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4 mai 2024

Handball: Daouda Karaboué, grand coeur d’Afrique

jpg_2009_0114hand0011.jpg« Les Jeux Olympiques, ça reste le sommet. » La phrase est de Daouda Karaboué, le deuxième gardien de but de l’Equipe de France de handball qui participe aux Championnats du monde en Croatie depuis samedi dernier. Originaire de Côte d’Ivoire, il participe à sa sixième compétition avec les Bleus, cinq mois après le titre olympique à Pékin.

En cinq années de présence dans le groupe France, Daouda Karaboué a su se fondre dans l’équipe. A tel point que l’hommage est unanime de la part de ses coéquipiers. Morceaux choisis avant leur départ pour les Balkans, lors de la soirée organisée à la Maison de la Radio mercredi dernier. « C’est un très bon gardien, et il a franchi un palier. On s’entend bien et on essaie de parler beaucoup. Il n’a pas encore le côté méticuleux que je peux avoir mais on fait de plus en plus de vidéo ensemble et il acquière de l’expérience » explique Thierry Omeyer, le gardien titulaire des Bleus. L’ancien cadre Joël Abati confirme : « Il aura un rôle majeur dans ce championnat du monde. C’est un moment opportun pour montrer sa classe. Daouda est un gardien qui mérite d’aller loin. » Le coach, Claude Onesta, met en avant le rôle difficile de l’ex-mandolocien : « Il a du talent mais il a une tâche difficile quand Thierry est au maximum de ses capacités. Il ne doit pas se décourager et dit se tenir toujours prêt pour rentrer quand on fera appel à lui. »
Cette relation presque fusionnelle se retrouve dans les résultats de cette équipe. Championne d’Europe puis championne olympique, elle aspire aujourd’hui au titre mondial, un exploit jamais réalisé. « Ca veut dire que c’est difficile si les autres équipes ne l’ont pas réussi. Est-on imbattables ? Non, mais notre groupe est plein de vie, de ressource. A chaque fois, quelqu’un tire les autres vers le haut. Quoiqu’il en soit, sur le terrain, faudra que ça glisse, comme on dit (sourire) » précise Daouda Karaboué. Aujourd’hui, il se sent bien dans cette équipe qui lui a apporté énormément et l’a construit. Il reste d’ailleurs convaincu que c’est cette présence avec les Bleus qui lui a permit de tenir sa place de numéro un à Montpellier, juste après le départ de Thierry Omeyer.

jpg_2009_0114hand0015.jpgL’ancien gamin de Mandelieu a bien grandi mais reste attaché à ses racines. A présent titulaire dans le meilleur club de France et deuxième gardien de l’Equipe de France, il n’oublie d’où il vient, que ce soit sur la Côte d’Azur ou la terre qui l’a vue naître, la Côte d’Ivoire. Alors quand on lui demande ce qui lui reste de ses années azuréennes, il se sent concerné. « Je reviens de temps en temps au club. J’ai encore pas mal d’amis chers et de la famille. J’ai aussi en mémoire la rencontre avec Ange Bartoli et Michel Merra. Ce sont eux qui me permettent d’être là où j’en suis. Je me souviens du foyer d’enfants pour qui j’aimerais faire quelque chose grâce à mon image. Je me sens azuréen même si enfant, en tant que noir, j’ai connu beaucoup de galères. » Il s’est d’ailleurs lancé dans la campagne pour la ville candidate aux Jeux 2018 en annonçant son soutien à Nice.

Son cœur balance entre le Sud, qui l’a vu progressé, et l’Afrique, sa terre. Il donne beaucoup de temps à tel point qu’il a créé une association pour venir en aide aux jeune Ivoiriens. « On partage avec eux. C’est un bonheur de voir ces gamins sourire dès qu’on arrive. On les entraine, on les côtoie. On essaie de leur donner des moyens pour qu’ils n’aient pas qu’un ballon pour dix. » Ce besoin d’offrir a son origine il y a environ vingt ans, quand il a commencé le hand car : « Ce sport m’a tout apporté. C’est un juste retour des choses que d’apporter aux jeunes handballeurs en Côte d’Ivoire. C’est normal de leur donner. » Normal, et pourtant c’est si rare dans le sport de haut niveau. Preuve des valeurs avec lesquelles Daouda Karaboué, celles d’un grand.

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