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27 avril 2024

Pourquoi la destruction du stade des Eucalyptus pose problème ?

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Le rachat du terrain municipal des Eucalyptus par la société JPM Alimentation, dont le dessein est d’établir un centre commercial U à la place, ne fait pas l’unanimité dans le quartier de Caucade. 

Lorsque les riverains ont appris la nouvelle du rachat, pour bon nombre, ce fut la douche froide. Vendu pour près de trois millions d’euros courant 2020, le stade des Eucalyptus ne manque pas de faire ambitionner les nouveaux acquéreurs : 250 places de parking, un supermarché de 2.300 m² et un plateau sportif de 2.500 m² en toiture qui restera sous le joug de la mairie.

Situé en plein de cœur de Nice-Ouest, le stade des Eucalyptus vaut de l’or. Dans les alentours, c’est bien la seule évasion sportive proposée aux habitants du quartier. Et même si le plateau des Moulins ainsi que le Complexe du Mercantour ne sont pas à l’autre bout de la ville, le manque de transports en communs, couplé aux travaux de l’Arénas qui semblent s’éterniser, rendent les lieux difficiles d’accès.

« Il n’Y a aucune infraStructure équivalente à des kilomètres À la ronde. »

Romain, résidant du quartier de Caucade


Usager du stade, Romain désapprouve, comme bon nombre de ses voisins, les ambitions commerciales de U. Il est à l’origine d’une pétition contestant le projet, lancée en mai 2022 et qui dépasse aujourd’hui les 1200 signatures. Ce dernier est dans l’incompréhension : « Lorsque l’on n’a pas de moyens de transport, ça devient vite compliqué. Ils prévoient de détruire le stade et de faire presque deux ans de travaux, pendant ce temps, où est-ce que les résidants et en premier lieu les lycéens vont faire du sport ? » 

En effet, les établissements scolaires du secteur, qui bénéficient jusqu’alors du stade pour les activités sportives des élèves, se verront désormais dans l’impasse pour un moment. Les alternatives envisagées, à l’instar du stade Charles-Ehrmann, semblent coûter du temps et de l’argent.

Un projet qui interroge face aux enjeux éthiques

« Au vu du réchauffement climatique et des besoins du quartier, le projet n’est pas légitime », estime Romain. Il poursuit : « On est dans un quartier asphyxié, avec des bouchons matin et soir, plus une entrée de voie rapide à proximité du stade… Ils vont nous rajouter beaucoup de flux, déjà que l’on a très peu de transports publics à côté. Donc pour nous, ça va être un gros souci, qui n’a manifestement pas du tout été anticipé. »

La colère des riverains subsiste d’autant plus qu’un U Express est disponible dans les environs. Un recours a même été déposé par le concurrent Casino, retardant un peu plus l’échéance des travaux. Sans perdre espoir, les contestataires ont tenté de résonner la Ville de Nice, en vain. Pour Romain, la position des hautes instances est floue : « Nous avons essayé de prendre contact avec la Ville. Ce projet n’est pas pour les Niçois, mais pour un exploitant de supermarché, qui a déjà quatre surfaces dans les Alpes-Maritimes et qui veut juste s’agrandir. Il n’y a aucun intérêt financier et écologique pour la Ville, leur démarche n’est pas du tout claire ». La Ville de Nice assure toutefois réinvestir les trois millions d’euros de la vente du terrain dans l’infrastructure sportive du futur centre commercial. 

Une offre qui répond à la demande ? 

Clément Bourassin, Directeur général de la société JPM Alimentation, explique que le projet lui tient véritablement à cœur : « Il n’y a aucun passage en force, mais simplement la volonté de faire avancer un projet dans le cadre du droit. Ce projet nous tient à cœur, car nous travaillons depuis 20 ans dans des conditions difficiles au U Express de l’avenue Sainte-Marguerite. Les clients sont aussi impatients que nous. » (Actu.fr)

Chez nos confrères de Nice-Matin, l’adjointe du territoire, Monique Bailer, loue quant à elle les mérites d’un tel projet : « Une réalisation qualitative. On remplace un vieux stade obsolète par un plateau sportif moderne. On créé une offre commerciale demandée et du parking dans un quartier saturé par les double-files. Le tout dans un bâtiment R + 1, intégré à la topographie, qui ne génère pas d’impact visuel pour les habitants des immeubles voisins. »

En somme, malgré la contestation d’une bonne partie des habitants du quartier, les travaux débuteront sous peu. Au total, dix-huit mois de chantier sont prévus pour une fin estimée à l’horizon 2025.


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