« Amours « de Leonor de Recondio est un roman dont l’action se déroule en 1908 dans une maison bourgeoise aux murs épais.
Ces murs qui protègent de tous les secrets enfouis, les désirs inavoués .
Victoire, 24 ans est marié à Anselme , un homme austère et totalement dévoué à son métier de notaire .Ils ont à leur service trois domestiques dont Celeste , jeune bonne de 17 ans qui subit régulièrement les outrages d’Anselme.
Lorsque celle-ci tombe enceinte ,la jeune épouse prend alors la seule décision possible à ses yeux ,garder l’enfant et le faire passer pour le sien et gagner ainsi une légitimité aux yeux de la société bien pensante.
Mais il s’avère que Victoire est dénuée de tout instinct maternel et le nourrisson dépérit dans son berceau faute d’attention.
Vous allez emprunter avec ces deux personnages féminin des chemins insoupçonnés car ce roman tout en finesse est au service d’une histoire troublante à la gloire de la féminité.
« Amour » est une histoire de corps oubliés qui se découvrent . Le corps de Celeste est un corps humilié mais un corps robuste , sans faille , un corps qui endure en silence.
Celui de Victoire est totalement nié parce que vide , un corps glacé dénué de tout sentiment de plaisir , un corps serré, compressé dans ses corsets.
« Amours » est une histoire d’amour plurielle , au-delà de l’hypocrisie , du carcan des conventions et de la morale .Il se décrit telle une évidence .
Il ne fait aucun doute que Celeste restera longtemps dans votre esprit .Une femme lumineuse , forte, une femme qui va à l’essentiel et agit selon ce qu’elle pense être juste, jusqu’au sacrifice.
Leonor de Recondio est également violoniste baroque , ces mots , ces phrases s’enchainent, fluides et résonnent comme une musique.
par Nathalie Samrad-Shad
