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26 avril 2024

Référendum sur la privatisation de l’aéroport : un coup d’épée dans l’eau ?

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Erigé en vrai test pour la démocratie locale, le référendum sur la vente des parts de l’Etat dans l’aéroport de Nice-Côte d’Azur était aussi l’occasion pour Christian Estrosi d’évaluer sa capacité à mobiliser les Niçois autour d’une initiative éminemment symbolique.


Fortement médiatisée et appuyée d’une publicité abondante dans toute la ville, évaluée entre 100 000 et 250 000 euros, le referendum a donné une réponse décevante pour son promoteur.

Le maire avait pourtant espéré une mobilisation « massive », arguant pouvoir faire plier le Gouvernement en transposant la consultation publique en référendum contre la politique économique d’Emmanuel Macron.

La grande majorité des cadres politiques niçois d’opposition se sont aussi insurgés contre ce qui est considéré comme l’abandon d’un levier économique qui a démontré son importance pour le dynamisme du territoire.

L’effort s’avère pourtant vain à plusieurs titres, avant même que les Niçois n’y aient opposé, sans surprise, leur désapprobation.

La ville de Nice, d’abord n’y est pas actionnaire : c’est bien la Métropole qui détient 5% des parts, mais qui n’a pourtant pas participé à la consultation. Le département des Alpes-Maritimes et la région PACA sont eux aussi actionnaires à 5% chacun, et directement concernés par les retombées économiques d’un aéroport à vocation internationale. Alors pourquoi ne pas avoir proposé aux électeurs une participation élargie qui aurait reflété l’influence de cet aéroport international ?

L’enjeu ne peut ainsi se limiter à l’échelle communale, tant le phénomène du désengagement de l’Etat en de nombreux domaines est une problématique bien plus globale…et les effets directs d’une crise économique bien plus ancienne que la mandature de François Hollande.

Ce sont ensuite les limites de ce type de consultation qui grèvent toute tentative d’expression d’une quelconque démocratie locale : sans aucune valeur juridique, le projet a d’ailleurs déjà été discuté à l’Assemblée Nationale et approuvé par la majorité des députés quelques jours avant le scrutin. Une décision qui n’a pas vraiment favorisé un élan populaire à Nice, ce que le gouvernement avait bien senti, concédant tenir compte de cette consultation « au regard du nombre de votants ».

Enfin, le fait de poser une question aux électeurs sur un sujet aussi consensuel fait perdre à ce type de consultation son essence même : celle de rendre compte de l’expression populaire lorsqu’un sujet, quel qu’il soit, suscite des débats contradictoires et divise les tendances politiques locales.

Ce vote faussement plébiscite, et obsolète avant même d’avoir eu lieu, sera vite oublié par les Niçois. Christian Estrosi aura échoué à se placer à la tête d’une révolte populaire, tout en ayant réussi à s’assurer une campagne d’affichage bienvenue à quelques semaines des élections départementales.

L’Etat, exsangue, continuera sans doute de vendre ses parts et ses biens, dans un empressement périlleux pour l’intérêt des Français et des collectivités territoriales.

Les Niçois, peu nombreux à se déplacer le 19 Février, semblent s’en être bien vite enquis.

par Sinéque

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