Le jeune et combatif néo-responsable* du Front National niçois a certainement voulu marquer le coup en prenant parti quant à la provocation de la chanteuse américaine pour le concert programmé le 21 août prochain. La polémique deviendrait un fait politique ? En faisant appel à la « responsabilité morale » de la Mairie de Nice, Gaël Nofri joue son joker. Quelle sera la riposte de Christian Estrosi ? Après l’affaire du « clip » de l’Ariane, y aura-t-il celui du Nikaïa ? Décidément, la politique ne prend pas de vacances sur la Côte d’Azur…
Face à l’attitude de la société gestionnaire du Palais Nïkaia, relatée dans l’édition de Nice Matin en date du 17 juillet, relative à la polémique Madonna-Le Pen, il m’apparait nécessaire de réagir.
Le groupe exploitant le site en vertu d’une concession de la Ville ne saurait se dédouaner du contenu des spectacles qu’il y laisse se produire notamment si ceux-ci sont diffamatoires, illégaux ou profondément insultants a l’égard de certaines pages lourdes de notre Histoire. Je demande dès lors aux élus locaux, toute tendance confondue de sortir de la réserve timorée dans laquelle ils semblent s’être enfermée.
C’est notamment au Maire de Nice et aux membres de son Conseil Municipal qu’il appartient de réagir puisque la Ville demeure propriétaire du site. La Délégation de Service Public ne saurait affranchir l’autorité politique de sa responsabilité morale en la matière.
Au-delà, il convient que les élus de notre commune, indépendamment de leurs convictions politiques, manifestent leur refus de voir ainsi insulter une élue du peuple dans laquelle se retrouvent 7 millions de nos concitoyens. Ils doivent aussi condamner sans retour les amalgames et les réécritures de l’Histoire réalisés à des buts purement commerciaux.
Exiger la disparition de quelques secondes litigieuses n’est pas grand-chose, laisser cela se réitérer c’est créer un précèdent dont nul ne peut aujourd’hui percevoir la portée.
Monsieur Gilbert MELKONIAN, Directeur de Nikaïa
Votre structure accueille, le 21 aout prochain, la chanteuse Madonna. Si je me réjouis pour vous de cette venue, je ne peux m’empêcher d’attirer votre attention sur les risques réels qui entourent cette venue et me préoccupent.
En effet, et par deux fois, cette artiste a délibérément choisi de politiser ses concerts en incluant dans des clips des atteintes inadmissibles à l’image et à l’honneur de Marine Le Pen. Comme vous le savez, sur ce point, une plainte va être déposée par l’intéressée.
Pire, elle a joué d’ambiguïté et d’amalgame en associant un parti politique patriote, républicain et représentatif d’une partie de la population avec des drames qui appartiennent à notre passé collectif.
Relativiser, dénaturer et trahir de telles références m’apparait être un acte grave, proche d’une inacceptable réécriture de l’Histoire.
Si la liberté de création des artistes doit être absolue elle ne saurait tout autoriser ; elle ne saurait se satisfaire de choses aussi graves, surtout lorsque le seul but apparait être de reconquérir une notoriété perdue.
Je compte sur vous et votre sens des responsabilités pour veiller à ce que la partie litigieuse de ce clip ne soit pas diffusée à Nice dans un souci de respect d’une décision de justice en attente, de respect de l’Histoire, de concorde.
