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4 mai 2024

Face à Alzheimer : anticiper !

La maladie Alzheimer n’est pas une maladie anodine. Touchant particulièrement les seniors, elle inquiète. Face à elle , « on est un peu comme devant le cancer il y a trente ans » dit Dr Kazarian, gérontologue au CCAS de Nice. Focus sur sa prise en charge…


En EHPA © CCAS Nice
En EHPA © CCAS Nice
La maladie Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative dont le diagnostic est difficile. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte : symptômes tels que perte de mémoire, troubles du comportement, dysfonctionnements de la vie quotidienne… Autant de signes indirects qui nécessitent une évaluation régulière par le médecin traitant. Une consultation mémoire avec un gériatre et un scanner ou un IRM viennent compléter un diagnostic fait souvent tardivement.
Pourtant Alzheimer peut apparaître chez des sujets jeunes, de 60 ans en moyenne.

La prise en charge

Le placement en institution n’est pas inéluctable. Le maintien à domicile est une solution tant que les troubles du comportement ne sont pas trop importants. Dans ce cadre, il existe à Nice quatre unités d’accueil Alzheimer. Ces accueils mettent en place des ateliers cognitifs de stimulation qui visent à répéter certains gestes, à marquer le temps et l’espace. L’entrée en EHPAD classique s’impose quand les problèmes de déambulation deviennent dangereux.

Le cadre dans lequel l’annonce du diagnostic est faite impacte sur cette prise en charge. Il est essentiel que la personne et son entourage ne se retrouvent pas seuls face à la maladie. Dès le début, le soignant doit aborder la question de l’organisation : quel est l’environnement de la personne? Existe-t-il un accompagnant? La maison est-elle adaptée? L’aidant va-t-il garder son énergie dans le temps?…Un suivi social est aussi nécessaire car la maladie a un coût, l’APA ne suffit pas à un maintien à domicile 24H/24. Il faut donc une évaluation des aides possibles.

Lorsque la personne Alzheimer reste à domicile, s’impose la question de l’accompagnement. C’est un vrai challenge pour la société. L’aidant doit lui aussi se ménager une vie pour ne pas s’épuiser. L’association France Alzheimer 06 joue un rôle précurseur dans la formation des partenaires ou de l’entourage avec des échanges et l’acquisition de connaissances.

Le placement en EHPAD

L’entrée en institution ne doit pas être vécue comme un dernier recours. Elle doit être anticipée, il faut visiter les établissements, rencontrer les soignants lors d’un entretien…Ceux-ci travaillent en équipe et peuvent apporter une aide empathique, différente de celle de l’entourage mais qui peut-être tout aussi rassurante. L’important étant d’apporter un traitement non médicamenteux de la maladie afin de ne pas recourir à des traitements sédatifs.
Les places en institution dans le département ne manquent pas mais elles sont mal réparties. Le problème se pose quand quelqu’un en GIR 1 ou 2 arrive en urgence et désire rester sur Nice. La question des revenus est aussi problématique, 99% des particuliers suivis par le CCAS ont des revenus modestes. Le Conseil Général a ainsi mis en place une nouvelle convention qui impose aux établissements privés qui ouvrent de réserver 20% de leurs places aux revenus modestes.

La prévention et l’anticipation sont donc primordiales. La maladie a une dizaine d’années d’évolution, il est donc nécessaire de réfléchir le plus tôt possible à la prise en charge adéquate. Il ne faut pas cacher la vérité : La personne Alzheimer a une mémoire émotionnelle qui ne disparaît pas, il faut la traiter avec dignité. Il faut aussi accepter l’aide : « l’entrée en EHPAD ne concerne pas seulement l’individu malade mais aussi son entourage », conclut le docteur KAZARIAN.

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