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29 avril 2024

Jacques Peyrat et Jean Marie Le Pen, un duo qui fait réagir la politique niçoise

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peyrat2-3.jpg Après avoir recueilli les avis de Muriel Marland Militello et de Patrick Mottard , Nice Premium est allé à la rencontre d’autres politiciens locaux pour savoir comment ils avaient perçu la déclaration du Maire de Nice.

Nous retrouvons donc Romain Mouton (attaché parlementaire UMP), Jean-Louis Vidal Revel (UDF) et Jean Christophe Picard (Candidat PRG aux municipales de Nice) qui reviennent sur les raisons de cette déclaration somme toute surprenante pour une majorité de niçoises et de niçois.

mouton.jpg Nice Premium : Romain Mouton, Jacques Peyrat a déclaré qu’en cas de second tour entre Ségolène Royal et Jean-Marie Le Pen, il voterait pour le second nommé. Qu’en pensez-vous ?

Romain Mouton : Chacun est libre de son vote. Les médiocres petites querelles politiques n’intéressent que ceux qui y participent. Les niçois ne sont pas dupes. Ils savent bien que le seul candidat capable de résoudre les problèmes de la vie chère, de l’insécurité, de l’immigration et de l’emploi est Nicolas Sarkozy. Dans les Alpes-Maritimes, avec Christian Estrosi, nous ferons campagne pour Nicolas Sarkozy avec détermination.

NP : Quelle est, à votre avis, la raison de ce choix assez étonnant même si on connait le passé très à droite du Maire de Nice ?

RM : Vous savez, j’ai l’intime conviction qu’on ne change pas. On évolue, on se dote d’une expérience… mais un jour ou l’autre, le passé revient au galop. La ville n’est pas frontiste. Les niçois ont un grand cœur, ils ont une âme et une vraie identité. Ils savent très bien que le candidat qui saura recréer une unité nationale tout en conservant les identités locales, c’est Nicolas Sarkozy. Je comprends toutes les personnes qui votent pour l’extrême droite et à ceux-là je veux dire : la vraie révolution, elle est avec Nicolas Sarkozy !

NP : Comment l’UMP devrait réagir à ce type de propos ?

RM : L’UMP n’a pas vocation à juger qui que ce soit. Nous sommes plus attachés à faire gagner Nicolas Sarkozy pour l’avenir des niçois et des français. Mais, à titre personnel, j’invite M. Peyrat à rejoindre le Front National s’il est à ce point proche de ces idées.

NP : Pensez-vous que Christian Estrosi, interpellé par le MJS, va intervenir dans cette nouvelle salade bien niçoise ?

RM : Christian Estrosi est dans l’action au quotidien. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de créer une quelconque tension à quelques semaines d’élections importantes pour la France. J’ai pour Christian Estrosi un immense respect. Je suis fier de l’avoir comme Ministre et Président. Il incarne la rupture, l’espoir et la dynamique dont ont besoin notre département et notre ville.

NP : Enfin, que feriez-vous si vous étiez le Président de l’UMP ?

RM : Attaché à la démocratie interne de mon Mouvement, j’organiserai une primaire à Nice afin de désigner celui ou celle qui portera les couleurs de l’UMP aux élections municipales. Le ou la candidat(e) investi(e) devra fédérer toutes les forces de la droite pour faire gagner nos valeurs. Aucune autre candidature à droite n’aurait alors sa légitimité, à part pour faire perdre notre camp !


vidal-logo-4.jpg Nice Premium : Quel est votre sentiment après l’annonce de Jacques Peyrat de voter Le Pen dans le cas d’un second tour présidentiel face à Ségolène Royal ?

Jean-Louis Vidal Revel : Cette annonce appelle deux commentaires :

  • Le Maire de Nice ne se maîtrise plus et les vieux démons reviennent au galop, ou bien :

  • Sachant qu’il n’a aucune chance d’obtenir une investiture UMP pour les prochaines municipales il retourne sa veste une fois de plus, comptant sur le score du FN au premier tour de la Présidentielle pour légitimer une nouvelle orientation. Pour preuve la satisfaction manifeste du leader frontiste niçois.

