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21 avril 2024

Les finances du Vatican : Réalités et … mystères !

La reconnaissance de la nouvelle entité appelée la Cité du Vatican, à la suite des Accords du Latran de 1929, a créé un nouvel État indépendant: une monarchie absolue élective, avec le Pontife qui incarne trois pouvoirs: législatif, exécutif et judiciaire, ainsi que la personnalité juridique internationale.


Il s’agit d’un «état atypique», et son petit territoire sert au Saint-Siège pour l’exercice de sa mission universelle dont les objectifs ne sont pas d’ordre territorial , comme dans tous les autres états, mais dans le but spirituelle.

Le Saint-Siège, en tant qu’institution, est le sommet de l’Eglise, et il est « constitué » par le Pontife Romain, les congrégations, les tribunaux et les services centraux qui forment la Curie romaine. Organisé de manière très structurée, la Cité du Vatican est également une maison à trois « entités financières »: la Préfecture pour les affaires économiques (ministère des Affaires économiques), l’APSA (Administration du Patrimoine du Siège Apostolique), l’IOR (Institut pour les œuvres de religion).

L’APSA administre les biens du Saint-Siège à fournir les fonds nécessaires pour la gestion de la Curie (c’est une sorte de banque centrale).

L’IOR a comme son ancêtre la Commission Pour pias causas, créé en 1887 par le pape Léon XIII.

Avec l’accord financier annexé au Concordat de 1929, l’État italien s’est reconnu débiteur du Saint-Siège pour avoir annexé les États pontificaux et confisqué les biens de l’église, et a payé une indemnisation de 750 millions de lires en espèces et des titres gouvernement italien pour un milliard de dollars, ce qui équivaut à plus de € 700 milliards aujourd’hui.

Pour gérer ce patrimoine pape Pie XI établit l’Administration spéciale pour les œuvres de religion, qui repose sur un banquier très respecté. l’ingénieur Bernardino Nogara.

Il est dit que Nogara avait lui-même posé une condition pour accepetr: que les placements choisis soient totalement exempts de toute considération religieuse et avoir la liberté d’investir dans n’importe quelle partie du monde.

Le 27 Juin 1942 le pape Pie XII a changé le nom de l’administration en l’appelant Institut pour les Œuvres de Religion (IOR).

Ainsi est née l’Église une institution qui fonctionne comme une banque, dotée d’une personnalité juridique indépendante, qui prévoit «le dépôt et l’administration des biens mobiliers et immobiliers de l’Église», mais aussi de gérer l’argent et des biens transférés ou cédés par des personnes physiques ou morales ou des diocèses dans le but de « oeuvres de religion et de la charité chrétienne».

L’IOR, basée au Vatican, n’a jamais publié un rapport ou une déclaration publique de ses activités. L’institut est certifié par Price Waterhouse (Genève) et gère des actifs estimés à 5 Md €, et cette année a versé € 49 millions au Pape pour supporter  » son ministère apostolique et de charité ».

Jusqu’à récemment, la banque n’a pas respecté les règles contre le blanchiment d’argent, même si au fil des ans la gestion du professeur Angelo Caloia, dont le long mandat est terminé en 2006, des pas ont été fait dans cette direction avec l’introduction du protocole international (le «KYC» ), qui permet de détecter une série de données sensibles sur les clients.

La banque a, cependant, un passé encombrant. Le scandale du Banco Ambrosiano ( qui porta à la faillite cette banque très proche de l’évêché de milan) sous la gestion de l’évêque Paul Marcinkus dans les années 80 et le recyclage d’un colossal pot de vin du dossier Enimont en 1992 pendant l’administration du prélat Donato De Bonis ne sont qu’un exemple.

Pour sortir de la liste noire internationale en 2011, le Saint-Siège a adopté une législation contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme (loi 127 du 04/01/2011), ce qui nécessite le contrôle de Moneyval (Comité pour l’évaluation de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme).

Le rapport cite des 49 recommandations du GAFI MONEYVAL-GAFI (Groupe d’action financière du Fonds monétaire international). Sur les 45 recommandations applicables au Vatican, 23 (soit 51%) « n’étaient pas adéquates ou partiellement adéquat. » Il est fortement recommandé que l’IOR soit soumis à la surveillance prudentielle d’un superviseur indépendant ».

Le même rapport recommande également «d’envisager sérieusement l’adoption d’une législation permettant d’identifier ceux qui ont droit d’avoir un compte à la banque du Vatican. »

Le nouveau Président du Conseil de surveillance, de l’IOR est l’Allemand Ernst von Freyberg, nommé par l’un des derniers actes du pontificat de Benoît XVI, après neuf mois de « vacatio » suite à la motion de censure à l’égard de son predecesseur Ettore Gotti Tedeschi ( numéraire de l’Opus Dei).

Cet organisme est contrôlé par un conseil de surveillance de cinq cardinaux, présidée par l’actuel secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone. La commission de cardinaux est supportée par l’AIF Authority (Autorité interne au Vatican pour les Informations Financières).

Il ya aussi d’autres questions qui peuvent se poser: en 2009 afin de présenter le ministère public de Rome a ouvert un certain nombre d’enquêtes qui ont impliqués les dirigeants de la banque accusés de « omission des communication en violation des procédures contre le blanchiment d’argent. » avec la saisie de 26 millions d’euros.

La Banque d’Italie a également bloqué pour quelques temps tous les guichets automatiques et des paiements électroniques de la Cité du Vatican, gérés la Deutsche Bank,

Tels sont les faits à ce jour.

Reste toujours la question de savoir si l’Eglise dans son activité pastorale qui est avant tout spirituelle doit se trouver confronté à des soupçons (?) concernant la gestion légale de ses activités financières.

Sa mission est de servir Dieu et non pas Mammon!

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