderont la ville pour améliorer l’efficacité des effectifs de police. Une demande de subvention gouvernementale a été approuvée pour un montant total de 835 200€ soit 80% du coût total d’achat.

Autre thème clé de ce Conseil municipal, l’écologie et la requalification était au centre du débat. D’abord avec l’approbation du programme « Nice Zéro Plastique » qui s’inscrit dans l’idée de croissance écologique martelée par Christian Estrosi depuis plusieurs semaines. « Je veille à ce que d’ici trois ans il n’y ait plus de plastique comme ça vous n’aurez plus besoin de vous mobiliser pour en ramasser », fustige le maire en réponse à Hélène Granouillac, conseillère municipale du groupe « écologiste » qui expliquait avoir récolté avec un groupe d’une trentaine de volontaires, le 11 mars dernier, plus de 100 sacs de 50L à proximité du centre hospitalier Sainte-Marie sur les rives du Paillon.

En matière d’écologie, la réduction des gaz à effet de serre était au coeur des délibérations en matière de développement durable. La réduction de ces gaz de 55% d’ici dix ans comme demandé par les accords de Paris lors de la « COP21 » et avant cela de -22% en 2026 est une source d’inquiétude pour le groupe écologiste : « c’est un défi énorme qui va arriver et nécessitera des actions fortes. » Une crainte balayée par Christian Estrosi qui a expliqué vouloir lutter contre les émissions provoquées en premier lieu par la rénovation de logements (relance par l’immobilier) et la mise en place d’une flotte 100% décarbonée dans les cinq prochaines années (expérimentation lignes de bus hydrogènes dans les semaines à venir) tout comme la favorisation des déplacements doux comme le vélo : « après avoir été identifié par les Français comme la ville et la métropole qui en matière de transition écologique fait les plus gros efforts de France avec Paris, aujourd’hui je relève le défi des 55% avec une accélération pour laquelle nous travaillons activement. »

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