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26 avril 2024

Interview : Benoît Loeuillet, candidat identitaire de Nissa Rebela aux élections du 6e canton de Nice

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Benoît Loeuillet, candidat identitaire de Nissa Rebela pour le 6e canton de Nice
Benoît Loeuillet, candidat identitaire de Nissa Rebela pour le 6e canton de Nice
Nice Premium: Benoît Loeuillet, en 2008 votre candidature pour ce même 6ème canton avait obtenu 5,09 % des suffrages. Comment abordez-vous votre candidature cette année?

Benoît Loeuillet: Nous pouvons d’ores et déjà tirer un premier bilan de la mandature Estrosi. Et autant dire qu’il n’est pas fameux. Il y a tout d’abord cette terrible loi des « 15% » avec le duo Estrosi-Ciotti à la tête de la ville et du département. Nous avons eu droit en un an à : 15% d’augmentation des violences, 15% d’augmentation du chômage, 15% d’augmentation des impôts locaux. Nous pourrions ensuite évoquer deux domaines que Christian Estrosi avait voulu placer au cœur de son élection et où son échec est patent : la propreté et la sécurité. Niveau propreté, passés les effets d’annonce on se rend bien compte que la ville est toujours aussi sale, si ce n’est davantage, et que la “FRAP” (Force Rapide Action Propreté de la ville de Nice) n’était qu’une supercherie tout juste bonne à remplir quelques articles dans les médias. Et sur le plan de la sécurité… On ne sait par où commencer tellement la situation est catastrophique dans notre pauvre ville. Chaque mercredi et samedi l’avenue Jean Médecin devient le territoire des bandes et il semble que seuls les CRS puissent encore y circuler en paix ! Je ne peux m’empêcher de penser aux terribles scènes d’émeutes de janvier dernier… Pendant deux week-ends c’est la racaille qui a imposé sa loi dans le centre-ville et l’on se demande bien où était celui qui osait alors se présenter comme un spécialiste de la sécurité. Estrosi peut bien parader à la télé ou à Paris avec ses lois gadgets contre les bandes et les cagoules, en attendant dans la ville où il est le maire les habitants vivent dans une insécurité permanente. Ce ne sont certainement pas les Niçois de Pasteur qui vont me contredire !
Élu en se présentant comme un candidat « très à droite » et jouant la carte du vrai Niçois, Christian Estrosi mène en réalité une politique dont le seul objectif est de plaire aux médias, au show-bizz et à la bien-pensante parisienne. Vélos bleus, culpabilisation sur l’esclavage dans une ville où il n’a jamais été pratiqué, unions homosexuelles célébrées dans la salle des mariages et Gay Pride sur la Promenade des Anglais… Il y a un an j’étais déjà candidat contre un programme que je pensais nocif pour Nice et les Niçois ; aujourd’hui c’est clairement contre l’application d’une politique qui fait du mal à ma ville et mon peuple que je me dresse. Face à Estrosi et ses sbires ou complices, je veux incarner la candidature de la résistance du peuple niçois. « 100% Niçois – 100% anti-racaille » disent mes affiches, et cela signifie aussi « 100% anti-Estro » !

NP: La campagne se passe pendant l’été, considérez-vous cela comme un avantage ou comme un inconvénient ?

BL: Nous avons cru à un canular quand nous avons découvert la date du 6 septembre… Il y a un vrai problème actuellement dans la façon dont sont gérées les élections partielles. Il n’y a aucune place pour le débat, et finalement plus aucune place pour le politique. Ce n’est certainement pas en organisant des élections avec des campagnes de deux semaines ou encore en imposant des campagnes au mois d’août que l’on peut donner envie aux citoyens de retourner voter… Nous sommes favorables à davantage de démocratie locale et directe. Un référendum sur la question du tramway sur la Prom’ par exemple… Néanmoins, je suis peut-être moins pénalisé que d’autres candidats car nous avons la chance d’avoir de nombreux militants et relais de terrain (commerçants, sympathisants), qui facilitent la campagne. En étant présents à toutes les élections locales depuis trois ans nous avons prouvé que nous sommes un mouvement avec lequel il faut compter. Nos adversaires le savent, et les Niçois aussi comme le prouvent nos scores en augmentation constante.

NP: Comment définiriez-vous le 6e canton de Nice ?

