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27 avril 2024

L’edito du Psy – Après Ingrid Betancourt…Guilad Shalit, Mikhaïl Khodorkovski et tant d’autres !

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jpg_bobine2008-14.jpgIl faut assurément se réjouir de la libération, après six années de captivité éprouvante, de la franco-colombienne Ingrid Betancourt. Aucune polémique stérile, de nature politicienne, ne devrait venir ternir la joie des retrouvailles de cette femme avec sa famille et le monde de la liberté. Peu importe les conditions dans lesquelles cette libération soit intervenue. Encore moins le fait de savoir, comme l’affirme la radio suisse romande, si une rançon conséquente de vingt millions de dollars a été versée aux geôliers pour les « retourner » ou favoriser cette opération. Rien ne sert non plus de disserter sur la part active directement prise ou non par Nicolas Sarkozy dans ce dénouement. Ingrid Betancourt est de retour parmi les siens, c’est l’essentiel.

Deux réflexions toutefois pour accompagner la fin de cette tragique aventure. La première concerne l’attitude médiatique autour de l’événement. Le déferlement des couvertures, des reportages, des entretiens, des réactions recueillies ne peut entièrement s’expliquer par la nature de l’histoire d’Ingrid Betancourt. Mais plutôt par son contexte. La surréaction de la presse en dit long sur le sentiment d’impuissance qui caractérise les nouvelles du monde contemporain lorsqu’elles concernent les êtres humains. La libération de l’ex-otage des Farc est la rare bonne information de ces derniers mois en la matière. Cette annonce vise, par surcroît, une personne et s’oriente -enfin- dans le sens de l’éthique, de la rectitude et du droit. On comprend aisément que, dans ce domaine du bonheur où la norme devient tellement l’exception, son apparition isolée et inattendue rende légitime le fait d’y consacrer l’accent d’un triomphe. Cet emballement de la presse, nationale comme étrangère, concentre et révèle toutes les frustrations nourries des malheurs dont sont victimes les individus de la planète. Des économies chancelantes aux environnements en piteux état, du sort incertain des générations futures aux conditions immédiates de survie des populations actuelles, dans un monde où, pour plagier Jean Guitton, le temps des mauvaises nouvelles s’accélère, le flash sur la libération d’Ingrid Betancourt a constitué une halte bienveillante, un stop salvateur à même d’arrêter la course à la désespérance.

Deuxième idée: puisque l’irruption d’Ingrid Betancourt dans notre quotidien a provoqué un bénéfique sursaut et une bonne raison d’espérer, raison de plus pour ne pas s’arrêter en si bon chemin. Françaises ou étrangères, il y a tellement d’autres Ingrid Betancourt dans le monde et, n’en déplaise à celle qui fut reçue en grande pompe par Nicolas Sarkozy, pas seulement en Colombie ! Le Président français de l’Union en exercice doit donc montrer la même détermination pour le soldat franco-israélien Guilad Shalit, retenu maintenant depuis 2006 par les partisans du Hamas, dont le chef, Khaled Mechal, réside ordinairement à Damas. Et profiter de la venue à Paris -bon gré mal gré- du président Bachar El-Assad pour obtenir sa libération : celle-ci vaut bien une tribune officielle sur les Champs-Elysées. « Homme de conviction », le chef de l’Etat pourrait également profiter du Sommet du G8 qui se tient ces jours-ci à Sapporo au Japon pour demander au nouveau président russe de gracier Mikhäil Khodorkovski. Il imiterait ainsi le geste courageux de la Chancelière allemande Angela Merkel: celle-ci avait inscrit son cas au menu de ses premiers entretiens avec Dmitri Medvedev tandis que son ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeir l’évoquait avec Iouri Schmidt, son avocat moscovite. Ni Français, ni Allemand, l’ancien patron de Ioukos, injustement emprisonné en Sibérie, devient aussi une forme de symbole dans ces droits de l’homme en pleine déliquescence. Sans parler des cyberdissidents chinois arrêtés, des prisonniers libanais disparus en Syrie…et tant d’autres encore.

L’accent mis sur le respect des droits de la personne ne saurait certes constituer une stratégie de compensation des catastrophes économiques. Mais les responsables politiques pourraient néanmoins s’enorgueillir, et l’ensemble des Français avec eux, d’avoir agi à la mesure de leur moyen : parmi tous les maux qui frappent l’humanité, ne pas se résoudre à abandonner le seul d’entre eux demeuré au fond de la jarre de Pandore : l’espérance.

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