Patrick Allemand a 53 ans et il est père de deux enfants, Damien et Margot. Il est fonctionnaire territorial de carrière et cela l’a amené à beaucoup travailler sur les politiques de l’emploi. Son engagement politique date de 1981en passant par le syndicalisme étudiant et les jeunesses ouvrières chrétiennes : « J’étais follement heureux de la victoire de François Mitterrand même j’étais Rocardien à l’époque ».
En 1992, il a été élu, pour la première fois, conseiller régional d’opposition puis les choses se sont accélérées en mars 1998 lorsque il est devenu 1er vice-président du Conseil régional et qu’il a pris à la droite le 12ème canton (avant d’être réélu six ans plus tard). Depuis 2008, il est leader de l’opposition au Conseil Municipal de Nice et à la Métropole NCA
Nice Premium : Vous êtes candidat à la prochaine élection municipale. En un mot : Pourquoi ?
Patrick Allemand : Parce qu’œuvrer pour ma ville a toujours été le sens de mon engagement politique. Et, je considère aujourd’hui qu’elle est dans de mauvaises mains. Nice mérite mieux que la fuite en avant démagogique et égocentrique constamment proposée par le maire, qui ternit l’image de Nice.
Mon devoir aujourd’hui c’est donc de proposer un projet alternatif crédible qui réponde aux besoins : Politique et équipements de proximité, dynamisme économique, système d’attribution des logements, des subventions et des emplois publics qui répondent à des critères objectifs et égalitaires, retour à une gestion financière saine…
J’ai déjà beaucoup accompli en politique mais devenir maire de sa ville, c’est je pense ce qu’il y a de plus beau quand on s’engage comme je l’ai fait. Devenir maire serait pour moi l’aboutissement d’un parcours politique où c’est l’amour de ma ville qui a guidé tous mes choix.
Nice Premium : Quels sont vos trois principaux axes de campagne et, de fait, vos trois projets inhérents à ceux-ci ?
Patrick Allemand : Mon programme se déclinera non pas en trois, mais en quatre axes : Nice juste et solidaire, Nice rassemblée et citoyenne, Nice créative et stimulante et Nice durable et conviviale. Le temps des propositions viendra très prochainement maintenant.
Nice Premium : Qui dit candidat, dit liste. Pouvez-vous déjà nous parler de certains de vos colistières et colistiers ?
Patrick Allemand : Je suis très fier de notre liste qui est représentative à la fois du rassemblement de la Gauche, avec des représentants d’Europe Ecologie les Verts, du MRC, du PRG, de Gauche Autrement, du Parti de Gauche et et de la diversité sociale et territoriale de notre ville. 46 professions sont représentées de partout dans la ville, il y a également plusieurs chefs d’entreprise.
Nous sommes très loin du cliché liste de gauche = congrégation de fonctionnaires et dirigeants associatifs. Nous avons été les premiers à publier notre liste pour partir tous ensemble en campagne. Il est injuste de distinguer tel ou telle colistier(e) mais je suis particulièrement heureux de la présence de Dominique Boy-Mottard. Sa présence est un symbole d’unité et marque la volonté de gagner de la Gauche.
Face à Christian Estrosi, la victoire est un devoir.
Nice Premium : Une élection, ce sont aussi des adversaires. Comment jaugez-vous les vôtres ?
Patrick Allemand : Mon seul véritable adversaire, c’est le maire sortant et je suis son seul véritable adversaire, il l’a dit lui-même. Il a une mainmise incontestable sur tous les leviers de décision dont il use et abuse. Le fait du prince est devenu un mode de gouvernance et aboutit à un culte de la personnalité à la fois comique et insupportable tout comme à des décisions incompréhensibles, comme le souterrain de la ligne 2 du tramway qui va conduire la ville à la ruine financière s’il n’est pas arrêté. Dans ces conditions, toute voix hostile au sortant qui s’éparpillerait sur une autre liste serait une voix perdue.
Mais pour gagner cette élection, la critique de ce bilan catastrophique ne suffira pas. Il faudra proposer un projet alternatif qui séduise les Niçois. C’est ce à quoi je travaille jour et nuit depuis de longs mois avec mes colistiers.
Nice Premium : Ce qui est le plus urgent dans la ville, c’est de… ?
Patrick Allemand : Mettre fin au projet souterrain de la ligne 2 pour revenir à un tracé en surface. Une telle décision permettrait de ne pas mettre les finances de la ville dans le rouge vif et de financer des projets de proximité pour nos quartiers, de ne pas livrer le terrain du Ray aux promoteurs immobiliers et aussi de mettre en chantier la ligne 3 vers le grand stade et la prolongation de la ligne 1 jusqu’à L’Ariane et La Trinité. Ce souterrain sera le principal enjeu de ces élections car autour de lui s’articulent deux visions opposées de l’avenir de Nice.
Nice Premium : Quel sera votre calendrier jusqu’au 23 mars et quels seront vos grands rendez-vous ?
Patrick Allemand : Je ne veux pas trop donner d’indications à mes adversaires sur mon calendrier car je souhaite conserver la longueur d’avance que j’ai prise avec la présentation de tous mes colistiers. Mais, tout est déjà planifié. Si nous avons dévoilé la liste si tôt c’était pour être en ordre de marche pour ce qui est de l’essentiel : Convaincre les Niçois que nous avons le meilleur projet. C’est la prochaine étape de notre campagne.
Nice Premium : Nous sommes au soir du premier tour. Vous vous imaginez dans quelle posture ?
Patrick Allemand : Dans une posture de rassemblement. Les Niçois comprendront au soir du 1er tour qu’il n’y a que deux alternatives pour cette ville. La fuite en avant financière et égocentrique du sortant ou un autre avenir pour Nice construit avec toutes et tous les Niçois(es) autour de moi. Je dois être en mesure à ce moment-là de rassembler au-delà de mon camp en opposant un projet d’intérêt général à une dérive autocratique.
Nice Premium : On parle beaucoup de la montée des extrêmes, votre avis sur ce sujet ?
Patrick Allemand : Comme tous les Républicains c’est un phénomène qui m’inquiète. Avec la crise qui perdure, la montée de l’extrême-droite est perceptible même si elle ne sera pas forcément aussi spectaculaire qu’attendue, surtout aux municipales où le manque d’implantation locale des candidats FN devrait leur être préjudiciable. Le parachutage de Mme Arnautu, qui ne serait pas capable de trouver son chemin entre la Place St François et la Place Rossetti, en est le meilleur exemple.
Mais, ce qui m’inquiète le plus c’est le climat malsain qui s’est créé avec une libération de la parole raciste jamais vue depuis les années 30. L’affaire Dieudonné est emblématique mais ce n’est pas la seule. Qu’un maire UMP (Gilles Bourdouleix) se permette de dire qu’Hitler n’a pas assez tué de gens du voyage, c’est quand même très grave et ce genre de dérapages impensables il y a encore quelques années se multiplie.
Je considère que l’UMP porte une lourde responsabilité dans cette atmosphère délétère. Avec ces histoires de droite soi disant décomplexée destinées à chasser sur les terres du FN, tout ce qu’ils ont réussi à faire c’est de légitimer le discours de l’extrême-droite qui s’est normalisé à un point très inquiétant. Ils ne comprennent pas que ce n’est pas en perdant leur honneur qu’ils gagneront les élections.
Nice Premium : Vous serez un candidat heureux, si et seulement si… ?
Patrick Allemand : Quand nous gagnerons
.
