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14 mai 2024

Disparition de Sacha Sosno. Sa vie, ses œuvres à Nice

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Hervé Caël, grand amateur d’art et auteur du « Nice Art, Nice, un musée d’art contemporain à ciel ouvert » revient sur le parcours et la mémoire de l’artiste.


sosno.jpg Hervé Caël : « Lors de la préparation de mon livre « Nice Art, Nice, un musée d’art contemporain à ciel ouvert » j’ai eu l’honneur de rencontrer Sacha SOSNO dans son atelier sur la colline de Bellet. Au fils des ans ses œuvres ont façonnées le paysage urbain de notre ville. Je garde le souvenir de ces deux réponses: « J’essaye de vous obliger à imaginer », « Je ne fais que 50% du travail, les autres doivent finir de créer la sculpture. »

Alexandre Joseph SOSNOWSKY, plus connu sous le nom de Sacha SOSNO, est né à Marseille en 1937. Sa mère est niçoise et son père est originaire d’Estonie. Il passe son enfance en Lettonie, à Riga.

Sa carrière artistique sera marquée très jeune par des rencontres : Henri MATISSE en 1948 à Nice, ARMAN et Yves KLEIN en 1956. C’est le contact avec la « monochromie » qui lui fera brûler la plupart de ses toiles « abstraites » de l’époque. En 1958 il réside à Paris où il s’inscrit à Science-Po et à l’Ecole des Langues Orientales tout en suivant par intermittence, les cours de la Faculté de Droit et de l’Institut de Filmographie à la Sorbonne.

En 1961 il revient à Nice et crée la revue « Sud Communication » où il y énonce la première théorie de ce qui deviendra « l’école de Nice » dont il sera un de piliers. Il se lie alors d’amitié avec Martial RAYSSE. Son nom apparait également au générique d’émissions sur le cinéma en tant que réalisateur à Télé Monte Carlo. En 1962 il effectue son service militaire à Toulouse qu’il termine en qualité d’archéologue après la découverte du plus grand gisement français de tombes gallo-romaines, en collaboration avec le CNRS. De 1963 à 1966, il travaille dans la presse et l’imprimerie et devient le collaborateur de Jean SAINTENY, puis il participera durant trois ans comme auteur ou chroniqueur à des reportages pour l’émission de télévision « Dim Dam Dom » de Daisy GALLARD, avant de devenir reporter photographe de guerre. Il voyage alors en Irlande, au Bangladesh et au Biafra. De ce dernier séjour il publiera un livre « Biafra, proximité de la mort, continuité la vie » avec une préface du professeur Wolff, prix Nobel, et de Pierre Emmanuel de l’Académie Française.

Ses photographies prises sur le vif, dont il cache les éléments les plus choquants lui permettront de constater la force expressive de l’oblitération qui deviendra son langage personnel. Il n’aura de cesse de développer ce concept d’oblitération, du « cacher pour mieux voir », sur différents supports : peintures, sculptures et architectures. Le spectateur est invité à reconstruire mentalement ces images et ces formes dissimulées par des vides, des pleins ou des plaques.

En 1969, il s’installe à Montparnasse et participe aux débuts de l’art vidéo et au mouvement d’art sociologique. Il réalise des performances et peint sur toile photographique sensible. L’année suivante il écrit le livret d’un ballet, « Astronomy », réalisé pour la télévision par Guy JOB sur une musique de Pierre HENRY. Ses premières expositions ont lieu en Europe au début des années 70 : Bologne, Genève, Porto, Munich, Nice et Paris.

En 1974, il quitte Paris, vend son atelier, et achète un voilier en Hollande pour réaliser la traversée de l’Atlantique sur le Go West avec sa compagne Maschat. Son périple durera trois ans, de l’été 1976 à l’automne 1979, alors que sa carrière parisienne était florissante. Une forme d’oblitération dans sa propre vie ?

A son retour en France il s’installe à Nice, avant de repartir pour l’Inde, les Etats Unis, le Japon, la Corée, le Canda, la Grèce, la Chine … où il poursuit son œuvre et réalise des expositions.

Sacha SOSNO résidait à Nice où l’artiste y avait installé son atelier au milieu de ses vignes et oliviers.

Ses œuvres, où il utilise principalement, le bronze, la pierre ou l’acier, s’intègrent dans le paysage urbain de Nice, d’Ouest en Est : La Porte des Alpes-Maritimes au Centre administratif (CADAM), « Regards sur l’Arénas » Les Fontaines Sculptures, Carras « Poséidon » et « Hommage à Venus », « Il faut en toute chose préférer l’intérieur à l’extérieur » la Vénus de l’Elysée Palace, Tête carrée Bibliothèque, « Il faut en toute chose préférer l’intérieur à l’extérieur » Palais Acropolis et Drapé dans le vide » Jardin du MAMAC.

« Pour l’artiste, la sculpture doit entrer dans la ville, sortir du ghetto des grandes galeries d’art » « La meilleure galerie pour la sculpture c’est la rue, c’est la plage, c’est la place » Disait Sacha Sosno

Balade niçoise pour redécouvrir les œuvres de Sacha SOSNO :

« Regards sur l’Arénas », Les Fontaines Sculptures à l’Arénas

Situées dans le complexe d’affaire de l’Arénas, a proximité de l’aéroport, deux fontaines de bronze et de granit noir d’une hauteur de sept mètres de haut ont été installées en 1992.

Carras : « Poséidon » et « Hommage à Venus »

Le « Poséidon », et « hommage à Vénus » de Carras (au 2 av de Carras à l’angle avec l’avenue de la Californie)
(Architecte : Michel ORSELLI – Groupe MEUNIER 2006)
Sculptures en acier de 7 et 4,5 mètres de haut représentent deux divinités antiques :
Vénus la déesse romaine de l’amour (Aphrodite en Grèce) et Poséidon le dieu grec des mers et des océans.

« Il faut en toute chose préférer l’intérieur à l’extérieur », la Vénus Façade hôtel

Située au 59, promenade des Anglais la « Vénus de la façade de l’hôtel Four Points Sheraton ex Elysée Palace » offre depuis 1988 deux sculptures monumentales de bronze de Vénus de 26 mètres de hauteur et 420 tonnes de granit qui apparaissent dans la façade de verre fumée et de granit blanc. (Architecte : Georges MARGUARITA)

« Il faut en toute chose préférer l’intérieur à l’extérieur » Palais Acropolis

Située sur le trottoir de la façade Est du palais des expositions Acropolis, cette sculpture, un bronze et deux blocs de marbre blanc de Carrare de 4,80 mètres de haut, veille sur les congressistes depuis 1985.

La « Porte des Alpes-Maritimes » au Centre administratif (CADAM

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