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4 mai 2024

Les mineurs récidivistes font débat.

tribunal-3.jpg Le projet de prévention de la délinquance, examiné à partir du mardi 21 novembre à l’Assemblée nationale, prévoit une procédure de « présentation immédiate » pour des jeunes délinquants devant les magistrats pour mineurs. Elle remplace le « jugement à délai rapproché » aujourd’hui en vigueur pour les 16-18 ans.

« C’est pour répondre à cette violence de plus en plus dure qui conduit les plus jeunes jusqu’au crime que je demande des sanctions adaptées aux mineurs d’aujourd’hui », a affirmé Nicolas Sarkozy. La mesure renforce, en outre, les sanctions contre le trafic de stupéfiants, contre la détention illégale de chiens dangereux. Il prévoit de plus, la création d’un fonds pour la prévention de la délinquance.

Au fond, ces jeunes semblent avoir besoin non pas de la prévention, non pas de la peur, mais de la simple écoute. « Vous vous voyez vivre ici ? », interroge François. A 22 ans, ce salarié habite à Clichy sous Bois. Plus jeune, on lui a souvent coupé l’accès à l’emploi à cause de sa situation géographique. « Brûler les voitures des voisins ça craint. Je le sais, même si j’ai participé aux émeutes », avoue-t-il. « Mais quelle autre solution ? On n’est pas entendus. Les médias viennent chercher du scoop. Les politiques, des voix pour les élections. Mais au fond, on n’intéresse personne ».

Ce texte, « durci » par le Sénat qui l’a adopté le 21 septembre, propose de faire du maire le pivot d’un dispositif plus répressif, particulièrement envers les mineurs délinquants. Certains élus croient avoir trouvé la solution : de la responsabilisation. Des mineurs, mais aussi de leurs parents, pour mieux avancer ensemble. « Sans remettre en cause les principes fondateurs de notre justice des mineurs ou de notre procédure pénale, ce texte permettra d’améliorer le dispositif de lutte contre la délinquance », a déclaré le Garde des Sceaux, Pascal Clément.

Mais au consensus, le président de l’UMP préfère les méthodes de papa : « Il faut adapter la sanction à la gravité de l’acte », a dit Nicolas Sarkozy, un fils d’immigrés lui aussi, avant de rappeler les grandes lignes de son texte et d’affirmer « qu’il ne faut pas craindre de heurter certains conservatismes, particulièrement quand ils viennent de gauche, certains corporatismes, certaines habitudes ».

Et la Gauche va devoir s’inscrire dans ce projet, avec l’élection de Ségolène Royal comme candidate à l’Elysée, qui préconise un camp pour rééduquer ces jeunes en manque de repères.

Certains écologistes, comme Nicolas Hulot, préconisent d’envoyer les jeunes délinquants dans des chantiers humanitaires. D’autres, comme Nadia, 28 ans, Algérienne de naissance et habitante des Minguettes, un quartier chaud de Lyon, parfaitement « intégrée » dans la société française, demandent à ce qu’on envoie au « bled » ces jeunes qui ne savent pas profiter de leur pays d’accueil. « Je ne comprends pas, les banlieusards ont toutes les subventions, ils ont tous les moyens! Et pourtant, ils font des bêtises », constate-t-elle.

voiture--feu.jpg Dans cette grande reflexion nationale, on a entendu tous les débats politiques, médiatiques, associatifs. Mais les grands muets, les intéressés, les banlieusards, demeurent silencieux. Il s’acharnent à brûler les grands symboles de la réussite économique française : les voitures, les bus…
Pour certains, et ils sont nombreux, il suffit de réprimer le trafic des stupéfiants, cette économie souterraine qui fait prospérer la délinquance dans les banlieues. Polo Lacoste, BMW et basquets Nike font enrager les classes moyennes. « Comment font-ils ? », s’interroge la Cité Française. « Les voitures brûlése, c’est pour détourner l’attention des trafics souterrains», dit-on.

Et on n’est pas idiot. On sait tous ce qui se passe mais on a tellement de mal à se confronter à cette réalité… Enfin, tant que cela reste marginal et dans les banlieues. Et tant que cela arrange certains consommateurs de « hakik », comme disait Coluche…

Le XXIème siècle serait un siècle de communication ou ne serait pas, disaient les philosophes contemporains. Il est temps, on l’a largement entamé…

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