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15 mai 2024

Querelle entre le maire de Nice et la CGT pour l’Aigle d’Or: un compromis est-il possible?

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Lors d’une conférence Christian Estrosi a présenté le masterplan pour la rénovation de la Place saint-François et des bâtiments historiques qui en font partie. On connait les polémiques féroces que la CGT et les partis de gauche qui la soutiennent ont déclenché suite à la décision du Maire de revenir sur l’accord avec ce même syndicat quant à sa réintégration dans ces locaux. Une coup de main autoritaire d’où l’occupation de la part de militants syndicaux et l’impasse à ce jour.


saintfrancois.jpg Le Maire de Nice tente par ses propos une manœuvre diplomatique pour contourner le problème. Aura-t-il succès ? Parfois les manières comptent plus que les actes…

Le propos de Christian Estrosi : « Je veux être clair, je suis un responsable politique républicain. En cela, je considère les libertés syndicales comme faisant partie intégrante du fonctionnement de notre société. C’est pourquoi, d’ailleurs, la CGT départementale a été accueillie dans des locaux rénovés aux frais de la ville à quelques pas de la place Saint-François ; il y a donc, toujours, à Nice, une Bourse du Travail-CGT, pourvue de moyens et de locaux de grande qualité, vastes (550 m2) entièrement rénovés, sur une des principales artères de notre ville (le boulevard Jean-Jaurès) et tant que je serai Maire, il y aura à Nice une Bourse du Travail.
J’ai toujours entretenu, dans la liberté de chacun, les rapports les plus solides qui soient avec la CGT. C’est à juste titre que la CGT locale évoque les 120 ans d’histoire de la Bourse du Travail de la place Saint-François et l’engagement du syndicat pour la Libération de la France. Et c’est pourquoi je me suis engagé à ce que la future Maison de la Mémoire réserve un espace de qualité à l’histoire du monde ouvrier niçois et des institutions qui le représentent et le défendent localement.

Mais face à l’alternative qui m’est présentée, face au coup de force de certains militants CGT, et à la suite des découvertes archéologiques faites en 2010 sur la structure d’ l’Aigle d’Or, je ne reculerai pas sur l’avenir de ce bâtiment. Mais je ne crois pas la CGT en charge de la valorisation du patrimoine et de la préservation de l’architecture médiévale niçoise. A chacun son métier.
C’est pourquoi je présenterai au prochain conseil municipal une délibération, qui, se fondant sur l’intérêt général du projet de rénovation de l’ensemble patrimonial médiéval des Franciscains :
solliciter le classement aux monuments historiques auprès des services de l’Etat et déclarer la réhabilitation du bâtiment .Je demanderai aussi la résiliation de la convention qui prévoyait le retour de la CGT à l’Aigle d’Or, convention qui a été conclue en 2009, avant les découvertes archéologiques des vestiges du couvent, qui ont eu lieu en 2010. Enfin, je m’engagerai à perpétuer, dans d’autres lieux, l’existence et les moyens d’une Bourse du Travail-CGT ».

Pour terminer: « Ce faisant, je crois avoir trouvé un juste équilibre entre la valorisation d’un ensemble patrimonial unique à Nice, qui a survécu à l’outrage des siècles malgré les mauvais traitements que tous nos anciens, municipalités, propriétaires, occupants, lui ont infligé et à qui nous pouvons rendre, de façon inespérée, toute sa qualité, la mémoire ouvrière de Nice et la défense des intérêts actuels des salariés des Alpes-Maritimes ».

Cette longue déclaration, à la fois ferme sur le principe mais offrant un compromis dans son application , sera-t-elle entendue par ses opposants ?

Déjà le Parti Communiste a organisé ce jour une conférence de presse.

Il n’y a pas que l’été qui sera chaud à Nice !

La redécouverte de ce patrimoine

L’église et le couvent des L’église et le couvent des Franciscains (Capitole+Nettoiement+immeuble Bona+Aigle d’Or) représentent donc le seul témoignage de la grande architecture médiévale de Nice.

Quant au Palais communal, il est le seul palais baroque public qui nous soit parvenu, à peu près intact.

Leur existence a toujours été connue, mais cette connaissance réservée à un petit cercle d’érudits. Les parties publiques ont été remployées, comme le Palais communal, concédé au mouvement syndical en 1892. Les parties privées ont été utilisées au gré de leurs propriétaires (entrepôt, glacière, hôtel, cinéma), et souvent maltraitées (comme lorsqu’en 1976, la Ville transforme le rez-de-chaussée de l’église en dépôt du Nettoiement) jusqu’à ce qu’elles soient réintégrées dans le patrimoine communal, l’une après l’autre.

Aujourd’hui, on est arrivé à disposer de la maîtrise foncière pour la totalité de l’ensemble. Une première étude archéologique du bâti a été réalisée sur le palais communal ;

Une deuxième, sur l’Aigle d’Or, en 2010 ; une troisième est prévue pour la place elle-même. Chacune de ces études exige d’être approfondie. Et chacune de ces études a confirmé ce qu’on ne savait que par les documents : les bâtiments originaux sont tous là, intacts, noyés dans les aménagements postérieurs, et n’attendent qu’une seule chose : retrouver leur splendeur initiale.

Quelle pourrait être cette future mise en valeur ?

Une étude sera confiée à des spécialistes pour indiquer comment ce lieu, très complexe, est aménageable pour y conserver toute son histoire et l’adapter à ses nouvelles fonctions :

Une Maison de la Mémoire Niçoise, qui sera le lieu adéquat pour évoquer, avec les technologies d’aujourd’hui, toute l’histoire de la ville, tout au moins la partie qui, des Ligures au 19e siècle, est absente de la muséographie du musée Masséna. Et pourquoi pas un musée du Carnaval qui manque cruellement à la ville ou encore une Académie de cuisine niçoise qui trouverait toute sa place à côté de ce musée…

A la rénovation globale de l’ensemble constitué par le Palais communal, l’église et le couvent des Franciscains, s’ajoutera celle de la place Saint-François. Le marché aux poissons et sa fontaine, qui forment l’âme du lieu, seront conservés, modernisés, assainis ; l’entrepôt du Nettoiement sera déplacé ; le stationnement et la circulation régularisés, les terrasses des établissements conservées et améliorées.

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