BL: La cité antique de Cemenelum ; le vieux quartier nissart de Pasteur ; le marché de la Libération et le quartier Malausséna, profondément populaires et enracinés ; autant dire que ce canton est tout simplement Niçois et c’est certainement pour cela – outre le fait que j’y ai grandi et y habite encore (à la jonction de Cimiez et Pasteur) – que j’y suis si attaché et m’y sens si bien.
Mais parlons aussi des problèmes de ce canton… De Cimiez à Pasteur en passant par la Libération, les réalités sont très différentes. Pourtant ces quartiers connaissent une situation similaire: ils sont totalement laissés à l’abandon par la municipalité.
Dans le quartier Pasteur, la municipalité a laissé l’insécurité devenir un véritable fléau. Agressions, vols, dégradations, insultes sont devenus le lot de nombreux immeubles. Certains voyous en viennent même à conseiller aux habitants de “dégager” de “leur quartier”. Avec nous, c’est la racaille qui devra dégager de “notre” quartier !
Dans le même temps, alors que le quartier Cimiez subit une fiscalité hors-normes et que ses habitants seront parmi les plus touchés par l’augmentation de 15% des impôts locaux, celui-ci est totalement délaissé en matière de transports et d’infrastructure. La nouvelle municipalité compte d’ailleurs le priver de son Festival du Jazz dès l’an prochain pour le transférer au Jardin Albert 1er. Et demain on fera la “fête des Mai” à l’Arénas ?
Il y aurait beaucoup à faire ici comme valoriser les racines romaines de la cité et donc le musée archéologique de Cimiez, totalement sous-exploité, ou encore redonner un peu de gaieté et de convivialité au quartier Pasteur en aménageant une promenade le long du Paillon.

NP: Que diriez-vous aux habitants du 6e canton pour les convaincre que votre candidature est la meilleure ?

BL: Je pense simplement que s’ils ne votent pas pour nous, autant qu’ils ne se déplacent pas pour aller voter! À moins évidemment qu’ils ne soient membres du fan-club d’Estrosi… mais je crois que c’est un club de moins en moins tendance. Nous seuls pouvons réellement faire changer les choses. Notre candidature est la seule qui ait un véritable sens, la seule représentant une volonté politique nouvelle et réellement populaire. Nous l’avons démontré et le démontrerons encore : nous nous battons pour les Niçois et pour notre ville et nous seuls avons le courage de dire “Basta, nous sommes la seule opposition !”

NP: Vous connaissez déjà vos adversaires, comment les définiriez-vous ?

BL: Les candidatures n’ayant pas encore été déposées je ne peux parler que des candidatures déclarées : celles du PS, de la bande à Estrosi et du MODEM.
Du côté du MODEM, Fabien Bénard a l’air d’être un garçon tout à fait sympathique. J’ai néanmoins du mal à savoir où se situe sa campagne. J’ai parfois l’impression qu’il s’agit pour le MODEM niçois – c’était déjà le cas lors des municipales – d’enfiler les bons sentiments. Leur projet se situe quelque part entre le village de Casimir et un épisode de Oui-Oui.
La bande à Estro nous balance un de ces “apparatchiks” auxquels elle commence à nous habituer. On a eu Ciotti, puis Kandel… et voici Lauriano Azinheirinha. Ancien très proche collaborateur de Rudy Salles, on l’a retrouvé sur la liste Estro aux municipales et le voici désormais candidat pour devenir conseiller général. Il est sûr qu’au moins les risques de contestation interne ne sont pas énormes côté estrosiste avec ce type d’élus… Puisque finalement M. Azinheirinha ne propose pas grand-chose pour nos quartiers et notre canton, je me trouve bien obligé de le juger sur le bilan de la majorité municipale à laquelle il
appartient. Ce bilan, je l’ai déjà évoqué et il mérite à lui seul que je désigne Lauriano Azinheirinha comme mon principal adversaire dans cette élection, car c’est lui et ses amis qui font du mal à ma ville.
Il y a enfin le Parti Socialiste avec son porte-parole Xavier Garcia. Aussi étonnant que cela puisse être, ce candidat semble porter sur des questions comme l’insécurité et l’immigration un regard beaucoup plus réaliste que la « droite » locale qui nous assomme à grands coups de
diversité, de repentance et ose jouer la carte sécuritaire tout en voulant fermer des commissariats. J’attends avec impatience de voir comment il pourra conjuguer des constats réalistes avec les utopies socialistes et s’il saura se montrer réellement offensif face à la politique estrosiste, davantage que son patron Patrick Allemand ne l’est au conseil municipal…

NP: En plus des élections cantonales du 6 au 13 septembre, quels sont vos projets pour la rentrée ?

BL: Nissa Rebela organise une grande Journada Nissarda le dimanche 30 août dans les jardins des Arènes de Cimiez, à partir de 14 heures. Ce rendez-vous familial à mi-chemin entre action politique et culturelle sera l’occasion de me rencontrer ainsi que les autres responsables de Nissa Rebela.
Au programme : tournoi de pilou, pétanque, stands, interventions des responsables identitaires, balèti animé par Dédé Truqui (fondateur de Sian de Nissa, ancien conseiller municipal et ancien responsable de la délégation Tradicioun e Patrimoni de la mairie de Nice), musique house et électro en fin de journée.
Je participerai aussi, comme chaque année, au défilé aux flambeaux organisé par la jeunesse niçoise pour honorer Catarina Segurana (dimanche 6 septembre, 19 heures devant l’église du Port) en attendant les résultats de cette élection partielle.
Enfin, en tant que Secrétaire général de Nissa Rebela je travaille avec Philippe Vardon et multiplie les contacts en PACA pour favoriser l’émergence d’une liste défendant l’identité et la sécurité aux élections régionales de mars 2010.

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