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11 mai 2024

La tribune football d’Eric Borghini, Président du District des Alpes-Maritimes de la Fédération Française de Football

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jpg_borghini-2.jpg Nice Premium : Pourquoi cette initiative à partir des instances représentatives de la base ? Quels en sont les enjeux ?

Eric Borghini : Depuis 16 ans, s’est constituée une association des présidents de districts, dont je fais partie, l’ANPDF (l’Association Nationale des Présidents de District de Football). Elle a vocation, en marge des instances officielles, de réfléchir aux principaux problèmes du football et d’être une force de proposition voire de réaction. Ce fut le cas ce samedi 11 septembre. Le congrès n’a pas admis que le seul « politique » à avoir subi les conséquences des événements d’Afrique du Sud soit Jean-Pierre ESCALETTES.

Traité ignominieusement, même si sa responsabilité est patente, voué aux gémonies, ce qui est une injustice, sans aucun égard pour ses 50 ans de militantisme au profit du football alors même qu’il fut le fondateur de la Ligue du Football Amateur (LFA), le fondateur du FAFA (Fond d’Aide au Football Amateur) qui a redistribué au monde amateur et aux collectivités territoriales plus de 80 millions d’euros à ce jour, le congrès a estimé que la responsabilité politique de la crise lors de la Coupe du Monde ne pouvait être que collective. C’est pourquoi il a demandé la révocation du Conseil Fédéral. C’était le sens de la motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Générale du District de la Côte d’Azur dès le 03 juillet 2010.

Les enjeux sont essentiellement la pose de la première pierre de la refondation de la Fédération et plus largement de tout le football français car le football professionnel ne fera pas l’économie, dans ce vaste mouvement général de réforme, d’une revisitation de ses propres pratiques et de sa gouvernance.

NP : Le Conseil Fédéral déchu devra être remplacé par un nouvel organisme ? Quels seront les changements envisageables ?

EB : Dans un premier temps le nouvel organisme ne pourra qu’être conforme aux statuts actuels qui, par définition n’auront pas encore été modifiés, puisque le congrès a validé qu’il n’était ni convenable, ni concevable que ce soient ceux qui ont faillis, certes collectivement, mais faillis quand même soient précisément ceux qui président aux destinées de la refondation à venir. Ce sera donc un nouveau Conseil, suivant les modalités anciennes, qui sera élu.

NP : Apparemment, il y a une querelle entre le monde « amateur » et celui professionnel du football. Quel sont les thèmes de fond de cette division ?

EB : Tout d’abord je voudrais attirer l’attention sur le fait que le « monde professionnel » est lui-même très divisé. N’oublions jamais que le football professionnel, c’est d’abord 40 clubs concurrents ! De plus, il semblerait que l’instance dirigeante du foot pro ne soit pas forcément et systématiquement en phase avec les clubs pros eux-mêmes ou leur association particulière l’UCP. Ainsi certains « pros » sont très favorables a aider la Fédération, ils l’ont déclaré à Fernand DUCHAUSSOY (notamment Messieurs AULAS et LOUVEL) en respectant ses prérogatives tout en souhaitant, à mon sens très légitimement, être associés aux grands chantiers : Equipe de France, Coupe de France, Arbitrage.

A cet égard je veux souligner une aberration, alors que la Ligue professionnelle mobilise chaque saison plus de 10 millions d’euros pour l’arbitrage, elle n’a qu’un seul droit, si l’on en croit Monsieur BATTA et la DNA, et c’est celui de se taire ! Cela ne peut manifestement plus continuer sur de telles bases. Par ailleurs, un thème de division est le sentiment, éprouvé par certains « amateurs », d’une forme de mépris à leur égard de la part des « pros » qui, par exemple, ne participent pratiquement jamais aux actions et manifestations du foot amateur.
Enfin la principale pierre d’achoppement entre les deux footballs reste bien sûr les questions financières. Les « amateurs » ont le sentiment que les « pros » veulent gérer l’Equipe de France uniquement pour s’approprier les recettes des « Bleus » qui permettent à la Fédération d’équilibrer ses comptes. Idem pour le magnifique contrat NIKE (41 millions d’euros jusqu’en 2018) exclusivement négocié par les « amateurs » et dont les « pros » réclamaient une participation…

NP : On avait parlé des Etats Généraux du football préconisés par le Président de la République. Où en est-on ?

EB : Ils sont en cours de préparation. Malgré tous les efforts du président de la Ligue professionnelle, c’est la Fédération qui, sur instructions de la Présidence de la République sera le maître d’œuvre et le pilote de l’opération. Ils devraient se dérouler comme prévu en octobre 2010.

NP : Quels sont les nouveaux hommes forts du football français qui se pointent à l’horizon ? Et quelle est leur philosophie ?

EB : Joker sur le nom des nouveaux hommes forts du foot français ! A cet égard ma parole publique est contrainte car je ne voudrais pas, en livrant le nom de tel ou tel, aboutir à l’effet inverse que celui souhaité qui est de les aider à prendre des responsabilités dans la nouvelle gouvernance. Sur leur philosophie : améliorer la démocratie fédérale, notamment sur le fonctionnement des Conseils (mode d’élection et organisation des séances) ainsi que sur l’omnipotence des grandes directions fédérales (DTN, DNA) et plus largement mieux contrôler l’administration fédérale dans le sens d’une plus grande transparence. Egalement, faire un effort soutenu pour revoir en profondeur la communication interne et externe. Valoriser la LFA en lui octroyant une plus grande autonomie administrative et financière.

Enfin, refonder les relations avec le football professionnel dans le sens d’un plus grand respect mutuel et d’une confiance retrouvée pour œuvrer de concert à la réussite, notamment à l’international du foot français.

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