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3 mai 2024

Alerte de la boulangerie: une profession en peril?

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Le pain n’est pas seulement l’ aliment le plus répandu dans l’alimentation des différentes populations mondiales.

Dans la tradition et culture judéo-chrétienne il a aussi une signification spirituelle.

Par exémple, Bethléem signifie « la maison du pain » en araméen. Jésus se définit lui-même comme le « pain de vie » (Jean 6:35), dans la prière plus connue ‘ Notre Père’ on retrouve l’expression  » donne-nous notre pain quotidien ».

Le pain est aussi un symbole de l’ hospitalité et du partage.

Voici pourquoi le mot « pain « nous élogne quelque peu d’un produit commercial même si on est dans l’obligation d’y venir…


Claude Batel, président de la Fédération des Maîtres Boulangers et Boulangers pâtissiers des Alpes-Maritimes a souhaité à l’approche de la fin d’année, et compte tenu de la conjoncture économique, faire un point sur la situation des chefs d’entreprises de la Boulangerie du Département, en évoquant les différents freins au développement, voire à la pérennité de ce secteur d’activité.

Nice-Premium : quel est le Le contexte économique des boulangers dans le 06 ?

Claude Batel: « Dans le département, sur 599 entreprises référencées sous le code APE 1071 C, seulement 420 boulangers sont en activité, dont 243 ont un CA < 300 000 Euros, 70 entre 300 000 et 100 000 Euros et 110 entre 500 000 et 1 M° d’Euros. Or, pour être rentable, une boulangerie qui compterait un effectif de 4 personnes, doit réaliser un chiffre d’affaires minimum de 300 K€.
Sur 2011, force est de constater que les chiffres d’affaires moyens ont accusé une baisse de 3 à 10% entre Juillet à fin octobre 2011.
On déplore 10 mises en liquidations depuis début année 2011.
Les charges continuent d’augmenter : charges salariales et hausse des matières premières : 3 à 5% hausse sur la farine, 10% sur le beurre et le chocolat. Tandis que le prix du pain n’a pas augmenté ».

Nice-Premium : on évoque aussi la hausse des matières premières; Pouvez-vous nous en dire plus?

Claude Batel: « Concernant la hausse des matières premières, je veux exprimer mon inquiétude : à qui a pu profiter cette spéculation, le blé en particulier, qui impacte les marges des boulangers et le prix du pain ? ».

Nice-Premium : Avez-vous d’autres doléances?

Claude Batel: La modification de La loi TEPA sur les heures supplémentaires, supprimant l’avantage de défiscalisation accordé à l’employeur, devrait entraîner une hausse estimée à 0.7%, une fois les décrets d’application publiés.

Nice-Premium : Un tableau plutôt décourageant ?

Claude Batel: « « Le prix du pain est tributaire des charges, il faut que les pouvoirs publics entendent ce cri d’alarme des petits commerçants et artisans et prévoient d’alléger les prélèvements sociaux et fiscaux.
En l’état actuel des choses, il est impossible aux petites structures de continuer à créer des emplois.
Pour être compétitive et améliorer la qualité de ses prestations, une boulangerie doit pouvoir attirer et fidéliser des salariés qualifiés, et donc être en mesure de les rémunérer à un niveau correct et attractif. »

Nice-Premium : « Un souhait? »

Claude Batel: Je souhaite une réforme du CAP boulanger car la formation reste trop théorique, ne donne pas la place à l’utilisation des équipements et ne forme pas à une totale autonomie, contrairement au brevet professionnel, qui donne le niveau de qualification d’un responsable de fabrication, autonome, apte à mettre en place une organisation de travail jusqu’à la gestion et le marketing du produit.

Nous sommes condamnés à être meilleurs, tant dans l’exercice de notre art, qui pour moi est le plus beau métier du monde, que dans la gestion de nos entreprises. Le véritable boulanger, tout en exerçant de manière traditionnelle son métier se doit d’être aussi un gestionnaire avisé. Et cela passe par la formation initiale et continue. »

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