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5 mai 2024

Une consultation au piquet

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Les niçois aiment leur Maire. Preuve en est que, Christian Estrosi leur ayant suggéré de voter « non » à celle qu’il insiste à appeler « privatisation » de l’aéroport de Nice, ils ont répondu massivement (97%) à cet appel.


Dommage toutefois que ce soit seulement une minorité exiguë (16,71%) qui s’est rendue aux urnes, en plombant encore plus ce referendum déjà mal parti. Représentativité, où es-tu ?

Le maire de Nice a pourtant exprimé sa satisfaction sur ce résultat et promet feux et flamme pour la suite (@estrosi: le Gouvernement devra prendre en compte ce résultat incontesté). Le fait est qu’un revers pareil fait chuter la crédibilité de ses promoteurs.

Tant d’efforts et de moyens de propagande et d’organisation* pour un si maigre résultat …Tout ça pour ça ?

Espérons que Christian Estrosi tire les leçons de ce raté et qu’il n’insiste pas : l’anachronisme est bien le père des idéologies et l’intransigeance n’est finalement qu’un aveu d’impuissance.

Dans les rapports qui s’annoncent difficiles avec le Gouvernement, ce résultat ne sera d’aucune aide et fait doublon avec les amendements présentés par le maire de Nice et repoussés lors du débat parlementaire. Là, ce furent ses collègues de parti et des Alpes-maritimes, à l’exception de Rudy salles, a ne pas lui accorder leur soutien (toutes les absences étaient-elles bien motivées ?). Hier, ce sont les électeurs qui n’ont pas répondu « en masse » à l’appel et sont passés outre.

De plus, ce type de scrutin, sera bien évoqué dans le futur pour appeler à d’autres consultations bien plus pertinentes avec les risques qui vont avec : comment le maire de Nice pourra s’y refuser ?

La synthèse de ce flop est dans les commentaires de Gaël Nofri :  » Jusqu’à hier matin, les niçois étaient 100% contre la privatisation ainsi que tous les partis et groupes qui s’étaient exprimés en Conseil municipal . Ce résultat montre qu’ils ne sont guère plus que de 15 %! »**

Les autres hommes politiques n’ont pas manqué de faire porter à Christian Estrosi, la responsabilité de cet échec.

Marc-André Domergue (FN) est parmi les plus caustiques :  » L’opération de communication du Maire s’est révélée être une mascarade et comme telle les niçoises et les niçois l’ont considérée. La réponse ? ils ne sont pas aller voter ».

Le PS, par la voix de son secrétaire départemental Xavier Garcia, est tout aussi critique: « Une fois de plus, les Niçois ont payé cher la communication personnelle du maire de Nice qui n’avait que faire de l’efficacité de son initiative tant que celle-ci faisait parler de lui ».

Avant d’abandonner la position du refus pour une ouverture vers un accord de gouvernance : « C’est par d’autres moyens, moins bruyants mais plus efficaces, que nous devons désormais nous mobiliser pour obtenir des garanties sur la maitrise de notre aéroport, instrument majeur de développement économique et d’aménagement du territoire ».

Patrick Allemand, président du groupe d’opposition socialiste et vert au Conseil Municipal et Métropolitain n’y va pas non plus de main morte: « Malgré la débauche de frais de communication payés par le contribuable niçois, l’incitation pressante faite aux employés de mairie d’aller voter et le renfort du Parti Communiste Français, le taux de participation atteint à peine 16,7 % ».

Pour conclure en jetant du sel sur la plaie ouverte :  » En partant d’une situation politique exceptionnelle, le 19 décembre dernier, avec l’unanimité des groupes politiques au conseil municipal, il fallait le faire ! »

Seul les communistes, singuliers alliés de l’UMP, expriment leur satisfaction en solitaires : « la participation à ce référendum est une agréable surprise » !!!.

Pour leur leader local Robert Injey: « Face au coup de force du gouvernement à l’Assemblée Nationale, le vote est sans appel. Il marque le rejet massif (97%) d’une des mesures de la loi Macron. Et pour beaucoup d’électeurs qui se sont exprimés, aujourd’hui, il marque aussi le rejet de la régression sociale que porte cette loi ».

Avant de présenter son estocade pour le futur : « Cette première expérience devrait inciter le maire de Nice à avoir la même audace démocratique pour organiser un référendum sur le choix du tunnel de la ligne 2 du tramway, ou bien encore l’aménagement du quartier du Ray….. ».

Que fera donc le maire de Nice ?

Un bon conseil ? Qu’il profite tranquillement du Carnaval, d’ailleurs son referendum sera vite oublié.

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