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14 mai 2024

Jérôme Attal  » se donne  » à nous

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Il écrit des nouvelles mais aussi des chansons pour Jane Birkin, Cerena, Florent Pagny ou encore, Johnny Hallyday. Quel répertoire ! Jérôme Attal est un passionné des mots. Auteur ? Pas seulement ! Car ses paroles, il les assaisonne de notes et ce mélange lui donne le rôle de chanteur. Sur une pop douce-amère, ce trentenaire parle des femmes et avec la « belle gueule » qu’il a, ce dandy les fait toutes craquer.

Et Nice-Première s’est également laissé envoûter par ce conteur surdoué. A l’occasion de la sortie de son premier album studio intitulé « Comme elle se donne », Jérôme Attal nous a prêté sa plume.


JA.jpg Nice-Première : Vous avez sorti en octobre 2005, votre premier album studio « Comme elle se donne », qui est également le titre de votre 1er single. Quelle est la couleur de votre first opus ?

Jérôme Attal : C’est un disque rock avec une identité très anglo-saxonne proche de groupes comme Pulp, Interpol, Joy Division, ou encore Nick Cave pour la musique, et avec des textes en français que l’on peut qualifier de littéraires ou poétiques même si je vais toujours vers la recherche de la plus grande simplicité, du meilleur impact. J’aime aussi faire des chansons assez ouvertes pour que l’auditeur puisse y apporter son propre imaginaire, y trouver des répercussions, des résonances.

N-P : Pourquoi avoir donné comme titre « Audrey Anderson » a une chanson ?

J.A. : Audrey Anderson était une chanson un peu facétieuse qui prenait pour origine le nom d’une jeune actrice américaine de la sit-com : « Once and again ». J’aimais beaucoup cette fille, et puis après le reste de la chanson n’a rien à voir, ça part un peu dans tous les sens (comme la carrière de l’actrice depuis. J’espère que je n’y suis pour rien…).

N-P : C’est vrai que pour la chanson « Le pays des filles qui sentent bon » vous avez fait venir dans le studio, un grand nombre de filles qui sentent bon ?

J.A. : Dans les studios d’enregistrement il y a quand même une grande majorité de garçons, ça devient rapidement étouffant. Alors oui, j’ai été obligé de concevoir une telle chanson parce que ça devenait irrespirable. Il y a toujours un moment où, dans son travail, il faut faire rentrer du venin et de la grâce.

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N-P : Pourquoi avoir clôturé votre album avec « La chanson de Noël » ?

J.A. : C’est très anglo-saxon de donner sa version d’une chanson de noël. Bizarrement ça se fait peu en France. Je voulais trouver un angle original et aussi que la chanson puisse traduire toute la mélancolie des fêtes, l’idée qu’on a beau déployer des efforts de créativité et de bonne volonté, on ne retrouvera jamais la magie des noëls de notre enfance. Alors comme c’est trop triste, la seule solution est de faire à son tour des enfants. Voici pourquoi cette chanson clôt un disque très sexuel et érotique par endroits avec des titres comme « Comme elle se donne » ou « Laisse-moi devenir ton homme ».

N-P : La re-sortie de votre album est prévu pour la St Valentin. Un cadeau que les amoureux pourront offrir à leur bien aimé. Et vous, quel est le plus beau présent qu’une femme puisse vous faire le 14 février ?

J.A. : Sa meilleure copine.

N-P : Vous êtes également l’auteur de plusieurs nouvelles et depuis 1998, vous rédigez un journal intime en ligne sur vote site. Pourquoi écrivez-vous ?

J.A. : C’est une question difficile à résoudre. Mon Journal intime sur le net est un travail à part entière, au même titre que les chansons ou que les nouvelles dont la prochaine sera publiée en Mars chez Flammarion dans la revue Bordel créée par Stéphane Million et publiée par Frédéric Beigbeder. Je crois que j’écris quand quelque chose ne passe pas… Et puis ensuite pour que ça ne passe pas ! Pour essayer de panser une blessure, et pour retenir, développer ou préciser une émotion, une sensation qui est vouée à l’éphémère. Alors je dirais ça : j’écris dans un premier temps parce que ça ne passe pas, et ensuite, une fois que je suis intervenu, pour que ça ne passe pas.

N-P : Vous avez écrit à Florent Pagny la seule « chanson d’amour » de son album « Ailleurs Land » qui s’appelle « Mon amour oublie que je l’aime ». Pourquoi avoir « fait un peu d’activisme poétique dans une chanson de Florent Pagny ! », comme vous le dites ?

