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4 mai 2024

Les niçois célèbres : Klein, Arman et Ben

Suite de notre série sur les niçois célèbres. Aujourd’hui je vous propose de vous pencher sur ces niçois qui ont apporté leur pierre à l’édifice, toujours très subjectif, de l’art.
Alors niçois d’adoption comme Ben ou vrais nissart comme Yves Klein et Arman, tous ont porté ou portent encore fièrement les couleurs de notre ville. Nice-première dresse le portrait de 3 artistes au destin étroitement liés.


klein.jpg Yves Klein :

Yves Klein est né en 1928 à Nice. Bien que sa carrière artistique n’ait duré que huit ans (de 1954 à 1962, date de sa mort d’une crise cardiaque à l’age de 36 ans), il est reconnu comme l’un des plus importants protagonistes de l’après-guerre avant-gardiste, qui a fortement inspiré et influencé aussi bien ses contemporains que des générations d’artistes suivantes dans le monde entier. A travers ses images, sculptures, expositions, écrits, documents photographiques aussi bien qu’avec ses pièces de théâtre et ses scénarios pour le cinéma, Yves Klein remit en question beaucoup d’idées traditionnelles sur la nature, la production et la présentation de l’art. Yves Klein fut rendu célèbre grâce à ses peintures monochromes, réduites comme leur nom l’indique, à une couleur. La monochromie fut pour lui le moyen de réprimer des éléments de composition expressionnistes et subjectifs de l’art, et par là d’éveiller la réceptivité de l’individu à des expériences liées au quotidien comme la vue, la pensée et le toucher. On identifie souvent Yves Klein à une couleur précise, un bleu ultramarin appelé IKB (International Klein Blue). IKB est une couleur pleine et lumineuse de force poétique, qu’Yves Klein obtint grâce à une recette particulière. Il développa un fixatif sans huile, si bien que les grains des pigments de couleur pure pulvérisés n’étaient pas reliés et semblaient être des particules flottantes. Yves Klein inaugura sa « Période Bleue » avec une exposition spectaculaire à Milan en 1957. Il travailla pour la première fois en 1957/58 avec des éponges teintes d’un bleu profond, dans le cadre d’un contrat avec le théâtre de Gelsenkirchen pour ses peintures murales. Par ailleurs, il créa des reliefs spongieux et des sculptures d’éponges. Il attira entre autres l’attention au travers d’actions comme « L’exposition du vide » (1958), à laquelle les visiteurs furent confrontés à des murs de galerie vides, ou encore les « Anthropométries » (1960), empreintes de corps de femmes nus et enduits de couleur bleue sur toiles blanches. A travers ses « Images de feu » (à partir de 1961), il expérimenta le lancer de flammes, par lequel il brûlait des configurations en carton. Il exposa ses images appelées « Cosmogonies » au vent et à la pluie. Yves Klein influença aussi bien l’art conceptuel que l’art actif et fut un précurseur du « Body-art ».

armanphoto.jpg Arman :

