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29 avril 2024

Les joutes oratoires au Conseil Métropolitain lors du débat sur les Orientations budgétaires 2021

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La politique est un métier de convictions et on ne peut certes pas reprocher à Christian Estrosi de ne pas les affirmer avec détermination chaque fois qu’il est nécessaire. C’était encore le cas lors du débat sur les orientations budgétaires pour l’année 2021.


« Bien que marquée par les effets des multiples crises survenues en 2020, l’année 2021 sera celle de la relance de notre économie et de la résilience de notre territoire. Plus de 366 M€ seront ainsi investis dès cette année et plus de deux milliards d’€ sur la période 2021-2026 », annonce en préambule le président.

Les joutes oratoire ont été introduites par le Président de la Métropole avec le déroulement des projets structurants: « la protection de la santé de nos concitoyens, l’amplification du déploiement des actions du pacte économique pour l’emploi, la poursuite de la mise en œuvre des actions du Plan Climat, les nouveaux travaux de proximité dans chacune de nos communes », sans oublier le plan spécial de la tempête Alex dont le coût est évalué à 800 millions d’euros.

Comment y parvenir ? La réponse de Christian Estrosi est directe : « une situation financière saine nous permet de financer nos investissements en maîtrisant notre encours de dette et sans augmenter nos taux de fiscalité ».

Il y a-t-il besoin de dire que les propositions du Président de la Métropole n’ont pas été du goût des groupes d’oppositions ?

Le rassembleur-nationaliste Jean Moucheboeuf a choisi la litote pour sa réplique en choisissant la fable de la Cigale et de la Fourmi, « Estrosi chante, chante… endette, endette … sans se soucier de la crise qui arrive… ». A ce sujet, il a proposé de définir un plafond maximal de recours à l’emprunt et un taux plancher d’autofinancement pour assainir les finances métropolitaines et se prémunir contre la crise qui vient.

L’écologiste Juliette Chesnel a choisi l’interrogation : « Voulons-nous un budget qui soit celui du béton, de la pollution, du surtourisme? Ou voulons-nous un budget qui accroîtra notre résilience, préparera notre métropole aux enjeux climatiques et sociaux de ce siècle? Voulons-nous un budget qui soit celui du 20ème ou du 21ème siècle? »

La réponse étant dans la demande, le jugement était sans appel :« vous continuez avec vos projets pharaoniques alors que notre territoire souffre. Des centaines de millions d’euros sont dépensés dans des projets futiles alors que nos concitoyens souffrent ! », a-t-elle asséné, la lame à la place de la langue. C’est Philippe Pradal, le vice-président en charge des finances, qui est revenu la tâche de remettre les choses à leur place avec la compétence et la rationalité qui lui son propres.

Dans une intervention aux tons de « lectio » d’économie politique, il a rappelé le principe keynesien de la « bonne dette » qui, destinée aux investissements productifs et d’avenir, crée les conditions pour la croissance (et l’emploi) future par rapport à celle « mauvaise » utilisée pour les dépenses improductives.

Or, a-t-il rappelé, la Chambre Régionale des Comptes a fait état dans son dernier rapport de la maitrise des dépenses de fonctionnement et de la capacité de remboursement de la dette de la part de la Métropole.

Échec et mat ? Certainement pas, parce que quand on est militant on est radicalisé dans ses positions, mais au moins cette intervention a permis de ramener les idéaux au réel. Même dans un débat « radical », 2+2 est égal à 4 et non pas à 22!

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