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17 mai 2024

Christophe Tukov, magistrat niçois : « Hors de François Bayrou, point de MoDem ! ».

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Christophe Tukov
Christophe Tukov
A l’heure où d’autres raseraient les murs et rendraient leur carte après leur cinglante défaite aux élections européennes, lui redresse la tête et sollicite la parole. Question de courage…ou d’ambition. Vice-président du TGI de Nice et candidat sur la liste Sud-Est du MoDem, Christophe Tukov que Nice-Premium avait interrogé pendant la campagne (https://www.nicepremium.fr/article/christophe-tukov-magistrat-nicois-et-candidat-aux-europeennes-ce-scrutin-est-important-pour-le-modem-..4498.html) entend tirer toutes les leçons de l’échec. Celle en premier lieu de son président : « La force du MoDem, lance Christophe Tukov, c’est François Bayrou…même s’il doit apprendre à mieux maîtriser le côté épidermique de sa réactivité ». Celle ensuite d’un programme : « Plein d’idées sur tout, mais pas de slogan accrocheur, pas de mise en cohérence » explique-t-il avant d’ajouter : « quand je le défendais pendant la campagne, j’avais le sentiment de mouliner dans le vide ». « Cela ne passait pas, y compris sur l’écologie où nous n’avions pourtant rien à envier aux autres listes ». En cause également la communication adoptée autour de la parution d’« Abus de pouvoir », un « livre qui n’était en rien un programme européen ». Fait qui aurait, selon lui, « nécessité qu’on passe à autre chose assez vite ». Encore plus lapidaires ses réflexions sur la stratégie anti-Sarkozy : « toute stratégie « anti » porte l’échec en elle », assène le magistrat.

L’échec européen du MoDem révèle en outre, selon Christophe Tukov, un « problème de structure du parti ». Et de critiquer au niveau local : « des tracts annoncés, jamais arrivés ou des affiches livrées en grande quantité sans aucune directive ». Une centralisation mise par surcroît à l’index : « lorsque l’on avait besoin d’un pot de colle, il fallait remplir une demande en trois exemplaires pour le niveau national ! ».

La suite passe, selon lui, forcément par des alliances : « on ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur une grande articulation MoDem, PS, Verts ». A ce titre, Christophe Tukov se félicite de la tenue d’un Conseil national, « salutaire car tout le monde s’est parlé ». Mais la création des commissions thématiques et la mise en place d’un fonctionnement décentralisé « interviennent toutefois trop tardivement pour en faire bénéficier le parti aux échéances régionales de 2010 ».

Passons donc à 2012 ! Serait-ce un reflet de l’ambivalence du MoDem par rapport au pouvoir, toujours est-il que notre interlocuteur semble tiraillé entre ses ambitions et son désir de conserver une forme de pureté politique. S’il admet volontiers son « ambition nationale » – il ne « refuserait pas le poste de Ministre de la Justice si un Bayrou président le lui proposait un jour »-, il se défend parallèlement de « devenir un professionnel de la politique ». Surtout si « professionnel de la politique se résume à des tactiques électorales et des marchandages de postes » précise-t-il dans une formule dont il a conscience de la « naïveté ». De cette première expérience, il reconnaît toutefois avoir appris « la capacité d’adapter son discours à son auditoire » : un pas feutré vers le professionnalisme ?

« Du centre, le MoDem doit redevenir central » conclut-il comme un slogan. En attendant, il faut se relever car les « plaies sont profondes, les militants déboussolés et nombreux sont les conflits au sein des instances locales ». « Se relever », une condition sine qua non de la poursuite du MoDem. Avec une inconnue : « François Bayrou parviendra-t-il à mobiliser à nouveau ? ». Une question que se pose le magistrat mais à laquelle il n’apporte pas de réponse.

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