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2 mai 2024

Privatisation de l’Aéroport de Nice : Face à l’exploitation politique , la logique et le bon sens « s’envolent »

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La confirmation de la prévision de la vente de la participation majoritaire de l’État* dans l’aéroport de Nice prévue dans la loi Macron (art. 67) a atterri sur le bureau du maire de Nice et provoqué une réaction digne de son statut d’homme d’action.

aeroport-18.jpg Aussitôt dit, aussitôt fait, Christian Estrosi a annoncé son opposition à cette privatisation et qu’il proposera trois amendements à ce projet de loi lors de son examen au Parlement : L’un, tout à fait logique, concernant l’octroi du droit de préemption aux collectivités locales, les autres,pour limiter la cession à une partie minoritaire et l’obligation d’agrément des sujets locaux signifierait dévaloriser l’actif.

Mais , comme on dit dans ces cas , le Parlement est l’expression de la souveraineté du peuple, on verra donc le texte de loi final.

On a déjà expliqué dans des précédents articles que la raison principale de cet agissement du maire de Nice est la conviction, qui de plus est… une certitude, qu’une gestion privatisée de la concession des services aéroportuaires ( on doit rappeler une fois de plus que le foncier restera à l’Etat ) serait un handicap pour l’attractivité du territoire.

Au delà du modèle capitalistique qui peut être apprécié, ou moins, voire pas du tout en totale liberté de pensée, restent toujours mystérieuses les raisons qui expliqueraient cette thèse, sauf à ce qu’elles proviennent d’un corpus doctrinaire ou empirique.

La preuve, au contraire , est que la quasi-totalité des aéroports mondiaux est gérée par des sociétés privées et on n’a aucune information sur les territoires intéressés qui auraient subi des préjudices, bien au contraire.

De plus, la défense des intérêts du territoire, la qualité et le sérieux de ou des investisseur(s) peuvent être garantis au delà du poids actionnarial par des « agreements » et « covenants » largement appliqués dans les cessions sociétaires et dont l’ancien banquier Emmanuel Macron aura sans doute une parfaite connaissance.

Pour donner corps au caractère contestataire de sa réaction, Christian Estrosi a aussi communiqué qu’il proposera le 19 décembre au conseil municipal de Nice de voter une délibération afin de proposer aux Niçois une consultation par référendum local sur l’avenir de l’aéroport qui, dans ce cas, aura lieu le 20 février prochain.

D’après le maire de Nice l’article L1112-15 du CGCT permet de consulter les électeurs: « Les électeurs d’une collectivité territoriale peuvent être consultés sur les décisions que les autorités de cette collectivité envisagent de prendre pour régler les affaires relevant de la compétence de celle-ci ».

Les juristes diront certainement dans les jours qui viennent si ce référendum est possible, ou pas, compte tenu du fait qu’on parle d’une loi nationale hors compétence locale , que de plus la Ville de Nice n’est pas actionnaire de la société, que le même maire de Nice parle ‘d’attractivité du territoire’, définition plus extensive de la simple municipalité niçoise ( pourquoi ne pas l’étendre au moins à la Métropole ou au département ? d’ailleurs, la société ne s’appelle-t-elle pas Aéroport Nice Cote d’Azur).

En tout cas, cette consultation ,qui ne pourra pas avoir valeur prescriptive , aura toujours une retombée au niveau de propagande politique comme celle qui fut organisée par le Parti Socialiste contre le tunnel de la ligne 2 du tramway et à laquelle le maire de Nice n’avait attribué aucune légitimité.

Les oppositions auront bon jeu à commenter et contraster la proposition du referendum qui, nul n’en doute, sera votée par la disciplinée et obéissante majorité municipale.

Gaël Nofri, conseiller municipal et métropolitain du groupe des Indépendants, a réagi à cette intervantion :

« L’annonce par le Maire de Nice de sa volonté d’organiser un référendum sur le devenir de l’aéroport est la dernière opération de communication d’un Maire en mal d’amour. Mais au fait, un référendum pour quoi faire ?

Pour dire non à une Loi prévoyant la privatisation de l’aéroport ?

Même si on peut déplorer cet abandon de Nice par l’Etat socialiste, voire, comme je le fais, le condamner, la Loi de la République s’impose à nous. La vraie question qu’élude Christian Estrosi est : que faire face à une privatisation sur laquelle nous n’avons aucune prise ?

Aussi, je crois que le vrai référendum n’est pas tant celui de l’aéroport de Nice que celui du tunnel du tramway. En clair, les Niçois veulent-ils perdre 500 millions d’euros dans l’inutile tunnel de la ligne 2, ou entendent-ils consacrer cet argent au rachat d’un outil essentiel au développement du territoire azuréen ? Les deux ne seront pas possibles et il faudra choisir. Ici le bon sens s’impose à tous et le référendum sur le « tunnel Estrosi », si souvent refusé par le Maire, refait surface.

Une autre question, certes accessoire, serait de savoir si un élu qui se dit gaulliste démissionnerait de ses mandats si d’aventure le « NON » l’emportait ?

Chacun est désormais placé face à ses contradictions ».

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