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3 mai 2024

Patrick Allemand : « Tout le monde rêve d’affronter Peyrat »

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Jacques Peyrat est à nouveau candidat à sa succession, quel est votre sentiment ?

Ce n’est une surprise pour personne. Et puis en cette période, il peut toujours en exprimer le vœu… Sera-t-il soutenu par l’UMP ? Mon sentiment est que cette affaire est loin d’être réglée. Tout le monde rêve d’affronter Peyrat – qu’il ne faut d’ailleurs pas sous-estimer – mais la réalité politique aujourd’hui est une grande incertitude.

Serez-vous l’un de ses adversaires aux prochaines municipales ?

Oui si les militants socialistes me désignent pour mener ce combat. Il y a une règle intangible chez les socialistes : trouver le candidat qui rassemble le mieux les socialistes, puis la gauche, puis dans le cas précis des élections municipales, celui qui est le mieux à même de créer une dynamique sur la ville. Il n’y a pas de candidat autoproclamé, moi y compris. Imaginez François Hollande ou Laurent Fabius se proclamant candidat des socialistes avant tout vote d’investiture.

Si oui, quelles sont les grandes lignes de votre projet pour la ville de Nice ?

Je souhaite une ville qui s’approprie et porte un projet porté sur l’attraction de la ville, la qualité de vie et la lutte contre l’insécurité sociale.

Cinq piliers :

  • le logement : c’est la priorité n°1

· construire du logement social différent et en nombre pour détendre le marché sur le secteur privé. Plus personne ne peut se loger à Nice, que ce soit les classes populaires ou les classes moyennes.

· mener une politique très volontariste de mixité sociale

· requalifier le logement social actuel (entretien, espaces verts, sécurité)

  • le développement économique :

Vu le nombre de chômeurs et la paupérisation grandissante d’une partie de la population, il faut enrayer le déclin de la ville et :

· remettre son développement économique à l’ordre du jour,

· promouvoir la création d’emplois en liaison avec la CANCA.

· travailler sur les filières : relance du tourisme d’affaires, audiovisuel, biotechnologies

  • la proximité

Construire les équipements publics de proximité nécessaires :

· les crèches pour faciliter le retour à l’emploi des jeunes

· l’équipement du scolaire et du périscolaire pour lutter contre la fracture numérique

· les locaux associatifs

· les équipements culturels et sportifs de proximité

  • la citoyenneté par la démocratie participative à tous les niveaux :

Décentraliser et rapprocher les services administratifs municipaux des citoyens, ce qui rendrait inutile le grand projet de nouvelle mairie.

· pour les grands équipements

· pour les équipements de proximité

· pour leur fonctionnement au quotidien

  • les transports publics :

· la ligne Est-Ouest du tramway parce qu’il faut être cohérent. On ne peut rejeter une 2ème autoroute de contournement si on ne construit pas les transports publics nécessaires.

· Un rôle accru pour les Chemins de Fer de Provence en liaison avec la Région qui préside aujourd’hui le SYMA.

municipalesbann-4.jpg Quels seront, à votre avis, les autres candidats à cette élection ?

Si Peyrat est candidat, il y a toujours des dissidents possibles à droite, avec l’objectif de le faire chuter cette fois. Mais le chemin est encore long jusqu’en 2008… pour tout le monde.

A gauche le risque de division n’est pas négligeable. Pour l’heure, je vois trois listes possibles : celle de la gauche unie, celle de JC Picard et celle de J. Ciccolini. Mais il reste du temps pour rassembler. Celui qui sera désigné sera jugé là-dessus.

Ne pensez-vous pas qu’un regroupement des forces soit une bonne solution à gauche lors du prochain scrutin niçois ?

Bien sûr que c’est préférable, je viens d’en souligner l’importance. La gauche unie verrait ses chances renforcées grâce à une dynamique dès le 1er tour. Voyez ce qui s’est passé aux élections régionales en 2004. J’avais réussi à rassembler l’essentiel des forces de gauche, y compris Joseph Ciccolini. Le résultat ne s’est pas fait attendre. La liste dissidente s’est effondrée parce que la caution amenée par J. Ciccolini vaut beaucoup à Nice.

Du coup, nous avons fait plus de 33% au 1er tour et 45% au second tour. C’est la première fois depuis la libération qu’une liste de gauche devançait la droite à Nice, et assez nettement (3500 voix). Il faudra en tirer les leçons. Lors des élections cantonales, la gauche profite des divisions et des mauvais reports de voix à droite. Pour les municipales, comme cela a été le cas pour les régionales, il ne faudra compter que sur nous-mêmes. C’est notre meilleure garantie.

Pouvez-vous nous présenter les membres principaux de votre équipe ?

L’équipe est en cours de constitution. Elle est ouverte à tous les sortants bien sûr. Certains travaillent déjà avec moi. D’autres m’ont fait savoir qu’ils seront disponibles le moment venu. Je ne brusque pas les choses, il y a du temps devant nous. Mais il y a deux paramètres très réconfortants :

  •    La mobilisation des militants socialistes autour de la démarche que j'ai entreprise. Cela a été un élément déterminant dans le vote du 1er Secrétaire fédéral, puisque j'ai visiblement rassemblé au-delà de la seule motion Hollande. Mathématiquement, j'aurais dû perdre. Et certains n'y ont pas ménagé leur énergie pour m'affaiblir, précisément dans la perspective de l'échéance municipale.
    
  •    La façon dont des dizaines de représentants de la société civile se mobilisent aux côtés d'élus et de militants pour participer à des groupes de réflexion que nous avons constitués, sans rien demander pour la suite, juste pour le plaisir de participer à une grande aventure collective et écrire ensemble une page de l'histoire de Nice. 
    

Si vous deviez jouer les devins, quel serait le trio d’un possible second tour et quel en serait le vainqueur ?

Je n’aime pas jouer les devins. Mais rien n’indique que nous aurons cette fois-ci une triangulaire (gauche, UMP, FN). C’est le cas idyllique, ce serait trop facile. Il ne faut pas se tromper de bataille, le terrain évolue en politique.

1er élément : la dissidence à droite. Tout dépendra de la volonté d’Estrosi. Il est suffisamment fort aujourd’hui pour la limiter à Rudy Salles. Si Jean Icart, qui a désormais bien intégré la majorité départementale, est candidat, ce sera le signal qu’Estrosi a lâché Peyrat. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.

2ème élément : la dissidence à gauche. C’est une inquiétude majeure. J. Ciccolini n’est pas forcé de monter une liste 3 semaines avant, comme la dernière fois. Il peut s’y prendre autrement.

3ème élément : le FN. Il avait fait péniblement 14% la dernière fois, avec une tête de liste d’envergure : MF Stirbois. Il est depuis en déclin lors des élections locales, et n’a plus aucune figure emblématique. Il ne faut pas sous-estimer non plus la capacité de Peyrat à rogner sur l’électorat de son ancienne maison. Personne n’y croit, mais le FN absent du second tour me semble une hypothèse plausible. D’autant que la guerre de succession frontiste qui va suivre la présidentielle ne se fera pas dans la dentelle.

Votre souhait au soir des municipales 2008 ?

Faire sauter le couvercle qui est sur la ville depuis dix ans. Et surtout rendre aux Niçoises et aux Niçois la fierté d’être d’ici pour les mobiliser sur un projet qui fera entrer Nice dans le XXIème siècle… avec un peu de retard.

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