Armand Pierre Fernandez voit le jour le 17 novembre 1928, à Nice et, dès l’enfance, se familiarise avec les objets dans la boutique d’antiquités de son père. Elève brillant, il commence à peindre à 10 ans et intégrera l’Ecole des Arts Décoratifs de Nice en 1946. A 19 ans, il rencontre Yves Klein et Claude Pascal, qui deviendront ses deux plus proches amis. C’est le début d’une jeunesse exaltée, son intérêt pour les philosophies et les arts d’Extrême-Orient, le conduit à l’Ecole du Louvre à Paris en 1949. De retour à Nice en 1951, son attrait pour la peinture se précise, sous l’influence de peintre russe Serge Poliakoff et de Nicolas de Stael. Il décide, à l’instar de Vincent Van Gogh, de signer de son prénom : Armand. Influencé par les oeuvres de Kurt Schwitters et de Jackson Pollock, il s’essaie à la pratique du tampon et expose les premiers « Cachets » à Paris en 1956. Ce n’est qu’en 1958, à l’occasion d’une exposition chez Iris Clert, que Arman authentifie une erreur d’impression dans le carton d’invitation (Armand était écrit sans « d ») et transforme sa signature.
Au début des années 60, sa carrière connaît une nouvelle orientation avec le début des Accumulations d’objets. Première exposition à New-York en 1961, et utilisation de nouveaux matériaux : polyester et Plexiglas. Tandis qu’il multiplie les œuvres et les expositions, Arman s’engage désormais pleinement dans la mouvance intellectuelle et artistique des années 60. Ses rencontres le conduisent à fréquenter le milieu artistique newyorkais, au contact, notamment, de Marcel Duchamp. Dès 1967, Arman se lance dans des collaborations avec l’industrie (Art et Industrie). Tandis que l’on assiste, au début des années 70, à une reconnaissance croissante de son œuvre en France et à l’étranger, il prend la nationalité américaine. Arman circule et expose également en Asie. Dans les années 1980 et 1990, l’éventail des œuvres et des techniques s’élargit. Arman décline et multiplie les diverses procédures d’exécution : « The Day After » (Combustion + bronze), Peinture – Brush Strokes, Dirty Paintings, Shooting Colors, séries en bronze, Atlantis…. A la fin des années 1990, l’œuvre se radicalise en une succession de gestes reliés à l’objet (Accumulations en Relation, Cascades, Sandwiches Combo). Parallèlement, Arman réalise des gravures et eaux-fortes de grand format, des dessins, et renouvelle ses collaborations d’éditions avec des poètes et écrivains. En l’an 2000, Arman travaille sur des Fragmentations sur panneau, des Fragments (dessins et sculptures), apparition des Superpositions. A ce jour, Arman est représenté dans tous les musées Internationaux. Il est décédé à la fin de l’année qui vient de s’écouler, appauvrissant encore un peu plus le monde de l’art.

ben.jpg Ben :

Né à Naples le 18 juillet 1935, Ben vit quatre ans en Italie. En 1939 avec sa mère, il fuit la guerre en Suisse puis en Turquie. En 1945, une fois la guerre finie, il part pour l’Egypte. Après plusieurs autres périples, sa mère décide de choisir Nice où elle a des amies de longue date. De 1955 à 1958, Ben se forme en passant ses journées sur la Promenade des Anglais où il parle peinture, philosophie et politique. Au fil de ses rencontres, il rencontre Arman et Yves Klein. Sa créativité n’a plus de limites et il participe même au Club des Jeunes pour faire une conférence sur « Tout et Rien », lors de laquelle il vend sa chemise à Arman. De 1958 à 1960, il considère que l’épine dorsale de son travail est alors que tout art doit apporter un choc et être nouveau. Entre 1960 et 1963, c’est la notion d’appropriation qui domine son travail. Il s’intéresse aussi au théâtre et participe en 1965 au Festival de la Libre Expression, c’est le début des happenings en France. Dés 1966, son oeuvre se tourne vers le lien entre vie et art. S’ensuivent une période à Berlin, un travail avec de jeunes artistes niçois et une nouvelle orientation de son travail autours des ethnies. Une remise en question de sa place d’artiste dans la société va l’amener à écrire et réfléchir sur ce qu’il est vraiment et sur ce qu’est l’art. L’artiste vit sur les hauteurs de Nice sur la route de Saint Pancrace. Inutile de vous donner l’adresse exacte, sa demeure est reconnaissable parmi mille. C’est une œuvre en elle-même. Elle est recouverte d’une multitude d’objet et le jardin sert de musée à ciel ouvert pour quelques unes des œuvres de l’artiste. A voir absolument !

Cette présentation est loin d’être exhaustive. J’aurais pu rajouter Henri Matisse, Louis Bréa ou encore Carle Van Loo, mais j’ai préféré mettre l’accent sur des personnages plus contemporains. A vous de nous apporter vos connaissances artistiques sur des « niçois » peut être moins connus mais sûrement talentueux.

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