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4 mai 2024

Municipales à Nice : Christian Estrosi a des choses à dire…

Ce dimanche à 15h30 à Acropolis, Christian Estrosi a invité ses collaborateurs, amis, soutiens, militants politiques et citoyens. Le sujet de l’invitation est clair  » j’ai tant de choses à vous dire ». Et, connaissant l’homme politique, ça promet !


estrosi-9.jpg On peut déjà imaginer le moment fort de cette rencontre avec une déclaration de candidature à sa propre succession. Une annonce qui n’en sera pas vraiment une, par ailleurs, car elle avait déjà été rendue publique par un tweet.

Le maire sortant sera le grand favori de la compétition électorale et il pourra affronter ses challengers à l’abri des murs épais de la citadelle municipale dont il a, aujourd’hui, les clés. A ses compétiteurs, la lourde tâche de trouver les moyens de le remplacer et ce ne sera pas une mince affaire. On aura le temps d’y revenir.

Mais, si on se porte candidat à un office public pour l’honneur (et légitime ambition), c’est aussi, et surtout, parce qu’on est aussi porteur d’une vision, d’un projet à proposer et d’un programme à réaliser. Nul doute qu’en fin d’après-midi, Christian Estrosi, lèvera le voile avec toute l’emphase dont il est fort capable et qui est son image de marque.

Nous nous permettons d’exprimer ici ce que nous aimerions entendre : La politique doit mettre l’homme, avec ses besoins et ses droits, au centre de son attention. Elle doit rechercher le maximum de bien-être pour tous en essayant de former une société équilibrée et juste. Et, de se rappeler que si l’histoire a condamné l’illusion d’une société du tous égaux, elle n’a pas supprimé la volonté de chacun d’être le moins inégal possible.

La politique est la capacité de défendre les grandes valeurs humaines comme de la cité, savoir interpréter les attentes et les besoins, les organiser pour le bien être de la collectivité, d’orienter les réponses adéquates, de guider les changements nécessaires. Il faut travailler, sans cesse, à réduire ce décalage entre les nantis et les assistés qui brise l’espoir de dignité et de justice. Faire de la politique et gouverner c’est ça et rien d’autre. Parler au cœur des gens, aux libres et forts, libres parce que forts et forts parce que libre.

Nous ne savons pas si Christian Estrosi – qui revendique les origines italiennes (de l’Ombrie) de ses grands-parents, ce qui est rare et tout à son honneur en ces temps où l’immigration est devenue la peste de la modernité et le « Nous, les Gaulois » la nouvelle étiquette de la pureté de l’origine (Malheureusement, ou heureusement, cela existe seulement dans les BD de Goscinny et d’Uderzo, l’histoire de France est une toute autre histoire) – a jamais visité le Palais Communal de Sienne sur la magnifique Piazza del Campo, probablement une des plus belles du monde et au coeur de laquelle se court le fameux Palio.

Si ce n’est pas le cas, nous nous permettons de la lui conseiller. Il pourrait y admirer les fresques peintes par Ambrogio Lorenzetti en 1338 : « Les Effets du bon et du mauvais gouvernement (en italien Allegorie ed effetti del Buono e Cattivo Governo) décorent les murs de la Sala dei Nove (la salle des Neuf) et de la Sala della Pace (salle de la Paix) du Palazzo Pubblico de Sienne. C’était au temps du dernier gouvernement communal de Sienne avant le nouvel ordre politique, celui des familles oligarques , les Seigneuries de la Renaissance (Les Médicis à Florence et en Toscane).

Des lectures savantes ont voulu y voir un véritable traité politique. On s’est demandé si elle illustrait plutôt Aristote, revu et corrigé par saint Thomas d’Aquin, ou bien Cicéron relu par les notaires italiens du XIIIème siècle. Mais, en réalité , ces images ont une force propre : La pratique du gouvernement. Une défense et une illustration de la commune, ce gouvernement populaire, et une critique de ce qui cherche à l’engloutir, la seigneurie, le pouvoir d’un seul. En faisant de cette fresque un acte politique davantage qu’un discours, Ambrogio Lorenzetti lui a rendu une actualité perpétuelle. L’image dénonce la tyrannie mais son existence même est le symptôme de la fragilité communale.

Élaborer collectivement l’ordre social, c’est vivre dans l’opposition des valeurs, des idées, des intérêts, des comportements de chacun et de tous. Exercice compliqué et toujours à renouveler et source de conflits, alors que la tyrannie, elle, met fin aux querelles… La justice sociale n’existe donc qu’au risque de la discorde. La tyrannie n’étant, elle, pas moins parfois désirée pour sa force et son autorité ?

La réflexion historique devient une interrogation politique actuelle : La commune de Sienne n’est-elle pas une parente des communes actuelles ? La réalité politique et sociale que Ambrogio Lorenzetti a peint ne se prolonge pas dans le temps qui est le notre?

Et si le pouvoir n’était rien d’autre que la capacité à nous faire lever les yeux vers ce qui nous regarde tous ?

D’où le sentiment de responsabilité morale qui doit « habiter » ceux qui se portent candidats à exercer cet office public au nom des citoyens-électeurs. On est élu pour poursuivre non pas la gestion du pouvoir mais le bien commun.

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