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17 mai 2024

L’hôpital de Menton en danger

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Pour n’avoir pratiqué « que » 1700 actes chirurgicaux en 2005, le Centre Hospitalier de Menton est dans la ligne de mire du rapport Vallancien. Le Professeur préconise de reconvertir sans délai 113 services de chirurgie dont l’activité est insuffisante au nom de la qualité des soins. Mais déjà, Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, ne partage pas à 100% le point de vue du Conseil National de la Chirurgie. Il demande aux Agences Régionales de l’Hospitalisation de visiter ces 113 établissements avant de prendre toute décision. Chaque situation doit être prise au cas par cas, après une enquête sur le terrain. Pour lui, le critère des 2000 actes par an n’est pas la seule donnée à prendre en compte. Il faudrait, par exemple, faire un effort particulier dans les zones touristiques.


hopital_2.jpg Grâce au ministre de la Santé, l’hôpital de Menton pourrait peut-être passer à travers les mailles du filet. En attendant, la solution est déjà trouvée. Un chirurgien va être recruté au 1er octobre 2006 et la directrice travaille déjà sur la création d’un pôle public/privé à Menton. Ce rapprochement avec la clinique permettrait de pratiquer 4000 actes par an. La directrice, Mme Catherine Romanens, n’exclut pourtant pas l’hypothèse de fermeture du bloc opératoire.  » Nous ne sommes plus sûrs de rien aujourd’hui. Il ne faut jamais oublier la leçon de la maternité… «  En effet, le 28 juillet 1993, la direction départementale de l’action sanitaire et sociale donnait son aval à la fermeture du pavillon maternité de la polyclinique l’Ermitage de Menton. La cause ; une mesure de Mme Simone Veil, alors ministre de la Santé, préconisant la fermeture des maternités pratiquant moins de 300 accouchements par an. Ce qui a laissé un bassin de 70 000 personnes sans infrastructure périnatale.
hopital_3.jpg Pour Catherine Romanens, l’hôpital de Menton présente toutes les conditions de sécurité et de qualité,  » sinon, je l’aurai déjà fermé. «  Quel est le problème alors ?  » Le problème c’est que le gâteau doit être partagé entre trop de personnes. Et de toute façon, on a déjà eu plusieurs rapports comme celui-là. C’est récurrent durant les grandes périodes électorales. Nous sommes prêts à nous associer avec le privé, à condition que l’on n’y perde pas des plumes. Je ne brade pas l’hôpital. Il ne sera pas privatisé. « 
La possible cessation de l’activité chirurgicale à Menton déplaît à beaucoup. Elle déplaît surtout aux Mentonnais et aux Roquebrunois qui devront se déplacer jusqu’à Nice ou Monaco. Les temps d’attente risque d’en être prolongés. Les pompiers de Menton perdront des ambulances pendant une heure à chaque fracture. Et la disparition de ce bloc opératoire supprimerait 80 emplois.hopital_4.jpg
Catherine Romanens veut aussi souligner que les chiffres peuvent être pris dans tous les sens.  » Quand un Centre Hospitalier pratique 5000 actes par an. D’accord, il dépasse la barre des 2000. Mais ce n’est pas la même chose lorsque ce sont 10 ou 50 chirurgiens qui les pratiquent. On nous reproche le fait que nos chirurgiens puissent perdre la main, en quelque sorte, en pratiquant si peu d’opérations chaque année. Mais nous n’avions que 2 chirurgiens et demi pour réaliser ces 1700 opérations. « 
Alors ces fermetures seraient-elles motivées par des raisons strictement économiques comme l’a déjà dénoncé la CGT ? La suite nous le dira peut-être.

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