On se souvient comme si c’était hier de la projection du film « L’Avocat de la terreur » sur Jacques Vergès et du débat très animé dans cette cinémathèque de Nice entre le personnage très controversé de ce documentaire, la journaliste de France 3 Marie-Pierre Courtellemont et l’avocat Denis Del Rio.
Cette fois, ce n’est pas le personnage qui suscite déjà des commentaires mais plutôt le thème de ce premier film ; « Les protocoles de la rumeur », réalisé par Marc Levin et qui a obtenu pas moins de trois Prix dans les festivals à Deauville, Berlin et Sundance. Le sujet, la résurgence de la théorie antisémite du complot lors des événements tragiques du 11 septembre. Au lendemain du drame, la rumeur s’est répandue accusant les Juifs d’avoir commandité les attentats de New York et Washington, se basant sur le fait qu’il n’y aurait eu aucun juif parmi les victimes.
Une telle mystification n’est pas sans rappeler celle des tristement célèbres « Protocoles des Sages de Sion », prêtant aux Juifs depuis plus d’un siècle l’intention de prendre le contrôle de la planète. Les Protocoles sont un faux, fabriqué au début des années 1900 par Mathieu Golovinski, un faussaire russe antisémite, à la demande de la police secrète du tsar et à l’intention de celui-ci qui en fit un instrument de propagande. En fait le faussaire avait utilisé un pamphlet français de 1864 contre Napoléon III et remplacé « Napoléon » par « les juifs » et « La France » par « le monde ».
Nous sommes en plein dans le thème de ce « Mois du documentaire ». Avec la participation au débat de cette première projection « Les Protocoles de la rumeur », de deux personnalités, Frédéric Encel, docteur en géopolitique et Maître Denis Del Rio, avocat, spécialiste des médias.
Pour compléter la réflexion, d’autres projections sont proposées « La vérité est ailleurs » de Barbara Necek ; reportage sur ces fameux « Protocoles des Sages de Sion » et diffusé sur Arte (faculté des Lettres, Nice, le 25 novembre à 12 h30) et « Opération Lune » de William Karel à la Garde (Var) Ne manquez surtout pas cette nouvelle édition, qui fera encore une fois la preuve que le genre documentaire est un média irremplaçable
