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17 mai 2024

Editorial: Présidentielle, en attendant 20 heures

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Le vote est un moment particulier de la vie citoyenne: dans l’idéal républicain, il est le moment où l’individu, libre et rationnel, se prononce sur l’intêrét général. Et l’agrégation de ces choix rationnels est supposé produire un résultat lui-même rationnel, à savoir un chef de l’Etat représentant fidèlement les préférences politiques et les intêréts des citoyens.

Les grecques, que l »on considère les inventeurs de la démocratie (bien sûr, non pas celle qui nous connaissons aujourd’hui) appellaient celà kathékon ( devoir , une sorte d’obligation ‘abstracte’).

Les romains, dont la culture était plus pratique et qui préferaient le droit à la philosophie, le denommaient ‘officium’, pour lui donner , par contre, le sens du devoir social, ce qui est « juste faire ».

Aujourd’hui, l’élection du Président de la République française sera le point culminant atteint par la symbolique de la démocratie représentative.


D’ici quelques heures nous saurons le nom de celui qui incarnera pour les cinq ans à venir cette « rencontre entre un homme et son peuple ».

La campagne électorale a été rude, parfois à la limite de l’acceptable. Les deux candidats ont été des acteurs armés d’une logorrheique insupportable et fabuleuse à la fois.

Chaque candidat a déployé son passé, son présent et ses promesses pour le futur.

Il y a eu, disons-le clairement, beaucoup de décalage entre ce qu’on pouvait attendre et le menu qui nous a été servi.

On pensait que les préoccupations des citoyens étaient une vision de l’avenir, la crise économique et aussi morale, la dette, le chômage et le pouvoir d’achat.

On a surtout eu droit à des discours de politique migratoire et ses multiples variations discursives ( le halal, les horaires des piscines, les menus des cantines et autres contines à dormir debout).

Cette xénophobie d’en haut a donné l’impréssion d’être un prisme permettant de reconfigurer une société de la peur. Ce nationalisme rétrograde axé sur l’origine de race, stigmatisant les soi-disant profiteurs du modèle social français apparait comme un objet construit par opposition comme les fausses fenêtres que l’on peint sur les façades pour la symétrie.

Qui sera le futur Président entre le favori des sondages, François Hollande, celui que ses détracteurs appelent ‘flamby » pour son caractère apparamment mou, et le Président-sortant, Nicolas Sarkozy, que les commentateurs allemands ont surnommé ‘ guten tarte’ après sa gaffe à l’occasion d’une interview à la télévision publique ZDF quand il s’est adressé aux spectateurs en voulant dire ‘guten tag’ ( bon jour)?

Qui des deux aura su capter la variable déterminante des démocraties occidentales, que sont la confiance, la participation, le partage qui seuls méritent le consensus de l’opinion publique?

Oui, on le sait, lors des campagnes électorales n’est pas important ce qu’on dit avant mais ce qu’on fait après.

Alors, qui des deux candidats, une fois élu, saura comprendre que, même accablée par la charge de la dette souveraine, la myopie de l’austérité sans espoir, une croissance européenne est encore possible?

Qui aura compris que le problème central de la démocratie n’est pas tant les inégalités socialement structurées que le poids qu’elles ont sur les destins individuels?

Un exemple pour tous: la France a un taux de 14,6% de jeunes que les statistiques (Eurostat) définissent NEET ( Not in education, employement or training), à savoir sans scolarité, ni travail ni programme de formation.

Chacun d’eux ne représente t’il pas à la fois le profil parfait du futur chômeur, socialement non intégre, citoyen à la dérive sociale, cible parfaite des extremismes idéologiques et réligieux, probable acteur de méfaits?

Comment un pays pourra t’il construire son avenir et celui de sa jeunesse, qui est son capital le plus riche, s’il ne sait donner une réponse?

Goethe a écrit : « A partir du moment où l’on s’engage vraiment, la providence se met aussi en mouvement. Quoique vous fassiez ou rêviez de faire, commencez-le. L’audace a son génie, son pouvoir, sa magie. Commencez maintenant ! »

Dans cette attente, rendez-vous à 20 heures!

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