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4 mai 2024

Municipales à Nice : aux urnes citoyens!

gif_image001.gif Jusque dans les dernières heures de la campagne officielle, les candidats ont tenté d’arracher quelques voix utiles pour la conquête du fauteuil de maire de Nice. Jeudi, à la même heure, Hervé Caël, Christian Estrosi et Jacques Peyrat tenaient leur dernier meeting. Hervé Caël et sa liste Nice Arc en Ciel ont eu du mal à rivaliser avec les deux frères ennemis de la droite Niçoise, anciens partenaires de l’UMP. Les règles sont dures : ce ne sont jamais ceux qui ont le plus besoin d’être médiatisés qui ont la meilleure couverture de la presse. Christian Estrosi a réuni un millier de personnes à la Salle Leyrit. Même affluence pour Jacques Peyrat à Acropolis. 72 heures avant le scrutin, difficile d’être original et de surprendre avec des éléments inédits. Jacques Peyrat, sans surprise, a critiqué Christian Estrosi et son Golum alias Eric Ciotti. Christian Estrosi a visé Jacques Peyrat, les médias, justifié les attaques portées à son encontre et rappelé sa proximité avec le Président de la République. Là aussi rien de surprenant.

Le soir rendez vous à France 3. Sans Hervé Caël mais avec Patrick Allemand. Les trois principaux candidats ont répondu tour à tour aux journalistes. Dernier round médiatique. Difficile de désigner un vainqueur même si on pouvait craindre que le candidat socialiste soit un peu en retrait, moins expérimenté à la joute médiatique. Rien de décisif. Toujours les mêmes regrets : à quand un vrai débat et pourquoi les autres candidats sont peu représentés.

Vendredi, les discussions tournent toujours autour du débat. Christian Estrosi, qui l’esquivait et le reportait à l’entre deux tour, l’esquive toujours. Patrick Allemand et Jacques Peyrat montent au créneau. (Voir par ailleurs) Ils convoquent la presse. L’attaque est certainement sincère. Elle a le mérite surtout d’assurer à Jacques Peyrat et à Patrick Allemand un dernier uppercut en direction de Christian Estrosi relayé par les médias la veille du scrutin. De bonne guerre. De parts et d’autres.

Durant cette campagne, Christian Estrosi a focalisé l’attention des médias et des autres candidats. Chacune de ses interventions a été scrutée. L’avant campagne était articulée autour du vrai faux suspens de sa candidature, ensuite autour de son programme, sa liste, ses différentes fonctions. C’est ce qu’on a appelé à Nice Premium l’Estropisme. Le Secrétaire d’Etat à l’Outre Mer et Président du Conseil Général des Alpes Maritimes a su jouer avec cet environnement même s’il s’est plaint de ces excès lors de son dernier meeting. Excès bilatéral avec un voyage en jet tarifé à 138 000 euros. Erreur ou un manque de discernement que le candidat UMP traîne et traînera comme un boulet jusqu’au 16 mars. Cette péripétie aura eu le don de réveiller les autres candidats. A l’écoute de la rue critiquant le voyage estrosien, ils en ont conclu que les Niçois étaient loin d’être unanimes derrière Christian Estrosi qu’un sondage automnal donné vainqueur au premier tour. Le « vieux » lion Peyrat a, alors, sorti ses griffes. Christian Estrosi voulait le débrancher. Electrochoc pour le maire sortant. Il a ressorti sa panoplie de parachutiste et est allé au combat contre celui qui lui avait subtilisé l’étiquette UMP. Duel à droite à coups de conférences de presse. Christian Estrosi la convoque pour dénoncer un hold-up démocratique après un vote au conseil municipal pour le projet du grand stade. Le lendemain, caméras et flashs se bousculent dans le bureau du Sénateur Maire : ce dernier n’a pas apprécié les déclarations du candidat UMP. Il en profite pour critiquer les médias et surtout le quotidien régional qu’il n’aura de cesse de surnommer Estro-Matin. Les sondages le donnent perdant quoiqu’il arrive : il les dénie. Et il y croit encore en continuant de rugir contre Christian Estrosi.

A gauche, on a Bruno Della Sudda (liste NICEA) soutenu par Olivier Besancenot et José Bové. Il a un objectif prioritaire : battre la droite à Nice. Il aidera le candidat de gauche présent au second tour. Et ce devrait être Patrick Allemand. L’autre Patrick, Mottard peut créer encore la surprise en dépassant les 10%. Après s’être critiqués à tour de rôle tout en prenant soin de marteler qu’ils ne s’attaquaient pas, ils se sont concentrés tout deux sur leur programme. Patrick Allemand a pris le dessus en début d’année. Une avance difficile à rattraper pour Patrick Mottard. Les médias parlent toujours de ceux qui en ont le moins besoin… Patrick Allemand s’est détendu au fil de la campagne. Celui qui avait toujours un peu de mal devant une caméra ou micro s’est pris au jeu. Son dernier meeting en témoigne. Sophie Duez et Louis Pastorelli ont su transformer l’atmosphère au sein du PS azuréen notamment avec la création de la chanson « Changez d’ère, Changez d’air » qui a apporté une note artistique à une campagne niçoise un brin austère. Hervé Caël (Modem, MEI, PRG) a mené la liste Nice Arc En Ciel. Il y avait un coup à jouer pour le Centre. Nice est traditionnellement à droite. Les deux candidats de droite s’entredéchirent. Des électeurs de droite pouvaient donc être tentés de glisser légèrement sur la gauche. Certains le feront et se décideront sans doute au dernier moment. Mais tout comme Patrick Mottard, il serait très surprenant voire miraculeux qu’Hervé Caël puisse s’insérer au second tour. Les raisons de la difficulté du Modem Niçois ? Le parti est récent. Il aurait fallu être implanté politiquement depuis les dernières municipales.

Lydia Schénardi (Front National) et Philippe Vardon (Identitaires et MNR) essaieront de récupérer le reliquat de l’ancien électorat important de l’extrême droite à Nice. Les deux candidats, tout comme Christian Estrosi et Jacques Peyrat, s’entredéchirent.

Les Niçois trancheront. Huit listes, c’est suffisant pour que les électeurs trouvent le candidat qui représente le mieux leurs idéaux pour la ville. Les programmes sont sérieux. Certains apparaissent comme irréalisables ou démagogiques. Les Niçois devront dans les six ans du mandat rester attentifs pour veiller à ce que le maire élu applique son programme. Patrick Allemand juge le sien équilibré. Jacques Peyrat veut continuer son travail. Christian Estrosi a plus d’ambitions avec des dépenses plus importantes qu’il justifie par sa proximité du Président de la République, un peu comme lors de l’ancien régime où les seigneurs proches du roi avaient plus de faveurs et de moyens de se protéger. Aux Niçois de juger et de glisser dans l’urne le bulletin de leur choix.

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