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3 mai 2024

Rugby Nice Côte d’Azur : Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

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La défaite à Saint-Etienne (malgré une prestation prometteuse que l’entraineur Jean Anturville a déclaré être « notre meilleur match ») oblige le Rugby Nice a pointer à la dernière place du classement. Il est vrai que le championnat est encore long et que le calendrier n’a pas été favorable aux azuréens mais, toutefois, il semble que les rêves de gloire reposent, au moins pour cette saison 2011-2012, sur des bases assez friables.


rugbynice-2.gif Dimanche, une des grosses cylindrées de la poule, Bourg-en-Bresse (4 victoires en 4 matches joués) sera aux Arboras et les niçois devront se surpasser pour se donner un peu d’air au classement.

Mais ce qui attire encore plus l’attention ce sont deux autres épisodes qui se sont déroulés ce week-end :

Le premier, l’équipe réserve ne s’est pas déplacé à Saint-Etienne, ce qui était déjà arrivé lors de la première journée de championnat à l’occasion du match à Castanet dans la banlieue de Toulouse.

A cette occasion, la prétendue motivation avait été la nécessité d’utiliser un certain nombre de joueurs de cette équipe pour remplacer ceux de l’équipe première en défaut de licence fédérale. Mais cette fois-ci quelle a été la raison de ce forfait ? Manque de joueurs ou manque de fonds pour le déplacement ? D’autant plus étonnant quand on sait que l’équipe des juniors Reichel ne jouait pas ce week-end là !

Juste pour mémoire, un troisième forfait signifierait la rétrogradation pure et simple de l’équipe première, c’est dire le danger et les conséquences d’un tel fait !

Le deuxième, les Pitchounettes° recevaient aux Arboras les rivales lyonnaise pour le match-clé de leur championnat après deux victoires dans les deux matches disputés. Le défraiement de l’arbitre a été fait dans des conditions que l’on pourrait définir de cocasses, les dirigeants officiels n’ayant pas prévu la somme correspondant à l’indemnité arbitrale. Il faut préciser que sans le paiement de celle-ci le match n’aurait pas pu se jouer !

Suite à ces deux faits nous sommes dans l’obligation de rappeler, pour mémoire, quelques considérations.

Un club sportif est, bien sûr, une passion commune, un projet et une gouvernance qui se décline, en premier lieu, dans le sportif mais qui demande aussi une emprise administrative et financière, dans le marketing et le sponsoring.

Malheureusement, on peut avoir toutes les meilleures intentions de ce monde, sans les ressources financières correspondantes on ne peut réaliser les objectifs que l’on s’est fixés.

Monsieur Philippe Deffins, le nouveau président du club, est une personne certes agréable, certainement passionné de rugby et avec des compétences maturées dans des contextes qualifiés tels que Montpellier et Béziers. Il a postulé pour prendre en main le RNCA et œuvré à cette fin en s’appuyant sur une minorité de dirigeants du club en opposition au président Christian Baldacchino qui n’avait plus la confiance de la municipalité niçoise qui reste le principal bailleur de fonds du club.

Il a atteint cet objectif et il est devenu président avec une équipe dirigeante de son choix, l’ancienne majorité ayant massivement démissionné pour laisser aux nouveaux arrivants la possibilité de gouverner suivant leurs idées et leurs méthodes. Ce qui nous parait une condition tout à fait légitime pour les uns et un comportement normal pour les autres. Il ne s’agit en aucun cas de revenir sur ces faits ni même de regretter le passé mais plutôt de regarder le présent et surtout le futur.

Or, il se trouve que les nouveaux décideurs s’étaient publiquement engagés à investir respectivement (M. Deffins et son associé Andrew Knox, ancien directeur de l’équipementier Canterbury en France ) 500 000 € et 600 000 € dans la saison 2011-2012 (en attendant mieux dans celles à venir) en préconisant un budget de 2 100 000 € dont une partie importante versée par la Mairie qui, à leur dire, a validé ce projet.

Une nouvelle Sasp devait être créée dans le but de favoriser l’arrivée de nouveaux investisseurs, probablement d’origine étrangère (mais M. Knox qui devrait en être le porteur est, depuis, absent de toute réunion et personne n’a connaissance de la garantie bancaire de 600 000 € qu’il s’était engagé à présenter de toute urgence).

Est-il possible qu’à ce jour, c’est-à-dire un mois et demi après la prise en main du club (14 septembre) et après avoir eu connaissance de la situation du club, les premières approches de M Deffins vers le club niçois étant situées en juillet-aout) que la situation financière présente de si importantes lacunes et ne soit pas clairement définie ?

Qu’entretemps le staff technique et administratif ait été renforcé par un nouveau DG et un nouvel entraineur (les compétences de l’un et de l’autre n’étant pas en doute) avec un supplément de coût inévitablement importants s’agissant de deux personnes non résidentes à Nice alors que le paiement des indemnités et salaires des joueurs n’est pas assuré avec régularité (et ce, alors que les membres de l’actuelle équipe en place n’avaient pas été avares de critiques envers le précédent président pour la gestion des émoluments de l’ancien manager général Marc-André Domergue et du staff technique en place à l’époque).

M. Deffins est entrepreneur de son état et connait bien la logique et les impératifs de la gestion. Il a été dirigeant de Montpellier et de Béziers et, de fait, il connait le fonctionnement des clubs sportifs.
Il n’est certainement pas venu de Montpellier à Nice pour un tour d’honneur sans suite mais avec des projets ambitieux dont il n’a pas fait mystère et qui méritent les vœux de réussite.

Mais à ce point quelques questions s’imposent :

Ne sait-il pas que sans argent toute belle idée est destinée à rester, au delà de la passion et de la compétence, au rang de simple espérance ?

Que des ombres et des doutes planent sur la capacité des nouveaux investisseurs de faire face à leurs engagements ?

Est-il possible que la Mairie ait validé ce projet et son plan de reprise sans en avoir des garanties appropriées ?

A-t-il suffit pour cela d’un parrainage de quelque anciennes gloires du rugby niçois et la proximité affichée par l’adjoint au sport ?

Quel sera l’engagement financier de la municipalité pour accompagner la nouvelle équipe vers les objectifs proclamés (3 ans pour accéder à la Pro D2 et encore trois ans pour la promotion en Top14) ?

Enfin, et souhaitant que les faits montrent une réalité plus positive et prometteuse, quelle conclusion et quelle morale donner à cette prise de pouvoir ?

Faute de preuves « sonnantes et trébuchantes », l’avenir du club s’assombrit considérablement et chacun espère que le dénouement ne soit pas une pâle copie de la mise à mort de feu le RRC Nice et que le bon sens puisse enfin reprendre ses droits du côté des Arboras.

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