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17 mai 2024

Bloc-notes du Garibaldino : La vidéoprotection ou videosurveillance? un outil technique au service de la politique ?

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Suite aux différentes prises de position à l’occasion du G20 dans le territoire azuréen ( besoins sécuritaires> atteinte aux libertés individuelles), Nice Premium veut aborder ce sujet sans préjudice et en publient le point de vue de quelques experts.


garibaldino.jpg Les dernières statistiques de l’Observatoire National de la Délinquance indiquent une augmentation de 2,3 % des violences contre les personnes entre juin 2010 et juin 2011.

Ces chiffres traduisent l’échec d’une politique au la multiplication des discours sécuritaires ?

La multiplication des lois suffit à masquer les effets négatifs d’une politique du chiffre et des effets d’annonces ?

Quelques commentaires issus du rapport° de Eric Hailmann, professeur à l’université de Bourgogne; Tanguy Le Goff, chercheur à l’Institut d’aménagement et urbanisme de la région Ile-de-France; Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS.

« L’efficacité de cette technologie est tout sauf démontrée du point de vue scientifique. En effet, le plan « caméras » est très peu efficace dans la lutte contre la délinquance.

Il ne sert à rien de chercher à « saturer » l’espace et de s’émerveiller devant des murs d’écrans donnant le sentiment de contrôler toute une ville.

De fait toutes les municipalités de toute taille sont de plus en plus nombreuses à s’équiper en vidéosurveillance.
Elles répondent en cela à une ‘priorité’ de la politique de sécurité depuis 2007.

Rappellons d’abord que la vidéosurveillance est utile à bien de choses et que contribue aussi à la sécurité publique. Tout cela existe et fonctionne depuis longtemps.

La vidéosurveillance est en effet utilisée dans des buts bien précis, afin de gérer des risques concrets bien identifiés.

Mais ce que l’Etat appelle « vidéoprotetion » et que les colléctivités locales (de droite comme de gauche) ont appliqué comme réponse politique à la demande de sécurité des citoyens est… autre chose.

Il s’agit de déployer des caméras pour y surveiller tout en général et rien en particulier en affirmant que cela a des effets à la fois preventifs et répressifs permettant de diminuer la delinquence.

Or, les évaluations scientifiques contredisent cette affirmation, remettant ainsi en queston la bonne gestion de cet argent public au profit des entreprises privées commercialisant cette technologie.

Si on se tient sur le terrain des faits et des statistiques indépendantes, la vidéo-protection n’a premièrement qu’un impact marginal sur la délinquance; deuxièmement qu’augmenter cet impact supposerait des moyens policiers supplémentaires alors qu’ils se réduisent; troisèmement que le coût réel du système assèche les budgets de prévention de la délinquence.

Pourquoi ?

La vidéosurveillance ne surveille par définition que l’espace public et elle est installée normalement dans les centres-villes.

Elle n’a donc pas d’impact sur les violences physiques les plus répétées qui surviennent dans la sphère privée.

Elle n’a ensuite qu’un impact dissuasif marginal sur les infractions fréquents qui relèvent le plus souvent d’actes impulsifs et même sur toute la petite délinquance de voie publique;

En réalité, la vidéosurveillance permet surtout de repérer et d’identifier à posteriori les auteurs.

Il existe de nombreuses évaluations étrangères (Angleterre où à Londres sont installée 60000 caméras, soit autant que ce qui et prévu pour la France entière, Australie, Canada, États-Unis…) qui montrent que l’impact de la vidéosurveillance peut-être plus important.

La clé réside dans le couplage étroit de vidéosurveillance avec les forces de police présentes dans la rue, afin d’accroitre le niveau d’information des policiers mais aussi de diminuer leru temps d’intervention.

En d’autre termes, il ne sert pas à grand-chose de reperer plus vite un problème si la police n’intervient pas plus vite.

Dès lors, la situation française apparaît dans tout son paradoxe puisque la vidéoprotéction est promue par les pouvoirs publics comme un substitut et une contrepartie à la réduction des effectifs policiers.

° Le Monde

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