Dans les deux cas les niçois ont du souci à se faire :

  • En France la procédure d’impeachment n’existe pas, simple raccourci sans rapport précis avec le sujet mais que l’on pourrait expliciter.
  • La manœuvre de rapprochement n’est pas encore suffisamment avérée pour que sa majorité puisse faire un coup d’éclat en se désolidarisant de lui. Je n’aimerais pas me trouver à leur place…. Quoi que ! Je tiendrais sûrement compagnie à Gilbert Stellardo, Auguste Vérola et bien d’autres et ne serais donc pas concerné, mais pour certains (combien ?) il doit se poser un vrai problème de conscience, du moins je l’espère pour eux.

Pour NICE, je suis triste.

NP : A votre avis, pourquoi avoir annoncé ce choix à quelques semaines du scrutin ?

JLVR : Parce qu’il compte sur un score du FN suffisant pour lui permettre de se situer sans que cela puisse apparaître comme un retournement de circonstance. Il donne en quelque sorte un gage de fidélité en prenant les devants. C’est poignant.

Mais surtout, et c’est beaucoup plus grave, cela semble signifier qu’il ne croit pas à la possibilité de la présence de Nicolas Sarkozy au second tour. Quelle forme va donc prendre son soutien ? La question est intéressante, le fil du rasoir est affûté, l’équilibre va bien sûr se rompre.

NP : Pensez-vous qu’une candidature Front National pourrait être envisageable pour Jacques Peyrat aux prochaines municipales niçoises ?

JLVR : Evidemment. Même âge, même combat : les chants désespérés ne sont-ils pas etc….

NP : Comment l’UMP devrait-elle réagir à ce type d’annonce ?

JLVR : C’est évidemment son problème, il me serait plus aisé de répondre à une telle question s’il s’agissait de l’UDF : auquel cas ce serait le désaveu et l’exclusion immédiate.

NP : Enfin, dans le cas d’un second tour Royal/Le Pen vers qui se porterait votre vote ?

JLVR : Sans aucun doute sur François BAYROU, vous verrez !!


jcpicard-logo.jpg Nice Premium : Quel est votre sentiment après l’annonce de Jacques Peyrat de voter Le Pen dans le cas d’un second tour présidentiel face à Ségolène Royal ?

Jean-Christophe Picard : Le vrai visage de Jacques Peyrat est apparu au grand jour. Il ne peut plus tromper les gaullistes de son parti. D’ailleurs, c’est sans complexe qu’il nous explique que Jean-Marie Le Pen fait partie de « ceux qui s’apparentent de près ou de loin à [sa] famille ». Ce n’est, évidemment, pas une surprise puisque, sur le plan local, ses accointances avec les élus du Front National – dont il est issu – sont, depuis longtemps, un secret de Polichinelle.

NP : A votre avis, pourquoi avoir annoncé ce choix à quelques semaines du scrutin ?

JCP : Le maire de Nice a pris l’habitude de dire les pires énormités sans que personne de son camp bronche… Alors, il continue !

NP : Pensez-vous qu’une candidature Front National pourrait être envisageable pour Jacques Peyrat aux prochaines municipales niçoises ?

JCP : Absolument ! Sa stratégie pour les prochaines municipales est évidente : à défaut du soutien de l’UMP, il sollicitera sans vergogne celui du FN.

NP : Comment l’UMP devrait réagir à ce type d’annonce ?

JCP : Aujourd’hui, les conseillers municipaux UMP ne peuvent plus continuer à faire l’autruche. Ceux qui ne quitteront pas la majorité dans les jours qui viennent engageront leurs responsabilités. Ils seront, en effet, présumés appartenir à l’inquiétante famille de Jacques Peyrat.

NP : Enfin, dans le cas d’un second tour Royal/Le Pen; vers qui se porterait votre vote ?

JCP : Je voterai, dès le premier tour, pour la candidate de la gauche rassemblée (PS, PRG et MRC) : Ségolène Royal. D’ailleurs, sur le plan national, en qualité de délégué du PRG, j’ai eu l’honneur de participer directement à son investiture, le 26 novembre 2006, à Paris. Et sur le plan départemental, je suis membre de son comité de campagne.

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