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6 octobre 2024

Intervention télévisée de Jacques Chirac : réactions à Nice

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salles-itw.jpg Rudy Salles (Député UDF des Alpes-Maritimes)

Ce fut une annonce digne et émouvante. Le Président a eu les mots qu’il fallait pour annoncer son retrait de la vie politique. C’est une page qui se tourne et tout le monde le ressent ainsi même si ce départ était prévisible.
Ce qu’il y a de positif, incontestablement chez Jacques Chirac c’est son attitude sur le plan international, notamment sur le conflit en Irak où il a eu le courage de dire NON à Georges Bush. Cette guerre était inutile et dangereuse non seulement pour l’Irak mais pour le Monde. La voix de la France a fait honneur aux valeurs que nous défendons.

En revanche, sur le plan intérieur, je trouve qu’il a été trop absent laissant souvent ses gouvernements aller jusqu’au bout de mauvaises logiques, comme par exemple le CPE. Un Président élu au suffrage universel de tous les Français doit être plus impliqué dans la gestion quotidienne de son pays. D’autre part, l’échec du référendum sur l’Europe restera comme une responsabilité historique de la France. Jacques Chirac n’a pas su mener cette campagne avec suffisamment de force. Chacun sait bien que c’est un Européen converti mais qu’il n’a jamais porté ce projet avec beaucoup de convictions, même s’il s’y est rallié ensuite.

Mais je veux terminer sur une note positive. C’est un homme humain et sympathique. C’est pourquoi il a eu une telle longévité. A titre personnel, il était un grand ami de mon regretté suppléant André Bonny qui nous a quitté il y a un mois. Jacques Chirac avait pris le soin de s’entretenir avec son épouse et m’avait fait part de sa grande tristesse. C’est une de ses grandes qualités. Je suis sur que les Français rechercheront cet aspect sympathique et humain en élisant bientôt leur prochain Président de la république.


Muriel Marland Militello (Député UMP des Alpes Maritimes):

MMM-2.jpg Il a su donner ses titres de noblesse au mandat de Président en affirmant les principes humanistes et républicains qui doivent animer tous chefs d’état français.

Il a su y ajouter la touche sensible et émotive, qui pointe chez l’Homme quand il a quitté l’habit politique.


elodie-jomat-logo.jpg Elodie Jomat (vice-présidente du Parti Radical de Gauche 06 et candidate de la
gauche rassemblée aux élections législatives dans la 3e circonscription des
Alpes-Maritimes)

Tout d’abord, Jacques Chirac a incontestablement raté sa sortie. On se doutait
qu’il ne se représenterait pas puisque son annonce intervenait cinq jours avant
la date limite de dépôt des parrainages. Il n’avait donc plus le temps matériel
de collecter 500 signatures et donc d’être candidat…

Sur son bilan, on n’oubliera pas, bien évidemment, sa fermeté face aux
États-Unis lors du conflit irakien. On retiendra également sa grande
connaissance des arts premiers ; il sera d’ailleurs à l’origine de la création
du musée du quai Branly.

Pour le reste, Jacques Chirac a toujours été un très bon candidat (grand
spécialiste du « serrage de pognes »)… et un très mauvais chef d’État ! Outre
ses bourdes légendaires (comme la dissolution) et ses revirements constants sur
la plupart des sujets, tous les problèmes – dont la fameuse fracture sociale
qu’il a tant dénoncée – se sont aggravés pendant sa présidence, hors période de
cohabitation. C’est d’autant plus impardonnable qu’un certain 21 avril 2002, les
citoyens avaient adressé un avertissement à la classe politique et que, quinze
jours plus tard, il était réélu avec 82 % des voix. Il avait donc la légitimité
pour apporter les réformes audacieuses qu’attendait impatiemment le pays. Mais,
visiblement, les habits de De Gaulle, son modèle, étaient trop grands pour lui.

Surtout, je retiendrai l’explosion des « affaires » qui était d’autant plus
insupportable que le chef de l’État bénéficie de l’immunité pendant l’exercice
de ses fonctions. La goutte d’eau aura été la scandaleuse grâce présidentielle
accordée à Guy Drut. Oui, décidément, tout est possible avec l’UMP !


Robert Injey (secrétaire départemental du PCF 06) :

P1017647_Small_-2-2-2-3.jpg Les douze ans de mandat de Jacques Chirac à la Présidence de la République
auront été marqués par de nombreuses régressions pour les Français. Le chômage,
malgré la manipulation des chiffres, est resté un véritable fléau. La pauvreté
et la précarité ont explosé, le pouvoir d’achat est à la baisse, et la
protection sociale comme les services publics de se réduire comme peau de
chagrin.

Jacques Chirac élu pour combattre la fracture sociale en 1995 est l’homme du
double langage. Ainsi quand il met en garde contre « un libéralisme sans frein
» qui plongerait des milliards d’hommes et de femmes dans la misère et le
désespoir ; alors qu’il vient honteusement de s’excuser du vote des Françaises
et des Français contre le projet de constitution libérale de l’Europe.


Bruno Ligonie (Candidat du FN sur la 5ème circonscription des Alpes-Maritimes)

Chirac s’en va.
Parfait ! Au revoir et merci.
Merci Monsieur le Président pour pour toutes ces décennies de néant politique. Merci d’avoir mené notre pays du 5ème rang mondial au 13ème.
Merci pour le regroupement familial, merci pour avoir changé d’avis comme on change de chemise. Merci pour avoir été successivement un libre-échangiste et un protectionniste, un gaulliste puis un atlantiste, un eurosceptique puis un fédéraliste. Selon vos humeurs, les sondages et, sans doute, l’air du temps.
Merci pour avoir trahi vos amis Chaban-Delmas, Giscard d’Estaing et Balladur.
Merci aussi pour avoir amené au pouvoir à plusieurs reprises la gauche française qui n’en espérait sans doute pas tant en 1981, en 1988 et en 1997 avec cette idée « abracadabrantesque » de la dissolution. Merci d’avoir changé les lois électorales pour gêner le FN aux dernières élections régionales et d’avoir ainsi offert 20 régions aux socialistes.
Merci d’avoir été un bon Président de la République de … Gauche !
Et puis aussi, merci d’avoir fait croire aux Français que nous étions des extrémistes alors que nous ne sommes que des francophiles.
Il est généralement de bon ton de dire les louanges d’un politicien qui quitte le pouvoir. Mais là, non, vraiment non !
La seule expression qui me vienne naturellement à l’esprit est plutôt : Adieu !

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