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4 mai 2024

Jean-Christophe Picard entre plaintes et primaires

On le connait souvent comme le petit caillou dans la chaussure par le biais de l’association Anticor qui fait souvent parler d’elle en ce moment, et comme un trublion en sa qualité de Président du PRG azuréen et, une nouvelle fois, Jean-Christophe Picard, se retrouve au cœur de deux débats d’actualité.


Le premier s’agissant d’une plainte qu’il a récemment déposé contre l’adjoint au Maire de Nice, Daniel Benchimol, pour une supposée prise illégale d’intérêt. Le second dans celui des primaires niçoises qui attendent toujours de savoir si elles auront lieu… ou pas ?

Dans ces deux dossiers, Jean-Christophe Picard, comme à son habitude, n’y va pas de main morte et Nice Premium l’a rencontré pour avoir « ses » avis sur les suites de ces affaires.

Nice Premium : Primaires, corruption.. On vous voit sur tous les fronts Jean-Christophe Picard ?

Jean-Christophe Picard : Et je suis en train de travailler sur l’épineux dossier de l’eau… Honnêtement, j’ai toujours été très remuant. C’est parce qu’il y a beaucoup à faire, ici !

JCP : Je crois que le problème vient surtout des autres qui ne bougent pas forcément assez… Par exemple, il revenait plutôt au Premier secrétaire du PS 06 de proposer une primaire pour rassembler la gauche. De même, lors du vote de l’opération de rénovation urbaine liée à ma plainte, les conseillers métropolitains d’opposition n’ont pas voté contre.

NP : Concernant le premier sujet, pourquoi cette plainte pour prise illégale d’intérêt ?

JCP : Les faits sont simples : Le 21 septembre 2012, la métropole Nice Côte d’Azur a lancé une opération de rénovation urbaine assez ubuesque. Qu’on en juge : elle consiste à raser des immeubles pour construire un square, puis à raser un square pour construire des immeubles… juste à côté !

Il se trouve que Daniel Benchimol, adjoint au maire de Nice, et son épouse possèdent plusieurs biens immobiliers au 24 rue Dabray. Par une heureuse coïncidence, ces derniers sont épargnés par le projet. Mieux : leurs nombreux appartements vont significativement prendre de la valeur puisque tout le secteur va être embelli. Les immeubles situés juste en face vont, par exemple, être rasés pour laisser la place au nouveau square.

Seul petit problème, M. Benchimol, en sa qualité de conseiller métropolitain, a participé à l’adoption des trois délibérations à l’origine de cette opération puisqu’il a donné pouvoir à Lauriano Azinheirinha.

Or, « le fait […] par une personne investie d’un mandat électif public de prendre […], directement ou indirectement, un intérêt quelconque […] dans une opération dont elle a […] la charge d’assurer la surveillance […] est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende ».

Et la jurisprudence a pris soin de préciser que le délit était constitué même si l’élu intéressé « donne procuration à un autre élu afin qu’il prenne part à la délibération ».

NP : Qu’est ce qui vous a mis la puce à l’oreille sur ce dossier ?

JCP : Quand on regarde les plans, on s’aperçoit que le projet s’arrête juste avant les propriétés de M. et Mme Benchimol ! Comme Spinoza, j’ai toujours pensé que le hasard n’est qu’une insuffisante connaissance des causes.

NP : Pensez-vous que cela puisse aboutir et qu’est ce que cela a changé depuis que cela a été diffusé dans la presse ?

JCP : Je ne vois pas comment cette plainte pourrait ne pas aboutir. Mais j’espère surtout que l’enquête préliminaire permettra de lever les nombreuses zones d’ombre qui subsistent dans ce dossier. Pourquoi a-t-on laissé des gens acheter et rénover des biens immobiliers destinés à être rasés ? Depuis quand les conseillers métropolitains de la majorité – dont M. Benchimol – sont au courant de cette opération ? Enfin, quand M. Benchimol a-t-il acheté l’immeuble du 24 rue Dabray ?

Ce qui a changé depuis la diffusion de ma plainte ? M. Benchimol a annoncé qu’il déposerait plainte contre moi pour dénonciation calomnieuse. Mais je suis un juriste : les menaces ne m’impressionnent pas ; seuls les arguments juridiques m’intéressent. Je les attends toujours…

NP : Concernant les primaires socialistes, avez-vous bon espoir pour Nice ?

JCP : Une primaire ouverte locale pour désigner la tête de liste ne comporte que des avantages : elle permettrait de rassembler la gauche, de choisir la meilleure tête de liste possible et de lui donner la plus forte légitimité possible. Il est incontestablement dans l’intérêt de la gauche de l’organiser.

Le problème, c’est que nous ne sommes pas aidés, localement : le patron du PS 06 fait des pieds et des mains auprès d’Harlem Désir pour priver les citoyens de gauche de Nice de cette procédure moderne de désignation.

NP : Si un candidat unique est choisi, que ferez-vous avec le PRG 06 ?

Nous le soutiendrons et nous ferons sa campagne, bien sûr !

NP : Un ticket Picard/Mottard/concas est-il envisageable ?

JCP : Patrick Mottard (PRG) et Marc Concas (PS) sont des élus remarquables qui sont, fort logiquement, très appréciés. Le PS a vraiment été stupide de se priver de tels talents pour les législatives ! Nous aurions pu avoir, aujourd’hui, deux députés.

Être sur la même liste qu’eux serait, pour moi, un honneur.

NP : En cas de primaires, qui de Patrick Mottard et de vous-même s’engagera ?

JCP : À titre personnel, je souhaite que cela soit Patrick Mottard qui s’engage, au nom du PRG.

Mais, à défaut, je n’aurais pas peur de porter moi-même les valeurs du PRG, comme je l’ai fait lors des dernières législatives, dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes.

NP : Enfin, que choisiriez-vous entre l’aboutissement de votre plainte et une primaire à Nice ?

JCP : Ce n’est pas du tout comparable. La priorité est d’améliorer la vie des Niçois. Pour cela, il faut que la gauche gagne l’élection. Et pour qu’elle gagne, il faut une primaire !

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