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19 mai 2024

Sénatoriales 2014 : L’UMP choisit ses candidats avec des compromis au rabais

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Que l’UMP soit un parti qui doit se reconstruire, c’est une évidence… Une preuve de plus du malaise de ce parti qui a troqué son « P » de « populaire » en celui de « pouvoir » avec la désignation des candidats départementaux pour l’élection sénatoriale en programme l’automne prochain.


senatoriales-2014.jpg Les trois poids lourds du département (Christian Estrosi, Eric Ciotti et Michèle Tabarot) ont chacun leur écurie de fidèles et de relais électoraux qu’il faut récompenser avec honneurs et strapontins.

Le premier, incontournable dans le pays niçois, se revendique à la fois comme homme libre et fidèle de Nicolas Sarkozy, voit loin et il a déjà annoncé sa pré-candidature à la primaire de 2016 qui désignera le candidat de la droite pour l’élection présidentielle de 2017.

Le second est de plus en plus incrusté dans la mouvance Fillon et il joue le rôle du « Shérif Law&Order « , visant explicitement la place du Ministre de l’Intérieur dans un futur cabinet.

Enfin, la troisième est pour le moment très discrète après les déboires de son référent national, Jean-François Copé, dont elle était un des bras droit et le ratage de son frère Philippe à l’élection comme maire de Cannes, que, par contre, est devenu avec Grasse et Mandelieu, un fief d’Eric Ciotti.

Bref, voici le scénario à partir duquel les sénatoriales deviennent une nouvelle épreuve de force et de distribution du pouvoir.

La commission nationale d’investiture de l’UMP (dont les trois cités font partie) a rendu sa décision sur la composition de la liste pour les sénatoriales dans les Alpes-Maritimes.

Comme annoncé , la tête de liste sera Dominique Estrosi-Sassone, adjointe au maire de Nice et conseillère générale, qui après 13 ans d’engagement sur le territoire, veut goûter aux ors de la capitale. Qui aurait eu le courage de s’y opposer ?

Puis, en vertu, de la règle de la parité homme-femme, la Mentonnaise Colette Giudicelli, sénatrice sortante (et femme du Député Maire de la ville ) a été désigné à la troisième place. Là aussi, on respecte l’alliance commune du tandem Estrosi-Ciotti avec la famille au pouvoir dans l’est du département.

Par contre , pour la position éligible de numéro 2 de la liste, le choix entre Henri Leroy, le maire de Mandelieu parrainé par Eric Ciotti, et le maire de Cagnes, Louis Nègre, sénateur sortant et Premier Vice-Président de la Métropole soutenu par Christian Estrosi, était compliqué.

Mais, la politique étant l’art du possible (et parfois de l’impossible), un accord est intervenu après l’engagement de Louis Nègre de quitter en 2017 le palais du Luxembourg (il gardera son mandat de maire) en application de la future loi sur le cumul des mandats. Dans cette inédite solution, Henri Leroy le relayera..

Un cadrage du cercle qui pourrait faire cas d’école avec un figure inédite : l’élu en CDD qui fait un ou plusieurs tours de manège avant de laisser la place au suivant .

Cette sorte de multiplication des pains et des poissons, version laïque, si appliquée à vaste échelle, permettrait un roulement de plusieurs candidats pour la même place d’élu ! Uns solution innovante à retenir pour le futur.

Restent deux cas écartés de sortants: : Hélène Masson-Maret qui avait pris la place de l’ancien sénateur-maire de Saint-Jean Vestri après le décès de celui-ci et, et l’ancien maire de Grasse Jean-Pierre Leleux.

La première, belle-mère de l’élu dissident Olivier Bettati , a été épinglée par le duo Estrosi-Ciotti malgrè une défense d’office de Michèle Tabarot, alliée de l’ancien umpeiste/ copéiste Olivier Bettati , aujourd’hui mis à l’index; alors que Jean-Pierre Leleux a d’ores et déjà annoncé qu’il conduirait une liste « parallèle » (et non pas « dissidente »…?) à la liste UMP officielle.

Que dire devant à une telle gestion patrimoniale et byzantine du parti ? Et comment s’imaginer que les citoyens comprennent ?

Entre les choix stratégiques en soutien des ambitions nationales des uns et des autres avec les fortunes alternatives qui les accompagnent, les choix tactiques pour la composition et recomposition du pouvoir local, l’équilibre entre territoires en fonction des mairies importantes et des circonscriptions, les ambitions des colonels et colonelles, on ne voit accoucher qu’ une démocratie « occupationnelle », bien en deçà de la « vraie » démocratie.

Et oui, l’UMP, s’il veut redevenir un moderne et européen parti libéral, n’a pas besoin d’une restructuration, même si profonde, mais d’être refondé autour d’idéaux et de valeurs afin de retrouver une éthique de comportements basée sur un esprit de service public exemplaire.

Autrement il restera une addition, plus ou moins lourde suivant les temps et les circonstances, de pouvoir personnels et claniques.

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