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29 avril 2024

À Louis Nucéra, une table ronde pour parler de l’illettrisme

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Ce mercredi 26 janvier, une table ronde «écrire sur l’illettrisme» était organisée à l’auditorium de la bibliothèque Louis Nucéra, animée par Jean-Luc Gagliolo, adjoint au maire de Nice délégué à l’éducation, au livre et à la lutte contre l’illettrisme. L’occasion de mettre en lumière ce phénomène trop peu visible et très souvent tabou.


En France, il y a environ 2,5 millions de personnes illettrées, c’est à dire des personnes dont la langue maternelle est le français et qui ont été scolarisées mais qui, malgré cela, n’ont pas acquis le savoir-lire, le savoir-écrire et le savoir-compter. Malgré cela, ces personnes ont réussi à mettre en place des stratégies de contournement qui leur permettent d’être autonomes, y compris en situation de travail. D’ailleurs, 45% des illettrés en France ont un emploi.

En région Sud, c’est un adulte sur dix qui est en grande difficulté face à l’écrit, d’où l’importance de mettre en avant cette problématique. Et si la balance entre les hommes et les femmes est assez équilibrée, les personnes illettrées sont le plus souvent issues de quartiers populaires, voire pauvres.

Le sentiment d’être un «clandestin dans sa propre langue»

Deux auteurs sont venus témoigner à l’occasion de cette table ronde. D’abord Ella Balaert, auteur de La lettre déchirée, qui parle de Stéphane, un garçon de 13 ans qui ne sait pas lire et cache ce secret à tout le monde. Dans son livre, elle écrit sur le sentiment de honte, d’humiliation qu’éprouvent les personnes illettrées, ainsi que les stratégies de contournement qu’elles mettent en place pour éviter de se mettre en difficulté.

Ensuite, Yves Marie Clément, auteur de Ni lire, ni écrire, un livre à propos de Zoé, qui vient de rentrer en CP et vient d’apprendre à lire et se rend compte que Cédric, son père, ne sait pas lire. Celui-ci concerne davantage le regard que l’on porte sur les personnes illettrées, et le fait que les personnes lettrées ont du mal à imaginer que d’autres peuvent ne pas l’être.

Ces deux auteurs sont par ailleurs intervenus entre le 24 et le 28 janvier dans les établissements scolaires de la ville de Nice dans le cadre de Lecture pour tous. Il s’agit d’un outil lancé en 2008 par la ville afin de prévenir l’illettrisme à travers des rencontres avec des auteurs.

Problèmes dans l’éducation nationale

Des professeurs présents dans la salle sont venus témoigner à l’occasion de cette table ronde. La lutte contre l’illettrisme, ils en ont fait un combat du quotidien. Face au nombre grandissant d’élèves dyslexiques, dysphasiques ou encore dysorthographiques, ils sont désarmés et estiment qu’ils ne sont pas assez formés pour détecter ces enfants.

«Avec les classes à 35 élèves, on est en train de former de futurs illettrés, je pense que les moyens dans l’éducation nationale ne sont pas forcément là. […] L’enseignant, s’il était accompagné par une personne extérieure pour aider ces enfants en difficulté, je crois que ça changerait beaucoup», explique Yves Marie Clément. «Et les enseignants n’attendent que ça» renchérit une enseignante dans la salle.

Identidys

Si les solutions pour lutter contre l’illettrisme ne sont pas encore totalement définies, «sinon cette table ronde n’aurait pas lieu», comme tiennent à le rappeler les intervenants, il existe des outils afin d’aider à identifier certains problèmes liés à la lecture et à l’écriture.

Créé par un groupe de niçois, Identidys est un site en ligne qui permet de faire un repérage de tous les problèmes «dys» et permet de gagner du temps dans l’identification des difficultés rencontrées. Il est particulièrement adapté aux enfants de moins de six ans. Le site travaille en lien avec le centre de référence de Lenval.

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