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3 mai 2024

La directrice de l’Orchestre Régional Cannes Provence Alpes Côte d’Azur faite chevalier

Haïkel Regaieg
Haïkel Regaieg
Journaliste correspondant à Paris pour Nice Premium. Spécialiste en Marketing, Stratégie et Communication. Passionné d'aéronautique et de musique.

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jpg_MORSCHEL_MEDAILLE_3.jpgL’administration d’un orchestre classique est une tâche abstraite et il est difficile d’envisager cette dernière tant la dimension d’une telle entreprise culturelle est importante. Pourtant une petite femme dotée d’un grand talent de médiateur, d’initiateur, de visionnaire et d’entrepreneur au sens littéral a su en donner une image remarquable.

D’ailleurs trouve-t-on beaucoup de femmes aux commandes d’un tel paquebot ? Pourtant, voilà près de 33 ans que Catherine Morschel est à la tête de cette belle entreprise qu’est l’Orchestre Régional Provence Alpes Côte d’Azur de Cannes. Cela n’est pas arrivé par hasard….
Catherine Morschel est fille d’un chef d’orchestre et d’une enseignante. Elle a passé toute sa jeunesse baignée dans la musique lyrique et symphonique. Deux influences qui ont gouverné son destin. Car sa carrière toute entière est empreinte animée par son amour de l’art et son profond respect des valeurs républicaines dont la notion de service public est à son sens, l’un des fondements principaux.

Rien d’étonnant quand, dès l’âge de 18 ans, elle désire orienter sa vie professionnelle vers un métier culturel à l’image de sa demi-sœur.
Au cours de son adolescence, Catherine a très vite appréhendé le monde du spectacle, découvrant ses plaisirs comme ses contraintes : Elle aide ses parents dans l’organisation et spectacles d’opéra. Colleur d’affiche, régisseur, accessoiriste, caissière ; fait beaucoup de figuration à l’opéra de Nice et apprend beaucoup de ce premier apprentissage tout terrain.

Suivent des études à la Faculté de Nice d’où elle sort titulaire d’une maîtrise de droit public. Elle crée avec quelques uns de ses camarades un syndicat culturel dont l’objectif est d’organiser, sur les campus, des manifestations artistiques et culturelles. Elle commence ainsi à affirmer son goût pour la Culture populaire, la qualité pour le plus grand nombre, comme l’héritière qu’elle est, des grands principes d’un de ses modèles : André Malraux.

C’est à cette époque, avec son syndicat, qu’elle organise la venue des peintres de l’Ecole de Nice, dont Ben expose les œuvres dans la « Salle des Pas Perdus » de la Faculté de Droit de Nice, mais aussi une série de conférences sur l’histoire de l’art, et que le tout jeune Orchestre Régional (nous sommes en 1975) vient donner plusieurs concerts dans le grand amphithéâtre.
jpg_image.jpgEn 1976, elle pose sa candidature comme attachée de presse de l’orchestre régional mais remplace très vite l’administrateur de l’orchestre souffrant. Son énergie et son dynamisme la propulsent assez vite titulaire du poste. L’orchestre vient tout juste d’être créé, et toute la structure est à mettre en place et à développer. Elle travaille dès ce moment aux côtés de Philippe Bender le directeur musical et artistique de l’Orchestre nommé très peu de temps avant.

À 25 ans, la voilà donc à la tête d’un budget et d’un défi : maintenir en exercice un orchestre qui ne dispose que de peu d’argent. Sa volonté n’était elle pas déjà de mettre en pratique ses idées sur le service public de la musique : accessible à tous sur le territoire d’une région ? C’est à cette aventure extraordinaire que Catherine Morschel se consacrera avec passion jusqu’à nos jours.

Pugnace, capable de s’adapter aux situations les plus délicates sans pour autant vendre son âme, ce petit bout de femme va s’acquitter d’une tâche colossale. Sa créativité, sa rigueur, sa ténacité, sa capacité de travail et d’écoute vont lui permettre de développer son projet : contribuer à faire de l’orchestre une institution incontournable.

Pour ce faire, Catherine Morschel a livré un travail très particulier : monter un maillage complet de tout le territoire régional pour que nombres de communes et de lieux puissent bénéficier de la « venue de la Musique » sans distinction de taille, de richesse ou d’appartenance politique. Il a fallu « ancrer géographiquement” l’Orchestre et élargir ses financements : bien entendu auprès des collectivités, mais aussi auprès du secteur privé en développant l’ouverture vers le monde de l’Entreprise.

C’est ainsi que dans les années 1980, elle suscite la création de l’Association des Amis de l’Orchestre, et en 1999 contribue largement à celle d’ANDANTINO, club des partenaires d’entreprises de l’Orchestre.

Depuis ses débuts, le tandem “Bender – Morschel” fonctionne toujours à merveille et aussi … à cent mille volts. Il a su s’adapter aux changements politiques, aux changements de publics en inventant de nouvelles formes pour toujours aller vers l’autre : des concerts en maison d’arrêt, dans les maisons de retraites, des résidences sur des quartiers difficiles, des interventions pour les enfants malades et dans les hôpitaux, des concerts pour les écoles, des opéras de chœurs d’enfants, … la liste est encore longue des actions qui font de l’Orchestre une des plus vibrantes illustrations de ce qu’est le service public de la Musique dans sa conception la plus républicaine.

D’ailleurs Catherine Morschel n’aime-t-elle à se définir comme fille de cette dernière ?

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