Récupération de Donnèe
7.9 C
Nice
22 avril 2024

Landis, Pereiro, France 2 dans le même bateau


303008892.jpg Benêt, naïve ou hypocrite, la presse se comporte en « pantin » des annonceurs et du public de la grande boucle. Le dopage a toujours existé au sein du cyclisme, et ne sera sans doute jamais éradiqué. Mais à en croire les dires de ceux qui commentent le vélo, depuis le départ du tour le 9 juillet dernier, et l’exclusion de certains favoris comme Ivan Basso, Yann Ullrich, Oscar Sévilla et Alexandre Vinokourov etc, le cyclisme est devenu un sport « propre ». Quand on regarde d’un peu plus prêt le résultat, il y a de quoi se demander si la machine a été mal faite ou si elle n’est tout simplement pas assez bien conçue pour laver tout le linge sale.

La peur des médias, c'est de perdre de l'audience

Quoi qu’il en soit, France télévision bénéficiant des droits d’images de la Grande Boucle, a laissé entendre que le tour 2006 serait « sain ». Ce qui n’est pas totalement faux au vu des années précédentes. Surtout, lorsqu’on sait que Floyd Lendis, ancien coéquipier de Lance Armstong, sextuple vainqueur du Tour de France était soupçonné lui aussi de tricherie. Les médias ont cautionné et cautionnent toujours le dopage dans le cyclisme. En ayant peur de perdre de l’audience, France Télévision préfère laisser rêver les téléspectateurs et leurs raconter les exploits des « plus grands champions » cyclistes, généralement décédés aux alentours de la cinquantaine d’années. Une enquête de l’Institut Pasteur à Paris démontre que sur les 677 coureurs français ayant participé au Tour de France entre 1947 et 1998, on dénombre 77 décès, soit un peu plus de 11%. Quand on examine la mortalité par tranche d’âge, une première observation frappe : la survie des coureurs devient de moins en moins bonne au cours des ans. A mesure que l’on avance dans le temps, on relève de plus en plus de morts avant l’âge de 60 ans. Le peloton semble évoluer à rebours de la population générale, dont la mortalité diminue dans toutes les tranches d’âge depuis la guerre ( enquête de Michel De Pracontal ). De quoi laisser perplexe…

Oscar Pereiro : « un vainqueur en bois »

Floyd Landis, incapable de donner un coup de pédale lors cette 16ème étape du tour entre Gap et l’Alpes d’Huez. Survolté le lendemain, l’Américain résistait à une meute de cyclistes lancée à sa poursuite pendant près de 170 kilomètres. Il avait fière allure le nouveau héros de Pennsylvanie. Un héros au cœur d’or et au visage tellement humain ! Mais pour une fois le mensonge est sorti de derrière les fagots. Une fois n’est pas coutume le renégat Landis va se voir dépossédé de son titre et sortir par la petite porte.

Encore plus pathétique : Oscar Pereiro, second du classement général et ex-coéquipier de Floyd Landis, affirme dans la presse se sentir dans la peau du vainqueur du Tour de France, à 99%. Mais l’an dernier, ce même Pereiro était parti dans une longue échappée avec George Hincapie alors coéquipier de Lance Armstrong. Tout au long de la course l’Espagnol avait fait seul le travail en tête du groupe pendant qu’Hincapie protégeait son leader en restant dans sa roue. Malheureux à l’arrivée, l’Ibère retentait sa chance le lendemain avec succès. Lors de la première étape de montagne du Tour d’Espagne, Oscar Pereiro a fait grise mine. « Très en dessous » de ses compétences habituelles, l’Espagnol a montré ses limites dans un tour considéré comme moins difficile que la Grande Boucle. Au final, il se classe à plus de cinq minutes et trente secondes du vainqueur du jour: Daniele Di Luca. Etonnant…non ?

L’équipe Phonak à laquelle appartient Floyd Landis a déjà licencié plusieurs coureurs cette année pour cause de dopage : Oscar Camenzind, champion du monde sur route 1998, Tyler Hamilton, champion olympique du contre-la-montre à Athènes, Santiago Perez, deuxième de la Vuelta l’année dernière et Santiago Botero, vainqueur de plusieurs étapes de la Grande Boucle par le passé…. Autant dire que la victoire d’Oscar Pereiro ou de Floyd Landis, selon l’interprétation que l’on se fait des vainqueurs, est à l’image du cyclisme actuel : douteux et pathétique.

10912677.jpg Pour la presse la question se pose franchement ! Est-il bien prudent d’embaucher comme consultants d’anciens cyclistes ayant pu traîner dans des histoires de dopage ? Rappelons que Laurent Jalabert, pour ne citer que lui, était dans l’équipe Festina en 1995 avec Didier Rous, Laurent Brochard, Christophe Moreau et Richard Virenque : tous convaincus de dopage trois ans plus tard. Rappelons aussi qu’il était leader de l’équipe Once, dirigée par Manolo Sainz, récemment interpellé en Espagne pour un trafic en bande organisée de produits stupéfiants. Ces produits illégaux : poches de sang traitées à l’EPO, anabolisants, hormones de croissances etc, retrouvés dans un laboratoire secret, étaient destinées à plusieurs dizaines de coureurs appartenant au peloton professionnel.

Ah là là ! Que penser de tous ces rapaces qui ne sont là que pour le business ou pour tricher et s’approprier la gloire qu’ils ne méritent pas. L’avenir de ce sport, pourtant si magique mais si difficile à pratiquer de nos jours passe par une prise de conscience générale : Quel phénomène pousse donc le public à aduler le vélo et plus particulièrement des épreuves comme la Vuelta que l’on peut suivre en ce moment sur Eurosport ; alors que « nous » savons éperdument que la plupart des coureurs se dopent ? Les non-dits détruisent encore un peu plus cette discipline pourtant respectable. C’est un cercle vicieux dans lequel nous sommes en train de nous encrer : une « fausse » lutte contre le dopage menée de main de maître par la langue de bois.
Jacques Anquetil, déclarait déjà en 1967 à « l’Equipe » : « Il faut être un imbécile ou un faux jeton pour s’imaginer qu’un cycliste professionnel qui court 235 jours par an peut tenir le coup sans stimulants. »

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe