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27 avril 2024

Le Gym y voit mieux

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Le Gym n’a pas démérité. Le Gym n’a pas fait pâle figure. Mais le sport s’embarrasse rarement de morale, et le Gym a perdu. Alors que les hommes de Frédéric Antonetti tenaient un match nul équitable au vu du contenu, Manfredini est venu les crucifier à deux minutes du coup de sifflet final.


ogcnice-new-logo-6-2.jpg A l’entame, c’est un Gym new-look qui se présente sur la pelouse. Amputé de 4 titulaires, et affublé d’une organisation nouvelle. Gregorini fait son retour dans les buts, suppléant Lloris, par ailleurs retenu avec les Bleuets. Devant lui, Fanni bloque le couloir droit, le jeune Apam le gauche, tandis que la charnière centrale Abardonado-Kante peaufine ses réglages. Rool et Diakité s’ébrouent à la récupération. Marama Vahirua, dans son traditionnel rôle de pourvoyeur, voit le soutien sur sa droite de Camara, en panne de confiance depuis sa sortie sous quelques sifflets face à Lyon, et de l’hyperactif Bellion sur sa gauche. Devant, Moussilou a pour mission de pousser le cuir dans les filets. Le premier quart d’heure est niçois : les quatre de devant combinent bien et se trouvent souvent, malgré quelques approximations dans le geste décisif. Apam, quoique combatif, éprouve le premier quelques difficultés face au Lillois Kader Keita, à la force de perforation impressionnante. Pourtant, c’est de l’autre côté que viendra la lumière. Pour le portier niçois, elle est aveuglante. La faute à Drogba, auteur d’un but « éléphantesque » d’une frappe lointaine qui laisse Gregorini pantois. Notez, peu de gardiens seraient allés la chercher…
Moussilou, presque aussitôt, lui réplique, le temps pour nos Aiglons de revenir dans le match et pour Bellion de placer une frappe puissante, relâchée par le gardien ivoirien. Le n°11 du Gym ne laisse pas passer l’offrande.

A la pause, le score est logique, et on se dit que si le deuxième acte relève de la même intensité, les quelques 3.000 spectateurs n'auront pas à regretter de s'être déplacé. Des occasions. Des buts. Du spectacle. Quelques gestes techniques de très bonne facture (le pagayeur tahitien du Gym n'étant pas à ce petit jeu le plus maladroit). Un Bellion qui met au supplice Eboué, le solide Gunner. Peu, voire pas de temps morts. Bref, une belle partie.
Les deux coachs s'essaient alors à quelques changements. Varrault, Scotto, Echouafni et le jeune Mahamane Traoré remplacent respectivement Fanni, Abardonado (Apam glissant dans l'axe), Rool et Vahirua.

La seconde mi-temps débute sur le même rythme. Drogba, encore lui, déboule côté gauche, et délivre un amour de centre en retrait au Lensois Dindane, lequel ne laisse aucune chance au goal niçois, décidément pas très en veine. Une fois de plus, qu'y pouvait-il ? Pas grand-chose, et pourtant, deux buts déjà dans la musette. Ce n'est pas faute d'avoir été, par deux fois, décisif (frappe de Drogba, 47ème ; coup-franc de N'Dri, 53ème).

cote-d-ivoire.jpg Las ! Le Gym est à nouveau mené. Jusqu’ici, la défense, bien regroupée autour de son leader et capitaine d’un soir, Pancho Abardonado, tient pourtant le choc. Mais la qualité individuelle de l’équipe adverse fait la différence. Ses attaquants notamment, véloces, dribbleurs, techniques.
Il reste 35 minutes aux Aiglons pour égaliser, et conforter ainsi la bonne impression qu’ils laissent à un public certes mi-ivoirien, mi-niçois, mais enthousiasmé par le spectacle.
Au rythme du tambour et du tam-tam, ils vont, à nouveau, revenir dans le match. L’occasion de montrer des qualités mentales rares chez un dernier de la classe. Avec cette envie, les Niçois ne devraient pas rester très longtemps en queue de peloton.

C'est d'abord Mahamane Traoré qui fait admirer sa conduite de balle et son sens du spectacle. Il adresse un caviar en forme de louche à Echouafni, qui n'appuie pas suffisamment son tir croisé. Puis c'est au tour d'Ibrahim Touré, à peine entré en jeu (sans croiser sur le rectangle ses deux frères), de récupérer un ballon aux trente mètres, puis de le transmettre proprement à Matt Moussilou. L'attaquant, muet jusque là en championnat, se joue de la défense pour le doublé (78ème). Bon à prendre pour la confiance.
Le public niçois est aux anges. Vaillants, solidaires, parfois talentueux, ses favoris tiennent tête aux mondialistes. C'était sans compter l'avant-centre des Blues. Drogba récupère, fixe la défense, démarque remarquablement Manfredini. Ce dernier ne laisse pas passer sa chance. Gregorini, qui dévie le tir croisé, le voit pourtant s'engouffrer une nouvelle fois dans ses filets.
Il reste deux minutes. Les assauts niçois ne donneront rien. Le Gym est passé tout près de la perf'.

<h2>Au lendemain du match, que retenir de cette rencontre ?</h2>

La bonne tenue niçoise, d'abord, dans son ensemble. Solide, regroupée, cette équipe-là a posé bien des problèmes aux Eléphants. La qualité du spectacle, ensuite. Pour faire un beau match, il faut deux bonnes équipes, dit-on. L'autre soir, au Ray, elles y étaient. Les Niçois n'ont jamais reculé. Ils ont beaucoup tenté, à l'image d'un Bellion incisif, bien en jambes, percutant à souhait, audacieux. D'un Moussilou impeccable à la finition. D'un Vahirua toujours dans le sens du jeu. D'un Camara combatif, à défaut d'être bien récompensé. D'un Pancho généreux, comme à son habitude. D'un Diakité tranchant et accrocheur, à la récupération. De jeunes pousses sans complexes, en témoignent les grigris de Traoré. D'un Gym séduisant, tout simplement.

Reste ce but, à deux minutes de la fin. A oublier, à coup sûr.
Si le Gym méritait mieux, il laisse néanmoins entrevoir de belles promesses. La prestation des Aiglons, n’en doutons pas, augure des lendemains qui chantent.

                                        Benoît Guglielmi

Auteur/autrice

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