Nice Premium : Emmanuelle Gaziello, comment abordez vous cette deuxième campagne pour les cantonales ?
Emmanuelle Gaziello : Un an après le début de la crise due au capitalisme, nous avons décidé de montrer à la population qu’un autre système était possible. Nous avons fait le choix d’une gauche de combat pour construire une alternative de transformation sociale, et surtout écologique puisque nous sommes soutenus par Nicea et les Alternatifs. En tant que conseillère municipale d’opposition depuis un an, j’ai pu approcher de plus près tous les problèmes des services publics.
NP : Quelle image avez-vous du 6e canton ?
EG : C’est un canton disparate et contrasté. Il y a aussi un manque d’espace important, surtout à Pasteur. Les habitants de Cimiez ne sont pas les mêmes, sociologiquement, que ceux du quartier Pasteur. C’est un canton qui a besoin d’aide mais qui est aussi très délaissé par les pouvoirs locaux. Le quartier Pasteur doit être désenclavé par l’extension de la ligne 1, comme promis par la précédente municipalité. A Cimiez tout est très bien desservi, vous pouvez aller n’importe où dans Nice à partir de ce quartier ! Pourquoi pas à Pasteur ! Cela renforce l’isolation et l’effet de ghetto. Il y a une forme de racisme social derrière tout ça. La municipalité avait promis l’extension de la ligne 1 du tramway jusqu’à l’Ariane, mais ce projet a été éclipsé par le projet de la ligne 2 sur la promenade des Anglais. La «vitrine» de Nice est privilégiée encore une fois malgré l’importance de la zone d’activité économique de l’Ariane.
NP : Que diriez-vous aux habitants du 6e canton pour les convaincre de votre candidature ?
EG : Nous sommes là pour faire entendre la colère légitime des niçois et niçoises. La municipalité ne voit pas d’autre solution que d’augmenter les impôts locaux de 15% en septembre 2009. Ce choix pourrait être évité. Ce sont toujours les mêmes qui payent pour les fautes des autres. Nous avons le projet de créer un conseil cantonal, mais avec une voix prépondérante, contrairement à la parodie que sont les conseils communaux de quartier. Nous souhaitons que les niçois soient concertés à chaque proposition et pas uniquement quand le projet est déjà lancé.
NP : Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?
EG : Nous avons plusieurs dossiers prioritaires. L’emploi dans le service public est menacé par le risque de privatisation. Le chantier du CHU Pasteur est laissé à l’abandon car les entreprises qui avaient le contrat demandent plus de fonds. Par conséquent, l’offre de soin est désordonnée. Je veux que tous puissent bénéficier des soins dans tous les hôpitaux. Le collège Duruy, dans le quartier Pasteur, est le dernier à posséder une structure métallique. Ce n’est pas conforme aux normes de sécurité et c’est le seul collège dans ce quartier populaire. Des promesses ont été faites par la municipalité concernant l’acquisition d’un nouveau terrain, mais à ce jour il n’y a toujours rien. Nous voulons proposer une solution. En 2008, Christian Estrosi avait aussi promis la construction d’une nouvelle maison d’arrêt. Il n’en a rien été. Celle du quartier Pasteur est l’une des plus dangereuses de France. Les conditions indignes sont générées par une surpopulation [estimée à 200% selon le rassemblement de gauche et de l’écologie] et des installations électriques qui risquent de déclencher un incendie à tout moment.
NP : Et vos adversaires… qu’en diriez vous ?
EG : Il y a des divisions à gauche mais aussi à droite. Le fait que l’élection du candidat UMP Jean Pierre Mangiapan n’ait pas été validée montre bien qu’il y a des dysfonctionnements au sein de ce parti. Et tout le monde voit ce qui se passe au sein du Parti Socialiste. Du côté des Verts, avec leur succès aux Européennes, ils se disent écologistes mais ils imposent encore des taxes comme la Taxe carbone. Nous, nous avons fait le choix d’une candidature de ralliement.
Corrections réalisées le 18 août 2009 à 10h
