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4 mai 2024

Jacques Barrot : « A la commission européenne, l’intérêt général de l’Europe passe avant l’intérêt du pays que l’on connaît le mieux »

grbarrot_013.jpg Jacques Barrot, le discret. « Ma discrétion a nourri des portraits mal ajustés sur la réalité », s’amuse à dire Jacques Barrot. On ne parle pas beaucoup de lui. C’est peut-être le seul reproche qu’on pourrait émettre. Ce serait bon signe s’il faisait la Une des journaux. L’Europe serait mieux expliqué, moins mal aimée en France. Lundi, peu de médias azuréens s’étaient déplacés pour écouter le commissaire européen. Le sujet politique du jour était l’ouverture de la permanence UMP avec Rachida Dati. L’Europe a pourtant besoin d’un relais.

« A la commission européenne, l’intérêt général de l’Europe passe avant l’intérêt du pays que l’on connaît le mieux ». C’est ainsi que Jacques Barrot résume sa philosophie de Commissaire Européen où il représente la France parmi les 27 pays de l’Union Européenne et où il est vice-président chargé des transports. Il occupe cette fonction depuis trois ans et il est à l’origine de la liste noire des compagnies aériennes jugées dangereuses. Il arrive à maturité même s’il a 70 ans. Il a épluché les dossiers, compris le fonctionnement et les rouages de l’Institution Européenne juste avant que la France devienne présidente du Conseil de l’Union Européenne dans un an. C’est le moment pour Jacques Barrot de soumettre quelques améliorations et de faire part de ses projets dans les domaines de l’énergie : « Je souhaite qu’on diversifie les sources d’énergie et je regrette que chaque pays aille discuter de manière isolée avec Vladimir Poutine ou Abdelaziz Bouteflika ». Il veut qu’on accorde un budget plus important au programme Erasmus qui permet aux étudiants de suivre leur cursus en dehors de leur pays. Au sujet de l’économie, il est hostile au protectionnisme : « C’est un cercle vicieux de la récession. L’Europe doit être ouverte mais pas offerte. Il doit y avoir une réciprocité dans l’ouverture de l’espace européen ». Pendant près de deux heures, Jacques Barrot n’a éludé aucune question, aucune thématique :

-transports : Il est favorable à une ligne TGV Barcelone-Gênes.

  • Sécurité : Il est favorable à une défense européenne en prenant comme exemple l’opération menée au Congo

-Agriculture : « Il faut inciter à produire avec la préoccupation de l’environnement et de la qualité. En enfant de la Haute-Loire, je vois le paysan de l’avenir. Ce sera un paysan qualifié ».

Une certaine frustration s’est faite ressentir. Il a très souvent regretter de ne pas pouvoir financer tout ce qu’il aimerait faire notamment dans les transports et pour Erasmus où il estime qu’il faudrait tripler le budget. Il a stigmatisé quelques différences de point de vue au sujet économique avec son collègue Irlandais. Frustré également de ne pas se sentir toujours soutenu par l’Etat Français qui manquerait parfois de tact : « On ne peut pas agir à 27 comme à 6. On ne peut pas négliger les autres pays. » Frustré par l’image que l’UE a dans l’hexagone : « La France doit comprendre que la Commission Européenne n’est pas un adversaire. Nous ne sommes pas un monstre technocratique. Les Commissaires sont des politiques. Il faut que les Français croient en l’Europe. Il faut de nouvelles attitudes et arrêter de prendre Bruxelles comme un bouc émissaire. »

Jacques Barrot est un européen convaincu mais il n’a pas les clés de la communication pour convaincre les Français. Il fonde beaucoup d’espoirs envers ce qui occupent l’espace médiatique dont le Président de la République Nicolas Sarkozy : « J’ai écrit au Président de la République pour qu’il profite de la présidence française du Conseil de l’UE pour qu’il explique mieux l’Europe. Je souhaite aussi une intervention « compte-rendu » du chef de l’Etat après chaque Conseil de l’Europe. »

Jacques Barrot était à Nice pour communiquer sur son travail, ses projets, ses espoirs. Sans langue de bois, avec beaucoup d’exhaustivité, le commissaire européen a rempli son contrat en convainquant un amphi rempli d’étudiants. En l’absence des médias, ils seront le seul relais auprès de français. Conclusion : il faut beaucoup d’abnégation et d’esprit civique pour poursuivre la pédagogie européenne.

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