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4 mai 2024

Tension autour de la dette niçoise en Conseil municipal, ce 14 juin

Lors de cette séance du 14 juin, la ville de Nice a défendu ses comptes 2022. Un échange houleux s’est suivi entre la majorité et l’opposition qui pointe du doigt le surendettement de la ville.

« Il nous appartient de clôturer les comptes de 2022 », débute Christian Estrosi. Des comptes 2022, conséquence de l’année 2021, alors, en préambule, le maire rappelle le contexte sanitaire de l’époque et évoque aussi « une inflation qui n’est pas sons conséquence ». Il se félicite cependant de l’attractivité de la ville et de la bonne voie de sa reprise économique. « 2022 nous a démontré que nous avions créé les conditions pour que notre économie reparte en flèche. »

En salle du Conseil municipal, ce 14 juin, l’obsession de l’opposition était de comprendre combien d’années il faudra à la ville pour se désendetter. Ayant anticipé la potentielle tournure du débat, la veille, la Ville avait convié la presse en présence de Magali Altounian. De quoi « faire le point sur la bonne tenue des comptes ». S’attaquer à la dette de la ville n’a rien d’inédit, depuis le début de l’année, les opposants de Christian Estrosi lui reprochent de plonger la ville dans un endettement de plus en plus important.

52,8 années de désendettement ?

En effet, l’opposition s’appuie sur les chiffres révélés par la Gazette des communes, le 18 janvier 2023. Dans ce rapport, qui porte sur l’activité des communes en 2021, Nice est numéro un des villes les plus endettées de France. Sa capacité de désendettement était estimée alors à 52,8 années. Lorsque le nombre d’années pour rembourser la dette avec son épargne brute dépasse le seuil de 15 années, la collectivité passe du statut de « situation inquiétante » à « dans le rouge ».

Alors Gaëlle Frontoni, ex-membre de la majorité maintenant proche d’Éric Ciotti, s’est appuyé sur ces chiffres pour ouvrir le débat, avant même la présentation du compte administratif. « Inquiète », la conseillère municipale LR a demandé des explications à l’administrative des comptes dans une série de questions. « Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est réel ? Sommes-nous au dessus du seuil critique et à 15,5 années d’endettement ? Ou sommes-nous à 52 années comme on peut le lire auprès des documents de la Direction des Finances ? »

L’intervention de Gaëlle Frontoni relève plus du « débat politique », s’est agacé Christian Estrosi, tout de même, l’administratrice des finances publiques a souhaité apporter une réponse. La technocrate évoque « une mauvaise information » de la part de l’opposante.

Un bilan positif

« Après une crise sanitaire de deux années ayant profondément impacté notre situation financière, l’année 2022 marque un retour de l’activité économique proche de celle de 2019 », se félicite Magali Altounian détaillant le compte administratif. L’adjointe au maire déléguée aux Finances poursuit : « Cette reprise en 2022, bien que porteuse, s’est accompagnée d’un retour d’inflation du fait du contexte géopolitique avec un taux moyen à 5,2%. »

Alors le bilan de l’exercice 2022 est positive malgré « ces défis », pas de déficit. L’excédent est de plus de 5 millions d’euros. Elle annonce des recettes de fonctionnement qui s’élèvent à 594 millions, soit une augmentation de 5,6% par rapport à l’année précédente, et des « emprunts maîtrisés ».

« Un rapport, en mode « Tout va très bien Madame la marquise » »

« Sans surprise, votre rapport sur le compte administratif du budget principal est en mode « Tout va très bien Madame la marquise ». Jean-Christophe Picard, élu écologiste, accuse la majorité de vivre « dans une réalité alternative« . Certains investissements à plusieurs millions d’euros de la ville le scandalisent. Il remet sur la table la destruction du TNN, et du Palais Acropolis dont son groupe politique est catégoriquement opposé.

Alors, il compare le maire non pas à un « bon père de famille » mais à un « enfant capricieux qui s’amuse à casser ses jouets. » Il reproche également au maire, une augmentation de la dette par habitant de 43% depuis son élection en 2008. « Vous pouvez faire toutes les conférences que vous voulez, vous n’éviterez pas le poids des mots et le choc des ratios, Nice est une ville surendettée. »

« Nice ne s’est jamais porté aussi bien ! »

« Vous pouvez répéter trois cents fois un mensonge, ça n’en fera pas une vérité », lui rétorque Christian Estrosi. « Aujourd’hui, c’est Bercy qui vous répond, qui vous dit les choses et elles sont incontestables. » Il lui rappelle, ainsi qu’à ses opposants, qu’ils ont tous participé aux décisions qui ont mené à ces « manques à gagner » qu’ils lui reprochent. Christian Estrosi insiste sur ces co-décisions prises « à l’unanimité ».

Il rajoute : « Notre marque de fabrique, c’est l’action, et donc forcément, ce sont des budgets importants ». En ce sens, la municipalité rappelle sa stratégie : elle a choisi d‘investir par l’emprunt et non par l’augmentation la fiscalité pour « ne pas peser sur le pouvoir d’achat » des Niçois. « Nous sommes dans la ville la moins fiscalisée de France », se réjouit le maire. « Nice ne s’est jamais portée aussi bien ! », conclut-il.

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