J.A. : J’ai beaucoup aimé imaginer puis écrire ce que Florent pourrait avoir envie de chanter à ce stade de sa carrière, surtout dans le registre des chansons d’amour. Ensuite il y a plusieurs choses qui me plaisent dans le texte, notamment tout un couplet qui ne rime pas. La musique de Daran ajoute une indéniable profondeur au morceau et c’était un grand bonheur de voir Florent Pagny sur scène s’approprier les mots et en donner une interprétation très émouvante et vigoureuse.

N-P : « Rosso », « Toi, tu », sont des chansons italiennes que vous avaient adapté pour Céréna. Est-ce que ce fut difficile ?

J.A. : Je me suis laissé porter par l’entrain et le charme méditerranéen de Cerena. La langue italienne est très chantante, il fallait trouver des équivalents en français et garder le côté léger, tourbillonnant. Pour « toi, tù » l’astuce c’était de trouver ce petit jeu de mot : Cerena chante « Pour toi je suis prête à… » et Umberto Tozzi intervient avec : « Tù ». Une fois que j’ai trouvé ça le reste coulait de source.

N-P : Vous êtes également l’auteur du 1er titre de l’album « ma vérité » de Johnny Hallyday, sorti le 7 novembre 2005 : « S’il n’est pas trop tard ». Comment s’est faite cette rencontre ?

J.A. : Avec Daran nous avons proposé la chanson à Johnny. J’ai écrit une première ébauche du texte un soir de grande tristesse et le travaillant ensuite j’ai espéré qu’il pourrait être chanté par Johnny, lui seul pouvait lui garantir une densité de tragédie grecque en quelque sorte. Et c’est donc un grand honneur qu’elle ouvre son nouvel album. Quand on dit que Johnny a du coffre, il faut savoir que le coffre n’est jamais vide, il est plein d’entailles et de joyaux, et ça donne une dimension incomparable à la chanson.

N-P : Aujourd’hui, Jérôme Attal est de plus en plus prisé en tant qu’auteur (un petit scoop). Quels sont les albums français en 2005-2006 qui vont bénéficier de vos textes ?

J.A. : Hé bien comme vous savez j’ai le goût des secrets, et puis ce sera comme un grand jeu de pistes de me chercher chez les autres…c’est d’ailleurs toujours un réel bonheur de voir que des artistes renommés font de plus en plus appel à moi et me donnent carte blanche pour leur proposer un texte. Cela étant je continue à travailler avec de nouveaux talents comme Pierre Guimard, Constance, ou le groupe de power pop Acidspike qui sortiront tous trois leur premier album début 2006.

N-P : Vous avez fait votre 1er concert sur la Côte d’Azur cette année, sur la scène de l’Espace Miramar à Cannes, exactement. Vous reviendrez ?

ja2.jpg J.A. : Oui ça a été vraiment un grand bonheur de jouer là-bas grâce à l’association Les talents du sud qui nous a programmé en marge des festivités du MIDEM. J’ai hâte de revenir, et j’espère que la tournée qui se prépare nous mènera sur la Côte. J’en profiterais pour faire un crochet par Antibes pour voir les toiles de Nicolas de Staël, peintre que j’adore. Et puis la fondation Maeght aussi, que je rêve de visiter.

N-P : Si vous n’étiez pas Jérôme Attal, mais une personne qui le connaît bien. Comment définirez-vous « Jérôme Attal » ?

J.A.
: Je répondrais par un dialogue de François Truffaut dans L’homme qui aimait les femmes : « Vous ne verrez jamais ce type supporter la compagnie des hommes après six heures du soir »

N-P : Quel est ou quels sont vos vœux pour 2006 ?

J.A. : Que la fille dont je suis amoureux se décide à dormir avec moi. Enfin bon, si ça se fait avant 2006, je ne vais pas freiner le cours du destin. Mais si la fille dont je suis secrètement amoureux se décide à dormir avec moi le plus de fois possible en 2006, je crois que le monde s’alignera, je veux dire ce sera un bon début ; on attend toujours du monde qu’il se calque ou prenne exemple sur les grandes histoires d’amour n’est-ce pas ?

Un coup de coeur pour cet artiste ou une envie toute simple de le connaître davantage, nous vous invitons donc à consulter son site : https://www.jerome-attal.com/

Propos recueillis par Audrey Bollaro

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