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6 mai 2024

Bertrand Rossi (directeur de l’opéra de Nice) : « renouer le contact avec le public »

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Pour sa première année en tant que directeur de l’opéra de Nice, Bertrand Rossi connaît une année très spéciale. Cependant l’ancien gérant de l’opéra du Rhin est revenu sur l’adaptation à laquelle doit faire face le mode du spectacle à l’occasion de la présentation de la saison 202-2021. (L’interview a été réalisée le 15 octobre)


Avec la crise sanitaire, quelle est la situation de l’Opéra?

Depuis le fameux week-end de fermeture, on a eu la possibilité de relancer les spectacles et la saison a démarré. Nous avons déjà présenté en extérieur le ballet au théâtre de Verdure puis le festival d’opérette. Au début du mois, nous avons également commencé la première production de ballet à l’opéra. C’était la première fois que l’on ouvrait nos portes. Tout cela nous amène à être plutôt confiant pour la suite.

Un protocole sanitaire a été mis en place?

Nous avons mis un protocole sanitaire très très strict. Je me suis inspiré du festspiel (ndlr : festival) de Salzbourg en Autriche qui a déjà lancé un grand opéra « electra » l’été dernier. J’ai rapporté le même protocole sanitaire à Nice. Les artistes, les techniciens, les musiciens,… ont chacun des zones couleurs. Ce protocole a été validé par le service CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) de la ville. Pour le public, tout est déjà en place pour assurer la distanciation sociale. On a du gel hydroalcoolique à l’entrée, une prise de température et dans la salle les spectateurs sont espacés d’un siège de manière à laisser un mètre de distance entre les groupes de personnes. Sur 1 083 places en condition normale, nous pouvons accueillir environ 350 personnes.

C’est déjà une bonne chose?

Oui l’important c’est de jouer. Il est certain que nous ne ferons pas les recettes prévues au départ mais l’important c’est de renouer le contact avec le public même si on ne l’a jamais abandonné puisque nous avons été présents en numérique. Ce lien avec le public reste important et on se rend compte par rapport aux chiffres que nous avons eu dernièrement pour le ballet et mes collègues directeur d’opéra un peu partout en France le remarque, il y a quand même une baisse de fréquentation.

D’après vous à quoi cela est-il dû?

Pour moi, il y a deux choses, la méconnaissance de la réouverture de l’opéra et aussi la peur d’acheter un billet sans savoir si on peut être remboursé. Et puis on a une peur aussi en disant voilà, je préfère rester à la maison parce qu’on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Je tiens vraiment à rassurer le public en disant que l’ouverture de l’opéra a eu lieu et la saison aura lieu. Les spectacles qui se répètent actuellement seront présentés et surtout la sécurité sera assurée que ce soit pour le public et pour les artistes.

Comment les artistes que vous côtoyez vivent cette période et appréhende la suite ?

Les artistes maisons que ce soit le chœur, le ballet ou l’orchestre n’ont jamais perdu le contact puisque je l’ai vraiment incité à être présent sur les événements extérieurs. Ils ont continué à travailler tout le temps. Par contre la où la situation se complique c’est pour les artistes intermittents qui eux se sont vu annuler la plupart de leurs contrats sans revenus. Les artistes étrangers eux non pas forcement de système intermittence donc eux sont très demandeur de jouer mais pas à n’importe quel prix car il faut avant tout respecter les règles de sécurité.

Plusieurs collectifs se font entendre depuis plusieurs semaines en expliquant qu’ils se sentent abandonnés par le gouvernement. Pensez-vous qu’il serait possible de mieux faire?

Je pense qu’il est facile de là où nous sommes. Pour donner une image, c’est comme lorsqu’on est un amateur de foot, on critique le sélectionneur, c’est la première personne que l’on va sanctionner. Dans cette situation, c’est pareil, ce virus on ne l’attendait pas, on le connaissait pas, ça va tellement vite… On s’adapte au fur et à mesure de l’évolution de la situation. Bien sûr, gouverner c’est prévoir, mais quand on tombe sur cette pandémie que l’on connaît à peine, je crois qu’il faut savoir s’adapter. Toutes les mesures que nous devions prendre ont été prises. L’important est que la vie puisse reprendre. Nous sommes nous-même responsable de soit et faire attention.

Un mot pour donner envie au public de revenir

Nous sommes dans une saison audacieuse, ambitieuse, avec des spectacles connus du répertoire et d’autre moins voir inconnus comme Akhnaten (le 1er – 3 – 5 et 7 novembre) par exemple qui n’a jamais été donné à Paris. Ce spectacle a eu un grand succès à New York et ce sera l’un des titres phares de la saison.

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