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29 avril 2024

L’immigration au coeur de la politique niçoise

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Une immigration choisie et non subie. Voilà l’objectif du projet de loi de Nicolas Sarkozy sur l’immigration. Les députés ont déjà entamé son examen à l’Assemblée nationale. A un an des échéances électorales, ce texte provoque la polémique dans toute la France. Nice ne déroge pas à la règle. A droite comme à gauche, les politiques n’hésitent pas à s’exprimer sur ce problème sensible.


Rudy Salles
Rudy Salles
« Nous avons besoin d’immigrés. Pour autant, il faut réussir l’intégration et maîtriser les flux. Il faut se montrer sévère pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine ». Rudy Salles, député UDF des Alpes-Maritimes, ne mâche pas ses mots. Son opinion est déjà toute faite, et il se dit satisfait de la décision du Comité interministériel à l’intégration. Concrétement, il s’agit de conditionner l’octroi de toute carte de résident à un niveau correct de français.

Ainsi, connaître la langue de Molière, comprendre les principes régissant la République française et être capable de s’intégrer sont autant de points présents dans le projet de loi. Sans oublier le passage à trois ans pour l’attribution d’une carte de séjour en cas de mariage avec un Français. Au total, une centaine d’articles sont prévus.

A l’origine du texte controversé, un homme : Nicolas Sarkozy. C’est devant 2000 adhérents, douze jours auparavant, que le ministre de l’Intérieur a lancé, « si certains n’aiment pas la France, qu’ils ne se gênent pas pour la quitter ».

Totalement d’accord avec ce principe, le député UMP, Jérôme Rivière regrette pourtant que le texte n’aille pas plus loin.

Jérôme Rivière
Jérôme Rivière
Selon lui, « on ne peut pas exiger d’un étranger de tout connaître immédiatement. Pour autant, je voudrais que ceux qui n’aiment pas notre pays, soient forcés de le quitter, car ils n’ont pas vocation à rester en France ».
Les mots sont lâchés, des sensibilités heurtées. C’est le cas pour Robert Injey, secrétaire départemental du PCF 06. « Après avoir joué la carte de l’insécurité en 2002, la droite veut s’appuyer sur la peur de l’étranger ». Opposé à la politique souhaitée par le ministre de l’Intérieur à ce sujet, Robert Injey aurait plutôt aimé l’institution du droit de vote pour les résidents étrangers. A ses yeux, les immigrés ont beaucoup apporté à la France tout au long du XXème siècle.

Robert Injey
Robert Injey
Abordé par Valéry Giscard d’Estaing ou par François Mittérand, le thème de l’immigration a parcouru les décennies dans la sphère politique française sans jamais être résolu. Pas même hier dans l’hémicycle de l’Assemblée où les divergences étaient de mise. L’occasion pour Nicolas Sarkozy de répéter sa volonté de limiter l’entrée de personnes non-françaises. Pour Robert Injey, le ministre de l’Intérieur a créé un projet d’une « immigration jetable ». C’est pourquoi, pour empêcher l’existence d’une telle loi, le sécretaire départmental du PCF tient à se mobiliser.
L’arrivée d’étrangers : un plus pour certains, un moins pour d’autres. Les Français ont tranché récemment. Selon un sondage réalisé par l’institut LH2, 46% des personnes interrogées considèrent l’immigration comme un atout pour la France. 39% la voient comme un handicap. Les avis sont partagés.

A l’approche des présidentielles de 2007, ce thème s’annonce comme l’un des chapitres centraux dans la course vers la « première place à l’Elysée ». Jérôme Rivière en est convaincu : « L’immigration est un enjeu majeur pour l’avenir de notre pays ». Le député UMP l’avait déjà annoncé le 27 avril sur son site : « Les crises économiques successives, les problèmes de logement, … nous imposent de mener enfin une politique de maîtrise réelle de l’immigration ». Il en est autrement pour Rudy Salles. Si ce dernier reconnait l’importance de la question des immigrés, il estime surtout nécessaire d’aborder des thèmes tels que l’emploi, le logement et l’environnement.
Reste à voir ce que decideront les électeurs. Pour l’heure, tout reste à faire concernant l’avenir des immigrés. L’assemblée nationale se prononcera sur l’ensemble du texte mardi 9 mai. Le Sénat, quant à lui, pourra l’examiner à son tour vers le début du mois de juin. Affaire à suivre.

Discours du ministre de l’Intérieur pour présenter sa loi : https://www.interieur.gouv.fr/rubriques/c/c1_le_ministre/c13_discours/2006_05_02_projet_loi_immigration

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